Peu après le mot d’ouverture de la Première dame du Niger, un débat de fond a été posé sur comment améliorer le savoir-faire féminin dans un espace commun à l’ère numérique.  Il s’est agi au cours de ce panel des premières dames animé par des responsables d’institution et d’entreprise, d’édifier les femmes transformatrices sur les usages et l’utilité des outils offerts par les technologies de l’information dans le cadre de l’amélioration de la performance de leurs unités. Cette session a également été une opportunité de partage des bonnes pratiques dans l’utilisation des nouvelles technologies par les femmes.

Intervenant comme panéliste, Mme Bety Aichatou Oumani, présidente de l’ARCEP, a présenté un exposé détaillé sur l’impact de l’utilisation des technologies numériques sur les entreprises. On retiendra de cet exposé que les technologies numériques, permettent de s’affranchir des distances et des frontières et d’offrir des services à valeur ajoutée à des utilisateurs distants. Et Cela peut permettre aux entreprises de se développer et de créer de nouveaux emplois. 

Les technologies numériques offrent aux entreprises une occasion unique d’accélération de leur croissance à travers l’augmentation de la productivité, l’augmentation et la maitrise de leurs revenus et l’opportunité de création de nouveaux emplois. 

Abondant dans le même sens, la Première dame de la Mauritanie, Mme Mariem Mint Mohamed Fadel Ould Dah, a ajouté que les technologies numériques ont une importance capitale dans le développement et surtout dans l’amélioration de plusieurs secteurs. Toutefois, elle a déploré l’inégalité numérique entre les genres. En effet a argué la Première dame de la Mauritanie, il a été plusieurs fois démontré que, les femmes ne maitrisent pas les technologies numériques (34% des femmes pour 45% des hommes). Ce qui selon elle n’est pas du tout normal ;  il devrait par conséquent avoir un cadre politique qui va inclure les femmes et leur permettre de s’approprier les technologies numériques.

La Première dame du Burundi, Mme Angéline N’Dayshimiye, a aussi intervenu pour exhorter les gouvernements à prendre des mesures réalistes qui vont permettre aux femmes, moteur de développement d’avoir une parfaite maitrise des technologies.

 Ce panel a aussi été marqué par l’intervention de la Première Dame des Comores, Mme Ambary Azali, qui s’est appesanti sur l’un des principaux obstacles à l’accès aux TICs par les femmes transformatrices.  Il s’agit notamment du problème d’électrification qui constitue une grande entrave à l’accès aux technologies digitales par les femmes.

Pour les panélistes, les technologies numériques jouent un rôle primordial si on veut vendre. L’entreprise doit exister en ligne et pour cela il faut briser les barrières car les technologies sont au cœur de tous les secteurs de développement.  Dans cette optique, plusieurs recommandations ont été formulées afin de réduire l’inégalité numérique entre les genres et accélérer l’adoption des technologies de l’information par des femmes transformatrices.

Il s’agit entre autres : de l’adoption de l’African Women in processing (AWIP) comme une stratégie d’investissement et de politique publique, l’intégration des perspectives de genre dans les politiques et des stratégies nationales en matière de TIC, la promotion de la participation économique des femmes dans l’économie de l’information. À cela s’ajoute l’accélération de l’inclusion financière des femmes en mettant en œuvre des programmes d’e-ID (identification électronique) des femmes.  Il a été également recommandé, la mise en œuvre des programmes de connectivités et d’électrification rurales pour permettre l’accès au numérique à un plus grand nombre de femmes transformatrices dont la majorité vit en milieu rural.

On note aussi, le renforcement de la coordination des associations et réseaux de femmes, la mise en place d’une fiscalité adaptée aux activités des femmes transformatrices et l’appui à la formalisation des entreprises des femmes transformatrices est aussi d’une absolue nécessité. Enfin, il faut encourager la création des chaines de valeurs pour améliorer la compétitivité des entreprises des femmes transformatrices ; et il faut  renforcer les capacités des femmes transformatrices pour la commercialisation et la distribution des produits en utilisant les facilités offertes par le commerce électronique.

 Rahila Tagou(onep) 

Source : http://www.lesahel.org