La tentative avortée, dans la perspective de congrès du PNDS, tenu en fin de l’année dernière, de prendre la ville en débauchant est resté en travers de la gorge de certaines personnes. Après avoir vainement tenté, en distillant des rumeurs, de présenter des leaders en vue du parti Lumana comme de futurs migrants vers le parti au pouvoir, ces personnes ont entrepris de s’en prendre au président du Conseil de ville de Niamey. Il lui serait reproché d’avoir fait de nominations fantaisistes et de vouloir affamer les arrondissements communaux. Pourtant une lecture même en diagonale du Code général des collectivités territoriales et le Recueil des textes sur la Fonction publique territoriale permet de se rendre compte que tout est affabulation. Le dépit et surtout la traque des postes pourvoyeurs d’argent sont les vrais mobiles de cette cabale. Depuis dix ans, depuis l’arrivée du PNDS aux affaires la prédation est la règle. Tous les services qui génèrent de l’argent sont systématiquement mis sous coupe réglée. Il ne serait pas nécessaire de revenir sur toutes les affaires générées par la boulimie des renaissants. La ville de Niamey génère effectivement de l’argent. Malheureusement la loi sur la décentralisation oblige qu’il soit organisé des élections municipales pour la gestion de la ville. Et c’est un parti de l’opposition qui la domine. Que faire alors pour accéder à ces ressources ? On se rappelle qu’ en 2011, après les élections générales, le Conseil de ville de Niamey est dominé par le parti Lumana, alors allié du PNDS. Et Oumarou Dogari fut élu président du Conseil. Au moment où les relations entre les deux alliés se détérioraient, Dogari fut simplement débarqué. Un autre conseiller de sa formation politique, beaucoup plus maniable, fut désigné. Il finira d’ailleurs par quitter le parti. La nomination par Dogari des cadres de sa formation politique est l’un des problèmes. Et l’on finira par trouver la petite bête. Malgré les dispositions pertinentes du Code général des collectivités qui, dans le Livre VII, note que « la fonction de l’État vis-à-vis des Collectivités territoriales n’est pas seulement de contrôler et de sanctionner, mais aussi d’accompagner. » Au lieu du conseil-appui, surtout que c’est la première expérience dans le domaine, le gouvernement de Issoufou Mahamadou est passé directement à l’article 136 du Code. Prêts irréguliers aurait été la faute. La reconstruction du petit marché en serait la cause. Le Conseil de ville avait envisagé la construction d’un marché moderne. Les avis pour la conception avaient été lancés. Il y eut même la présélection de trois oeuvres. C’est sur ces faits que la décision du gouvernement est tombée. On suspectait que les architectes dont les oeuvres ont été retenus sont de la même formation politique que le président du Conseil. En mettant un coup d’arrêt au projet, le gouvernement empêche à un parti adversaire de se faire de l’argent et d’assoir un peu plus sa suprématie. Et aujourd’hui encore la place du petit marché est toujours en l’état. Toutes ces manoeuvres n’ont pas empêché au parti Lumana d’avoir tout seul la majorité. On est tenté de dire que tout ça a été fait pour ça. Dogari est revenu aux affaires. Premier acte de la tutelle, un message radio pour lui interdire de procéder à des nominations. On sait que la délégation mis en place après la fin du mandat du Conseil a fait des nominations très favorables au parti au pouvoir. Le président de la délégation avait peu avant son départ procédé à un recrutement de plusieurs agents au mépris de textes qui organisent le recrutement. Qui plus est la loi ne lui donne pas l’autorisation de recruter. Ce n’est pas de ses prérogatives. En clair, en intimant l’ordre de surseoir à des nominations, le ministre laisse de gens illégalement recrutés de continuer à émarger. Les responsables partisans nommés aussi auront un répit. Ils auront le temps d’enterrer les forfaitures. Et c’est un an après que la tutelle autorise les nominations. Entre temps les responsables de la ville ont tout mis en oeuvre pour doter la ville de textes clairs. En juin 2021 déjà, une délibération autorisait la modification de l’organisation des services. En décembre de la même année, une autre délibération adopte un texte portant régime indemnitaire et avantages alloués aux a agents de la ville. En dépit des prérogatives à lui conférer par les articles 86 et 87 du Code des collectivités, des articles repris dans le recueil de textes sur la Fonction publique territoriale(art 17), le président Dogari a tenu à mettre en place des commissions regroupant toutes les sensibilités politiques pour la révision et la mise en place des textes qui vont de l’organigramme, des indemnités en passant par la carrière des agents. A l’issue de tout ce travail que des affectations ont été faites et dans le respect des textes. L’article 36 du Recueil de textes sur la Fonction publique territoriale est clair à ce propos. La mobilité est possible entre deux collectivités territoriales. Ici, il s’agit de la mobilité interne. A propos des dotations des arrondissements communaux aussi, il n y a pas à fouetter un chat. La lecture de textes permettront aux détracteur des se rendre compte que cela obéit à une démarche dont le président du Conseil, ni même le Conseil ne sont les seuls intervenants. Il y a une Agence qui pilote la procédure.
Modibo