La situation du Niger, de jour en jour, après des annonces qui donnaient de l’espoir pour le pays, et après plus d’un an de tâtonnement, ne fait que se compliquer, quand rien ne se voit, l’impunité devenant, ainsi que pourrait le désirer les pilleurs des deniers publics sous l’ancienne gestion des dix années sous Issoufou, la règle à laquelle pourrait être soumis le Magistrat Suprême à qui un devoir de gratitude pourrait dicter une telle conduite. Mohamed Bazoum avait donné de l’espoir et les Nigériens avaient cru car ils avaient besoin d’espoir. Et l’homme, pouvait ne pas être de ceux qui de son camp ne donnent aucune valeur à la parole donnée, ni même à une opération « Maï boulala » annoncée avec fracas pour tromper à se faire élire. Au philosophe, quoi qu’on dise, on reconnait une probité que seule son action à la tête du pays, peut aujourd’hui consolider. Ses paroles ont débordé d’intentions, de bonnes intentions, il faut à présent des actes ! Le pourra-t-il ? Son discours du 18 décembre 2022 qui finissait sur cette volonté réitérée de laisser les Juges mener leur travail en toute conscience et en toute liberté, peuvent-elles avoir sens les prochains jours ? Peut-être encore. En tout cas on ne peut plus voir depuis des jours une ombre encombrante qui l’envahit, l’empêche de travailler en toute liberté. Mais depuis quelques mois, toutes les voix se sont tues dans notre démocratie, donnant l’impression d’un unanimisme dommageable pour la vitalité de notre démocratie mise en parenthèse par dix années de gouvernance issoufienne faite de négation et de reniement. Tous les opposants, loquaces en d’autres temps de rêve, se sont stratégiquement tus, chacun jouant son jeu, mais laissant par une telle complicité, leur pays sombrer, et leur démocratie s’étioler. Depuis quelques jours, avec ses paroles virulentes souvent, un seul – Ladan Tchiana – dérange. Il gêne non pas par une certaine verdeur, mais par les vérités qu’il dit et qui fâchent. L’on avait alors mis à ses trousses pour le contrer des aboyeurs des réseaux sociaux, incapables de respect pour l’autre qui fait le choix d’assumer sa différence. Il n’est que dommage de constater que ceux qui ont joué un tel rôle pendant au moins deux décennies, ne puissent plus être à mesure de tolérer que d’autres, revenant à leur place d’hier, jouent, au nom de la démocratie et de la contradiction qui est son essence, le même rôle. L’homme qui a fait le choix de défendre ce qui reste de son pays et de sa démocratie, pour autant ne désarme pas, et il continue son combat, inarrêtable, plus que jamais convaincu de la légitimité et de la justesse de son combat dans un Niger ruiné par des socialistes prédateurs et endolori par des années d’injustice et d’exclusion.
Le samedi 17 décembre, à l’Assemblée Nationale, l’Honorable, le Député National, Omar Hamidou Tchiana, adressait une interpellation au Ministre de la Défense Nationale sur des questions d’intérêt national que l’on ne peut pas continuer à taire pour regarder faire comme ça, laissant les mêmes travers s’enraciner dans la société. Et il a touché à ce qui fait mal mais qui préoccupe beaucoup les Nigériens : la gestion de l’insécurité et du Ministère de la Défense pendant des années de socialisme bourgeois. Ladan Tchiana, ainsi qu’aiment l’appeler affectueusement bien de Nigériens, peut-il être aujourd’hui le seul député national à s’intéresser aux préoccupations des populations, à ce besoin de justice que l’on voit s’exprimer partout en tout temps depuis qu’Issoufou venait avec son pseudo-socialisme qui a défait toutes les fondations de notre société et de notre armée ?
Surpris par dix années d’impuissance et d’inefficacité…
Ce n’est pas sans étonnement que l’on peut entendre le Député Omar Hamidou Tchiana, dire qu’ « En dépit du courage et du professionnalisme de nos Forces de Défense et de Sécurité (FDS) [qu’il] salue, et plus de 1000 milliards Francs CFA dépensés dans la sécurité, [le régime des camarades] n’arrive pas à assurer la quiétude des Nigériens à cause d’une politique sécuritaire inadaptée mais surtout en raison de la corruption endémique organisée par un [des] devancier [du ministre actuel de la Défense] ». Et c’est à juste titre qu’il rappelle l’enquête sous Issoufou exigée par Issoufou Katambé alors nouveau ministre de la Défense et qui révélait le pillage systématique organisé qui a détruit le pays et son armée, ravagé notre honneur et notre fierté. En effet, souligne le Député, « […] les services d’inspection ont révélé un détournement de plus de 76 milliards F CFA de fonds de sécurité pour lequel [le] régime a soustrait ses militants de la justice et en leur remettant même leurs biens saisis ». Comment, peut-on croire, laisse entendre ce rappel, que dans un Etat normal, lorsqu’un ennemi vient tuer, et détruire, des gouvernants décidément insouciants ne trouvent à faire qu’à se servir de la guerre à nous imposée, pour s’enrichir, marchant heureux, sur les cadavres de nos enfants et de nos frères sacrifiés par leur cupidité démesurée ? Comment ne pas le dire quand les Nigériens peuvent se rappeler toutes ces heures sombres qu’on a fait vivre à la nation, avec ces deuils à répétition à travers lesquels, par des larmes de crocodiles, certains de ceux qui ont profité de cette mainmise sur les fonds de l’armée, avaient donné l’impression d’être touché par les multiples tragédies qui ont durement sapé le moral des troupes ? C’est pourquoi, le Député dira à la suite de la question d’actualité qu’il posait que « […] plusieurs Nigériens meurent ou croupissent en prison du fait de [la] justice [des socialistes] à deux vitesses. Il rappelait d’ailleurs, à juste titre, les cas […] du Capitaine Amadou Issa Kountché mort en prison malgré les nombreux appels au secours de ses enfants désormais orphelins », du « Général Salou Souleymane, du Général Moumouni Boureima Tchanga » et « de tous les autres militaires qui croupissent dans [les] prisons [des socialistes] pour des motivations fallacieuses et surtout politiciennes ». La liste n’est pas exhaustives, car d’autres cas existent, tout aussi graves : le Colonel Dabalga, Chamsoudine de l’armée de l’air, ce Caporal-chef arrêté en plein jour à Niamey et éliminé et d’autres frères d’armes morts dans des conditions suspectes, troublantes qui restent à élucider.
La mal-gouvernance a-t-elle encore de beaux jours devant elle ? C’est la question que tout le monde se pose aujourd’hui du fait que la lutte implacable annoncée reste, plus d’un an après au poids-mort. En tout cas, le Député National, Omar Hamidou Tchiana, observe que « Malgré les réformes [du prédécesseur du ministre de la Défense] les pratiques mafieuses refont surface comme l’atteste la lettre de recommandation faite à la société SKY AFRICA SARL dont le dirigeant social n’a aucune compétence en matière de sécurité mais a l’avantage certain d’être le frère d’un conseiller à la Présidence de la République ». La Renaissance Acte III ne parvient-elle pas à se libérer du cordon ombilical hérité de l’ancien système, pour laisser le copinage, le favoritisme continuer à avoir droit de cité dans son mandat ? On peut le croire également quand, encore une fois, le Député apprend aux Nigériens qu’ « En outre, le 15 octobre 2022, les Forces Armées Nationales (FAN) ont annoncé le changement des tenues des militaires nigériens dont le marché aurait été attribué au prête-nom d’un autre conseiller à la présidence de la République ». Pire, Ladan Tchiana, ne s’en revient pas « […] quand leur patron lui-même distribue des marchés de centaines de milliards de F CFA dans les salons de Paris et à Dubaï en violation des textes relatifs aux marchés publics ».
On a l’impression, depuis que les socialistes arrivaient au pouvoir, que l’Etat se confond au parti, et notamment au PNDS Tarayya qui croit pouvoir tout se permettre pour croire que ce qui est à l’Etat est au PNDS, ou du moins à sa nomenklatura dirigeante, ces grosses pontes qui ont fait pousser des ventres et pour lesquels, pour se rendre compte de leur métamorphoses, les réseaux sociaux peuvent faire circuler des images qui rendent compte de leur passé difficile, de leurs misères anciennes endurées, amaigris par la précarité de leurs conditions. Il y a encore risque à voir le parti prendre la place de l’Etat et c’est cette inquiétude que le Député partageait également avec l’Assemblée, et à travers elle, avec tous les Nigériens. Il exprime son appréhension disant qu’ « A présent il ne reste plus qu’à publier l’annonce légale du transfert du siège social de la Holding PNDS-TARRAYA au palais de la présidence », cette « […] holding qui siphonne les deniers publics » qu’il dit être « résolument engagé à combattre », et ce malgré, le dénigrement de personnes employés à se service pour se mettre à ses trousses. Pour autant, le Député n’est pas désespéré et il croit que, demain, les choses, forcément font changer et avertit, confiant en l’implacable destinée irrévocable. Et il prévient : « Sachez qu’un jour, les auteurs de ces injustices répondront de leurs forfaits car la vérité est fille du temps et non de l’autorité » : Alpha Condé, IBK, Marc Christian Kaboré, etc. Faut-il déjà voir venir ces moments, quand dans son message à la nation de la veille de la fête de la République du 18 décembre, le président de la République, et Magistrat Suprême, rappelle les Juges à leurs responsabilités. Ils peuvent donc croire que désormais, lui président de la République et président du Conseil de la magistrature, ne peut jamais interférer dans leur rôle. Alors de qui doivent-ils avoir peur pour rendre justice, pour faire leur travail selon les règles de l’art ? Y a-t-il un autre, au-dessus de Mohamed Bazoum et dont la parole compte plus ?
Finissant son intervention, l’Honorable Omar Hamidou Tchiana, pose deux questions au ministre interpellé. La première lui demande s’il peut « […] dire solennellement à l’Assemblée Nationale [s’il est] oui ou non le signataire de la lettre de recommandation faite à la société SKY AFRICA le 23 juin 2022 ? Il lui demande également, s’il entend « bannir le recours aux intermédiaires pour les achats d’armements et traiter directement entre pays comme le font les gouvernements sérieux ». En donnant des marchés qui concernent les missions de l’armée à des privés qui n’ont aucune expertise dans le domaine, les socialistes nigériens, auront fait des armes de petits bonbons que n’importe qui peut aller acheter pour le pays. Pourtant, même la France, la Chine, et d’autres pays, quand ils achètent des armes, le font entre Etats, ne confiant jamais un domaine aussi délicat et secret à des individus, laissant l’Etat qui en a la responsabilité, jouer son rôle. On comprend qu’un autre, abusant de cette faveur, puisse se donner une arme de guerre – au moins une – qu’il vient exhiber dans la rue pour intimider des manifestant ? Qu’est-ce qui lui donne le droit d’acquérir une telle arme chez lui ? Pour en faire quoi ? Est-ce d’ailleurs la seule arme qu’il peut avoir ? A qui pourrait-il en avoir donné ?
C’est un domaine qui engage des fonds énormes et on comprend que les Tarayyistes s’en servent à s’enrichir mutuellement car, ils ne venaient au pouvoir que pour cela, non pour construire le pays, mais pour se construire eux-mêmes.
Omar Hamidou Tchiana a donc rouvert la plaie béante d’une gouvernance, rappelant le mal d’un socialisme qui s’est fichu d’un peuple. Cette parole de Tchiana, en vérité n’est pas méchante, elle aide le Président Bazoum, si tant est qu’il est décidé à faire le bien pour le pays, à mieux comprendre les problèmes du pays et à savoir comment s’y prendre pour répondre au défis les plus urgents du pays. Et il ne dira pas qu’il n’est pas averti !
Par Waz-Za