En 2011, à la faveur d’élections des plus insolites et tropicalisées, le PNDS accède au pouvoir, suscitant, malgré tout, beaucoup d’espoir au sein des populations nigériennes, et même des élites. En raison des valeurs et principes que, dans leurs discours, quand ils étaient à l’opposition, les porte-voix du Parti faisaient semblant de défendre. De la bonne gouvernance à l’efficacité de la dépense publique, tout était bien pour séduire les nigériens et ainsi que l’opinion internationale. Les nigériens découvriront à leurs dépens, et ils ne sont pas au bout de leurs peines, que ce ne sont que des leurres utilisés par un prédateur pour attraper ses proies, en vue de les dévorer. Au contact avec la réalité, c’est-à-dire le pouvoir d’Etat, ceux-là qui ont condamné tous les régimes politiques qui se sont succédé au Niger se sont avérés pires que ceux qu’ils mettaient tant de zèle à critiquer. A une incompétence avérée à gérer le pouvoir d’Etat, sans aucun sens de l’intérêt général et l’impartialité que la gestion du pouvoir d’Etat requiert, ceux qui se sont toujours fait passer pour des démocrates convaincus, etsurtout des hommes à convictions, se sont révélés de véritables hommes à argent, des prédateurs indécrottables. Leurs seuls points communs sont non pas des valeurs humanistes de socialistes, mais la recherche effrénée, par tous les moyens, y compris les plus compromettants, du pouvoir d’Etat et un goût prononcé pour l’argent et les honneurs. La course à la captation et à l’accumulation primitive accélérée du capital devient le mot d’ordre. Caractérisés par une boulimie sans pareil, ne tenant compte que d’eux, leurs familles et leur clan, les camarades socialistes nigériens ont vite fait de s’empêtrer dans des scandales politico- financiers où chaque fois ce sont des milliards, par dizaines sinon centaines, qui sont en jeu, éclaboussant ces hommes pourtant dits de conviction. L’affaire dite Zeinab et celle MEBA, sous la Vème République portent, en tout et pour tout, sur 4 milliards 500 millions. Mais les nigériens se rappellent encore le bruit, disons le tintamarre fait par le PNDS et ses camarades la société dite civile à l’époque autour de ces affaires pour tenter de ternir l’image du régime et des hommes qui l’animaient dans le but d’amener les nigériens à les vomir. Ce sont au moyen de ces affaires et de quelques autres maigres affaires fictives comme le « fameux fonds de presse » que le PNDS justifiait ses JID et JAD.
Par contre, Le premier scandale, et pas le dernier, à l’actif de Mahamadou Issoufou et ses petits camarades, porte sur 200 milliards. Il s’agit du transfert de 200 milliards d’un compte de la SOPAMIN, créé spécialement pour les besoins de l’opération et logé à la Banque nationale de Paris-Bas (BNP) vers des comptes des plus douteux, fermés miraculeusement aussitôt après l’opération. L’un des protagonistes de cette affaire est d’ailleurs un escroc international sous le coup de plusieurs poursuites. Prenant toujours les nigériens pour ce qu’ils ne sont pas, l’homme à la base de cette manoeuvre, le directeur de cabinet du président de la République à l’époque, avec le mépris et le peu de considération qu’il a pour les nigériens, en tout bon militant du PNDS d’ailleurs, a tenté de balayer d’un revers de mains ce scandale en parlant d’une simple opération de Trading. Mais, même pour faire du Trading, il faut une base, un fonds qui est porté comme garantie. Pour bien de nigériens, il s’agirait tout simplement de l’Uranium nigérien qui a été au coeur de cette affaire et mise sur le marché international. La deuxième affaire qui a éclaboussé les hommes de la renaissance, Mahamadou Issoufou et ses amis, n’est autre que le prêt frauduleux d’Eximbank de chine, conclu en 2013 entre la banque chinoise d’import-export et le Niger, portant sur 2 milliards de dollars, soit environ 1000 milliards de FCFA. Révélé par Hama Amadou, à l’époque président de l’Assemblée nationale lors de l’une des séances plénières en fin 2013 consacrée à l’interpellation du ministre de l’intérieur de l’époque, le même qui fut au coeur de l’uraniumgate, sur la destitution du président du conseil de ville de Niamey, confirmé par une dépêche de l’agence de presse officielle chinoise, Xinhua, en date du 9 janvier 2014, le montant du prêt (2 milliards de dollars) a été pendant d’abord contesté par le Gouvernement, y compris Brigi Rafini, le Premier ministre. Le même Brigi reconnaitra pourtant, deux ans après, les 2 milliards de dollars à l’occasion d’une rencontre à Niamey avec la partie chinoise.
Pour certains observateurs, ce serait sous la pression des chinois qui voudraient que le prêt soit reconnu de vive voix par le premier responsable du Gouvernement du Niger, engageant ainsi les nigériens à rembourser leurs 2 milliards et non 1 milliard. Les chinois ne sont pas près de braver ciel, terre et mer pour venir se faire déplumer bêtement 1 milliard de dollars sur les rives du fleuve Niger. La question, toute légitime, que les nigériens se posent toujours est la suivante : pourquoi le gouvernement a caché le vrai montant du prêt aux nigériens ? A l’évidence, il y a une intention criminelle sous cette cachoterie que l’histoire éclaircira sans nul doute. Une autre affaire non moins scandaleuse qui a secoué le régime des socialistes et qui constitue éternellement un boulet pour eux est l’affaire Africard où le Niger a perdu une dizaine de milliards et sa crédibilité sur le plan international pour avoir rompu unilatéralement le contrat qui le liait, pour des raisons insondables, à la société du libanais Danny Chaccour, une société spécialisé dans la production de passeports biométriques. Après avoir été débouté devant les tribunaux, à l’intérieur et à l’extérieur ( Niamey ,Abidjan, Paris et New York) suite à cette rupture unilatérale de contrat, présenté partout comme un mauvais partenaire, suite à la saisie de biens meubles et immobiliers à Paris et à New York dont l’avion présidentiel, le Niger a fini par accepter un règlement à l’amiable qui lui a coûté une dizaine de milliards, sans que le moindre passeport ait été produit en retour par Africard. Une perte énorme sur la base de fautes graves commises par des grands commis de l’Etat et qui ont préféré mettre en avant leurs intérêts personnels pour mettre en péril les intérêts stratégiques du Niger. Pourtant, jusqu’ici personne n’a été inquiété dans cette affaire, en dehors de quelques journalistes qu’on a voulu intimider pour qu’ils cessent de parler de l’affaire. Personne ne sera non plus inquiété dans les autres scandales comme le détournement du don de riz basmati pakistanais, le détournement des milliards destinés à la sécurité et la défense de l’intégrité territoriale dans l’affaire MDN, etc. mais ces affaires constituent incontestablement des boulets aux pieds de la Renaissance et qui vont toujours hanter, comme un spectre, Mahamadou Issoufou et ses compagnons. Car, un jour justice sera faite au Niger. C’est ça qui empêche certains de dormir, malgré les apparences trompeuses.
Bisso