L’or noir nigérien, comme l’uranium et comme l’or, avait fait beaucoup rêver les Nigériens qui y voyaient le moyen de sortir de la misère et de l’éternelle assistance des partenaires et vrais-faux amis du pays. Et les Nigériens ne peuvent pas oublier tout l’imaginaire qui a été construit autour de cette histoire de lingot d’or qui a fini par devenir un lingot de chagrin, avec aujourd’hui une zone cernée par le terrorisme, presque invivable et désertée. Puis, après l’or qui a déçu et l’uranium qui est pour la région d’Agadez et pour tout le Niger d’ailleurs, un cauchemar, vint l’aventure du pétrole.
Ce fut le régime Tandja qui réinventa, dans nos coeurs désespérés, le rêve, le rêve de nouveaux jours avec l’annonce de l’exploitation du pétrole nigérien par une société chinoise, la CNPC. Et les espoirs étaient plus fondés qu’il s’agit d’un partenaire que les Nigériens prenaient au sérieux. Ils avaient leurs raisons pour fonder un tel jugement. Et les Nigériens ont cru. Mais, ils n’avaient pas de chance car, l’initiateur de la valorisation et de la diversification de nos partenaires, finit ses deux mandats avant même que la première goutte de pétrole jaillisse du sous-sol nigérien, vite récupéré par des socialistes opportunistes qui en ont fait leur chose pour le gérer façonfaçon. L’ancien président Issoufou Mahamadou, envoya, trôner son plus que fidèle sur l’or noir, catapulté ministre du pétrole jusqu’à la fin de son règne. Et les Nigériens n’ont rien vu de ce que le pétrole a apporté et changé dans leur vie, si ce ne sont ces zizanies qui n’en finissent pas avec les partenaires chinois qui ne peuvent s’accommoder d’une gestion patrimoniale, pour ne pas dire familiale d’une richesse nationale qui sert désormais les intérêts de familles qui voudraient ériger dans le pays une dignité pétrolière dont la destinée éternelle est incarnée par la puissance du pétrodollar que le système voudrait imposer au peuple du Niger. La SONIDEP, la société nationale chargée de commercialiser les produits pétroliers, était ainsi devenue la caverne du système où les enfants du régime sont recrutés à tour de bras pour la perpétuation de l’espèce et de la prédation héritée d’aînés. Et, depuis près d’une décennie que le pétrole est exploité, jamais un bilan de l’exploitation du pétrole n’a été fait aux Nigériens pour qu’on sache véritablement les quantités brutes exploitées et commercialisées, les quantités raffinées sur place, vendues sur place et à l’exportation. C’est le flou total, mais les Nigériens ont vu la fulgurance avec laquelle la vie de certains magnas du pétrole a radicalement changé. On avait vu comment l’ancien ministre du pétrole – Pierre Foumakoye Gado – était devenu rutilant de paix et de félicité intérieure, d’aisance et d’arrogance, brillant de mille feux de pétrole. Puis, avec l’annonce de la montée en puissance de l’exploitation qui pourrait aller à plus de cent mille barils/jour qui a commandé la construction de l’oléoduc qui doit conduire le brut nigérien jusqu’à Cotonou au Benin, il y a de quoi faire davantage saliver « les nouvelles familles princières «pétroliques» » en gestation dans le pays, rêvant de gloire et de pérennité. Positionnement stratégique… Après Issoufou, c’est Bazoum, un homme de la confrérie qui arrive au pouvoir mais les deux hommes même partageant le même socialisme, peuvent ne pas partager les mêmes valeurs. Une petite relation de bienveillance change tout entre les deux hommes : pour lui avoir renvoyé l’ascenseur, Bazoum lui doit quelque gratitude et pour ce, pensent beaucoup de Nigériens, malgré le choix grossier et impudique, il pouvait céder à quelques désirs de son prédécesseur, en l’occurrence celui qui consiste à placer le Fils à la place la plus juteuse où est resté longtemps le Tonton Pierre dont on a en plus, le souci de couvrir la gestion, pour ne laisser que le Fils découvrir le système huilé qui aurait été mis en place pour certainement profiter de la manne pétrolière. Pourquoi donc, après Pierre Foumakoye Gado, le PNDS ne trouve aucun autre à envoyer diriger le ministère du pétrole si ce n’est le Fils ? De quelle expertise dans le domaine se prévaut-il pour mériter plus qu’un autre ce positionnement à tout le moins stratégique ? Rien disent certains, car les Nigériens qui n’y voient là qu’une main basse sur la nouvelle ressource nationale dont des familles veulent s’emparer pour en faire le bien de leur confort isolé. On n’est que très étonné d’entendre le ministre du commerce, Alkache Alhada, dans un jeu de marketing politique pour son régime, décrire un Niger pour vendre une certaine image du pays à des investisseurs et autres partenaires qui voudraient s’assurer que le pays est normal et qu’il va bien. Ce n’est pas vrai et on comprend que la France qui soutient l’anormalité nigérienne, profite du premier Business Forum UE du Niger pour produire des éloges hypocrites sur le régime du Niger à travers sa secrétaire d’État française au Développement, Chrysoula Zacharopoulou, qui salue au Niger, sans que personne, dans le pays, n’y croie, « la trajectoire démocratique » qui n’a pourtant pas empêché de diviser la classe politique nigérienne, et les Nigériens dans leur ensemble. Ce business forum tient-il compte de l’insécurité dans le pays. Est-il possible d’investir sans paix dans un pays ?
Il est vrai que si le Niger est bien géré, il peut prétendre à la croissance que lui prêtent, pour les prochaines années, certains spécialistes. Mais qui fera cette bonne gestion ?tème voudrait imposer au peuple du Niger. La SONIDEP, la société nationale chargée de commercialiser les produits pétroliers, était ainsi devenue la caverne du système où les enfants du régime sont recrutés à tour de bras pour la perpétuation de l’espèce et de la prédation héritée d’aînés.
Et, depuis près d’une décennie que le pétrole est exploité, jamais un bilan de l’exploitation du pétrole n’a été fait aux Nigériens pour qu’on sache véritablement les quantités brutes exploitées et commercialisées, les quantités raffinées sur place, vendues sur place et à l’exportation. C’est le flou total, mais les Nigériens ont vu la fulgurance avec laquelle la vie de certains magnas du pétrole a radicalement changé. On avait vu comment l’ancien ministre du pétrole – Pierre Foumakoye Gado – était devenu rutilant de paix et de félicité intérieure, d’aisance et d’arrogance, brillant de mille feux de pétrole. Puis, avec l’annonce de la montée en puissance de l’exploitation qui pourrait aller à plus de cent mille barils/jour qui a commandé la construction de l’oléoduc qui doit conduire le brut nigérien jusqu’à Cotonou au Benin, il y a de quoi faire davantage saliver « les nouvelles familles princières «pétroliques» » en gestation dans le pays, rêvant de gloire et de pérennité.
Positionnement stratégique…
Après Issoufou, c’est Bazoum, un homme de la confrérie qui arrive au pouvoir mais les deux hommes même partageant le même socialisme, peuvent ne pas partager les mêmes valeurs. Une petite relation de bienveillance change tout entre les deux hommes : pour lui avoir renvoyé l’ascenseur, Bazoum lui doit quelque gratitude et pour ce, pensent beaucoup de Nigériens, malgré le choix grossier et impudique, il pouvait céder à quelques désirs de son prédécesseur, en l’occurrence celui qui consiste à placer le Fils à la place la plus juteuse où est resté longtemps le Tonton Pierre dont on a en plus, le souci de couvrir la gestion, pour ne laisser que le Fils découvrir le système huilé qui aurait été mis en place pour certainement profiter de la manne pétrolière. Pourquoi donc, après Pierre Foumakoye Gado, le PNDS ne trouve aucun autre à envoyer diriger le ministère du pétrole si ce n’est le Fils ? De quelle expertise dans le domaine se prévaut-il pour mériter plus qu’un autre ce positionnement à tout le moins stratégique ? Rien disent certains, car les Nigériens qui n’y voient là qu’une main basse sur la nouvelle ressource nationale dont des familles veulent s’emparer pour en faire le bien de leur confort isolé. On n’est que très étonné d’entendre le ministre du commerce, Alkache Alhada, dans un jeu de marketing politique pour son régime, décrire un Niger pour vendre une certaine image du pays à des investisseurs et autres partenaires qui voudraient s’assurer que le pays est normal et qu’il va bien.
Ce n’est pas vrai et on comprend que la France qui soutient l’anormalité nigérienne, profite du premier Business Forum UE du Niger pour produire des éloges hypocrites sur le régime du Niger à travers sa secrétaire d’État française au Développement, Chrysoula Zacharopoulou, qui salue au Niger, sans que personne, dans le pays, n’y croie, « la trajectoire démocratique » qui n’a pourtant pas empêché de diviser la classe politique nigérienne, et les Nigériens dans leur ensemble. Ce business forum tient-il compte de l’insécurité dans le pays. Est-il possible d’investir sans paix dans un pays ?
Il est vrai que si le Niger est bien géré, il peut prétendre à la croissance que lui prêtent, pour les prochaines années, certains spécialistes. Mais qui fera cette bonne gestion ?
Une synchronisation qui frise la triche…
Au même moment où arrivent les investisseurs de l’union européenne au Niger, l’on a vu, le premier ministre – est-il d’ailleurs la bonne personne pour cet exercice – qui réunit un petit monde pour faire entendre que la lutte contre la corruption serait un axe majeur de la gouvernance actuelle, oubliant qu’une telle ambition, après plus de vingt mois de gouvernance, n’a plus besoin de discours et qu’il fallait des actes forts pour convaincre les Nigériens et les partenaires sur le fait que le régime est prêt à amorcer un tel virage. Comment des gens sales, ou en tout cas cités dans des affaires scabreuses, peuvent-ils convaincre qu’ils puissent être capables de combattre le mal dont ils pourraient être les acteurs, les premiers à mettre au pilori ? On a compris que ce cinéma n’est joué dans cette période que pour convaincre ceux qui venaient au Niger. Une parole mensongère qu’on voudrait conforter avec ces arrestations que la presse rapporte ces derniers jours au niveau des services de la Douane et des Impôts. C’est de la mise en scène. Et les « Blancs » que l’on veut bluffer peuvent le comprendre. Ils l’ont compris !
C’est pourquoi l’on ne peut pas croire aux propos que tenait le ministre du commerce nigérien qui parle vaniteusement de « Transformation de notre économie » et de « rebond » dans le secteur uranifère et des perspectives heureuses pour le pétrole qui ne font plus rêver les Nigériens que rien n’assure pourtant dans la gestion de ces richesses du pays quand les mêmes hommes, depuis plus de dix ans, sont maintenus aux mêmes postes et pour le cas du pétrole, de père en fils. Les Nigériens savent bien les proximités que l’ancien ministre du pétrole, Foumakoye, a avec celui dont le fils lui prend la place pour lui succéder au poste juteux et stratégique que l’ancien président, visiblement, voudrait conserver dans son giron.
Faut-il croire, comme il le pense, qu’il n’y aurait pas de malédiction du pétrole au Niger ?
C’est la chimère que le ministre Alhada vend à rfi, même quand il peut savoir qu’il n’y a de « malédiction [que] quand il y a mal gouvernance, mal gestion ». Or, peut-il ne pas savoir que les siens gèrent mal et surtout qu’il y a un lobby stigmatisé du fait de ses hauts faits de vol sur les deniers publics et les richesses nationales qui continue toujours de gérer et même à diriger ? Comment des hommes et des femmes, rodés dans le faux, peuvent-ils prétendre au meilleur ? Et « Le Niger [a beau être] un pays très résiliant dans un environnement très perturbé », il reste que les preuves ne viennent pas dans les mots mais dans les actes qui sont quotidiennement posés dans la gestion du pays. Il n’y a donc pas et il ne peut y avoir, d’ « exception » nigérienne en la matière. Tout est fonction de la qualité des hommes et c’est là, justement, qu’il y a problème. En effet, personne ne peut croire quand il prétend que « La question de la malédiction intervient lorsqu’il y a mal gouvernance, mal gestion. Or, nous, [prétendil], on est engagé dans un processus de bonne gouvernance, de stabilité politique mais aussi de lutte contre la corruption », car personne ne peut le croire quand on considère l’environnement politique et social du Niger d’aujourd’hui. Bazoum tenait à changer, à gouverner autrement, mais après près de deux ans, on se rend, hélas, compte, qu’il est impuissant à prendre le pouvoir qu’une élection, dit-on, lui a donné.
Quand il conclut son intervention à L’Invité du Journal Afrique sur rfi avec ces propos qui sont plus un voeu qu’un engagement du système, l’on ne peut qu’être davantage sceptique à propos de la volonté de certains hommes à aider Bazoum à « avancer ». N’est pas vrai quand on l’entend dire : « Et donc on va faire en sorte que le pétrole ne sera pas une malédiction au Niger ». On « va faire en sorte », mais le pourrat- on ? Au coeur des antagonismes qui taraudent le système, le doute reste la seule perspective…
On ne pourra pas faire en sorte. Quand on est au pouvoir, ou on fait, ou ne fait pas. C’est tout.
Mairiga