Le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche PHD Mamoudou Djibo a présidé hier matin à Niamey, la cérémonie d’ouverture d’un atelier de formation des experts des centres nationaux des données des pays francophones membres de l’organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE). L’objectif assigné à cette rencontre est de fournir aux participants des connaissances suffisantes pour accéder aux données du système de surveillance international (SSI) et utiliser les produits du Centre international de données (CID), mais aussi leur permettre d’acquérir une expérience pratique sur l’analyse des données du SSI.
A l’ouverture des travaux, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a rappelé que le Niger a signé le traité d’interdiction complète des essais nucléaires le 3 octobre 1996 et l’a ratifié, comme 94ème Etat membre, le 9 septembre 2002. Pour assumer les responsabilités auxquelles il a souscrit, en l’occurrence la participation à la surveillance et au respect des termes de ce traité, la République du Niger a signé, le 24 novembre 2002, un accord pour l’installation dans le pays de deux stations d’observation dont l’une est sismique et l’autre radionucléide. C’est ainsi qu’il a été installé, en 2005, la station sismique PS26 de Torodi et, en 2019, la station radionucléide RN48, à Agadez.
PHD Mamoudou Djibo a en outre souligné que l’objectif du présent atelier est d’inciter à l’utilisation de la boite à outils, NDC in-a- box qui est un ensemble de logiciels dédiés au traitement et à l’interprétation des données des stations des quatre technologies utilisées pour la surveillance internationale. Ainsi, les participants à cet atelier seront initiés à l’aide de travaux pratiques sur l’analyse des données de particules avec le logiciel OpenSpectra, l’analyse des données de gaz rares avec le logiciel iNSPIRE, la modélisation du transport atmosphérique (MTA) avec le logiciel web-Grape, et la détection des radionucléides en utilisant RN Toolkit. «La maitrise de ces logiciels permettra d’apprendre comment identifier et localiser tout évènement qui produirait des ondes sismiques comme un test nucléaire, une éruption volcanique ou un séisme», a précisé le ministre.
Pour sa part, la directrice du centre international des données, représentante de l’OTICE, Dr. Mindaoudou Souley Zeinabou, a indiqué qu’au fil des ans, l’OTICE a fourni un soutien en matière de renforcement des capacités et de formation aux Etats signataires, en particulier au personnel des CNDs. Pour elle, cette formation permettra aussi d’explorer les opportunités d’amélioration du renforcement de capacités en général. Le programme de formation couvre aussi bien le niveau national que régional et permettra de mieux soutenir les Etats signataires, en particulier les pays en voie de développement. Les CNDs traitent et analysent les données, qu’ils reçoivent du centre international de données (CID) de Vienne (Autriche), dont ils sont les interfaces nationales. Ces données sont utilisées dans le cadre de la vérification pour l’identification d’évènements suspects, mais également pour des applications civiles et scientifiques d’intérêt national et ou international.
La représentante de l’OTICE, a précisé que l’activité de formation est parfaite cohérence avec l’initiative ‘’NDCs for all’’ ou ‘’CNDs pour tous’’, lancée en juin 2022 par le secrétaire exécutif de l’OTICE, Dr Robert Floyd, pour aider les Etats signataires, en particulier les pays en voie de développement, à établir leurs CND et à développer davantage leurs capacités nationales afin de participer plus activement au régime de vérification.
De son côté, le directeur de cabinet adjoint du Président de la République. M. Djibo Takoubakoye Daouda, a dans ses propos souligné que l’organisation du traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE) a doté plusieurs pays d’Afrique et du monde, de centres nationaux de données. Ces centres, a-t-il ajouté, enregistrent et conservent des données de plusieurs natures provenant de 321 stations primaires et plusieurs autres secondaires installées à travers le monde entier. Ces données contiennent des informations très utiles qui peuvent être exploitées par le pays pour en tirer profits. Pour M. Djibo Takoubakoye Daouda une exploitation minutieuse de ces données pourra permettre non seulement de vérifier l’application du traité d’interdiction des essais nucléaires, mais aussi permettre diverses applications civiles et scientifiques comme une meilleure connaissance de nos sous-sols.
Farida Ibrahim Assoumane(onep)
Source : http://www.lesahel.org