Le procès en cours de l’affaire de coup d’Etat avorté en mars 2021 révèle des noms dans le dossier. En tout cas, selon un confrère de la place, dans sa parution du lundi 23 janvier 2023, des militaires appelés à la barre auraient nominativement fait cas de l’ancien président Issoufou Mahamadou, de l’ancien directeur général de la DGDSE et de l’actuel chef de corps de la garde présidentielle. A en croire notre confrère, c’est le lieutenant Marou qui, à la barre, a dévoilé un pan du secret de l’affaire en rapportant que le capitaine Gourouza lui aurait fait la confidence qu’une promesse de 2 milliards de FCFA lui aurait été faite par l’ancien président et qu’il aurait empoché une partie .
Quant au capitaine Gourouza, à la barre, il a aussi indiqué que le Lieutenant Marou lui a confié qu’il était en contact avec le général Koré, l’ancien DG des services des renseignements, le général Tiani de la garde présidentielle et le président Issoufou qui l’aurait reçu plusieurs fois et qui lui aurait donné 300 millions de FCFA. Des déclarations gravissimes qui suscitent des commentaires au sein de l’opinion. Aujourd’hui, la question est de savoir la part de vérité contenue dans ces déclarations, graves tout de même, puisqu’impliquant des personnalités de premier plan. Quelle sera la conduite qui va être tenue par le Tribunal pour la manifestation de la vérité ? Dans cette affaire, il y a donc nécessité de faire jaillir la vérité, toute la vérité. Et pour ce faire, le Tribunal pourrait ordonner la comparution de ceux dont les noms ont été cités. Il faut creuser pour connaitre le contour réel de l’affaire. Car, au lendemain de cette affaire du coup d’Etat, des rumeurs avaient circulé à Niamey, faisant cas, justement, de manipulation et de manigance.
Du reste, beaucoup avaient douté de la véracité du coup d’Etat. Surtout quand on se rappelle que , en 2016, dans le cadre des élections générales , le régime de Mahamadou Issoufou avait monté un faux coup d’Etat dans lequel des hommes politiques ont été arrêtés et écroués dans les différentes prisons du pays et relaxés après un an de détention pour manque de preuves suffisantes . Ce que d’aucuns avaient qualifié de coup d’Etat électoral pour pouvoir rempiler pour un second mandat. En tout cas, Issoufou Mahamadou était seul face aux urnes, son challenger étant embastillé. Aujourd’hui, ne faut-il pas croire aux révélations de ces deux détenus ? Le complot a-t- il été ourdi pour faire avorter l’investiture du nouveau président ?
Ali Soumana