Qui pouvait croire qu’avec Bazoum Mohamed encore, par le discours qu’il avait en accédant au pouvoir, par ses promesses quand il entrait en fonction, que le Niger allait encore et toujours connaitre ces scandales à répétition qui montrent à quel point les moeurs de notre culture administrative sont dévoyées, complètement à l’antipode des valeurs que prônent le socialisme et la République ? Par le discours qui avait été le sien à l’Opposition, l’on ne pouvait jamais croire que le PNDS puisse gouverner comme il l’a fait pendant ces dix dernières années. Pendant son règne, les détournements que le parti dénonçait en d’autres temps, finissent par atteindre un seuil culminant avec le milliard qui reste l’unité de mesure des cas qui ont été révélés et pour lesquels, jamais le régime ne put sévir pour moraliser la vie publique. Les Nigériens étaient d’ailleurs étonnés que lors de son dernier entretien sur un média étranger, le Président nigérien, Bazoum Mohamed, interrogé sur sa volonté de lutter contre l’impunité, brandisse le dérisoire trophée d’un ministre en fonction qu’il aurait fait arrêter, pardon, sacrifié, oublieux de toute la pègre qui se la coule douce autour de lui et de son pouvoir. Tous les Nigériens ne sont plus dupes à comprendre que ce Hama Zada et ce Ibou Karadjé pourraient plus payer pour autre chose que pour les fautes dont on les accable car pour avoir détourné dans le système, tout le monde sait qu’ils ne sont pas les seuls ni même les plus grands détourneurs quand dans un cas comme celui de l’Uraniumgate qui n’a toujours pas été élucidé et dans un autre comme celui du ministère de la défense dans lequel , l’on parle de 70 milliards pour lesquels la solution ingénieuse fut un arrangement, non devant le juge, mais entre copains, pour demander aux mis en cause juste de rembourser quelques maigres milliards – allez savoir combien sur ce qui a été siphonné dans le budget de l’armée.

Cette autre scabreuse affaire de détournement de quelques 5 milliards – encore des milliards ! – à la banque de l’agriculture (BAGRI) est aussi ahurissante, voire rocambolesque. Bazoum a de quoi se fâcher : ses hommes ne l’aident pas, creusant un grand trou qui risque de l’avaler. Faut-il donc croire que Bazoum puisse être capable de sévir dans les rangs de ceux qui le servent aujourd’hui et qui ne peuvent le faire de la bonne manière pour l’aider à « avancer » ainsi qu’il l’ambitionne quand il entrait en fonction ? Peut-il honorer vis-à-vis du peuple sa parole qu’il lui donnait, un 2 avril 2021, quand, prenant les rênes du pouvoir à la suite de la cérémonie de prestation de serment devant Dieu et devant le peuple souverain, il promit de lutter sans faiblesse contre la corruption, les détournements des deniers publics, contre la mal gouvernance afin de donner une nouvelle image de notre pays que des années d’errance, de laisser-aller, de turpitudes politiques diverses ont fini par humilier et rabaisser ? Pourtant, ce sont eux, les socialistes, qui prétendaient que le Niger n’est pas un pays pauvre mais qu’il serait seulement un pays mal géré. Et pourtant, la vérité est que plus voleur qu’un socialiste , on meurt ! Pour beaucoup de Nigériens, socialiste est synonyme de voleur. Terrible destin du socialisme sous nos tropiques !

Depuis des jours donc, des gens sont en train de faire sur le dos de la Renaissance acte III cet enfant qui rend compte de ce qu’avec les socialistes, philosophes ou miniers, il n’y a rien à attendre, rien à espérer de leur pouvoir qui, même pris au piège de leurs discours, est incapable d’honorer la parole. Bazoum aura bien aimé bien faire, il ne pourra jamais : son monde est faux, fait d’intrigants et de brigands. Et le drame dans cette situation est qu’aujourd’hui, au-delà de l’impunité qui continue de prospérer, l’on peut plaindre ce comportement des Nigériens, tant de la société civile que de l’Opposition, des syndicats et de leurs centrales gravement taiseuses qui ne peuvent rien dire de tous ces vastes crimes. Le PNDS et son système de prédation n’ont pas encore fini de piller le pays, d’appauvrir le Niger depuis que, venant au pouvoir, ils firent le choix d’enrichir un clan, et surtout de ruiner le Niger pour leur seul confort à travers un système clanique. Comment ne pas s’en marrer quand face à ces crimes, les Nigériens presque fatalistes et résignés, se disent, parlant de l’issue de ces nouveaux cas qui viennent s’ajouter à la ruine de notre économie tel qu’orchestrée par l’ancien régime, qu’il n’y a rien à faire car on ne touchera aux cheveux d’aucun de ceux qu’on met en scène et qui ne servent que le cirque auquel les socialistes les ont habitués pour donner l’impression, à travers des procès parodiés, d’être sérieux dans la lutte contre l’impunité.

Terrible Renaissance des socialistes !

Voici donc là où le socialisme, sinon le PNDS, a conduits le pays . Les promotions ne se font plus pour trouver les compétences pouvant permettre de provoquer les mutations dont a besoin la société. Depuis plus de dix années de socialisme « frelaté », le Niger ne vit qu’avec cette médiocratie où les minables font la pluie et le beau temps, pour avoir leur paradis terrestre, n’ayant que faire de ce que le pays aille mieux ou pas.

Jusqu’à quand Bazoum Mohamed devra-t-il subir les insouciances de son clan politique ? Sa responsabilité d’homme d’Etat, peut-elle l’autoriser à continuer à avoir cette indifférence face au mal qui prospère sous ses yeux et ses pieds ?

Est-ce vraiment ce qu’il a promis aux Nigériens ? Il ne faut pas rêver de changement, tant qu’Issoufou continuera à être fort dans un pouvoir qui n’est plus le sien, Bazoum subira. Il souffrira. Et le dernier congrès en a créé toutes les conditions de sa mise en otage.

Alpha