Les travailleurs regroupés au sein de l’Intersyndicale ITN observent depuis ce matin un mot d’ordre de grève de 48 heures, le deuxième du genre en l’espace d’un mois après celui observé du 25 au 26 janvier 2023, malheureusement sans que des négociations franches ne débutent entre les deux parties. Malgré quelques tentatives infructueuses visant à saboter le mouvement à travers notamment des menaces et intimidations des agents de l’Etat grévistes, la grève risquerait d’être largement suivie sur l’ensemble du territoire national. A Niamey par exemple, beaucoup seront obligés de faire recours à des connaissances pour leurs déplacements faute de taxis et Faba-Fabas. Les services judiciaires seront totalement perturbés tout comme le secteur de la communication et de la poste. L’on constate également la fermeture des boutiques au niveau de différents marchés et quartiers des grandes villes du pays. Bien qu’il soit encore très tôt de dresser le bilan, force est de constater que ce second mot d’ordre de grève de l’Intersyndicale des travailleurs (ITN) est plus suivi que le précédent sans doute grâce à la détermination et à l’engagement des militants et militants à faire valoir leurs droits légitimes reconnus par notre loi fondamentale.
Une mission de la CSI-Afrique attendue à Niamey.
En effet, deux jours après le premier mouvement de grève, l’Organisation régionale africaine de la Confédération Syndicale Internationale (CSI-Afrique), avait écrit au Premier ministre chef du gouvernement pour lui faire part de ses inquiétudes tout en l’invitant à créer les conditions d’un dialogue sincère. Sauf que ce courrier de la CSI Afrique a été lu et compris à l’envers par le gouvernement qui a préféré perdurer les négociations pour de raisons qui lui sont propres jusqu’à vouloir à un moment négliger l’ITN et la faire croire que tout peut marcher avec ou sans elle pour son parti pris dans la compétition syndicale. Très vite, les travailleurs de l’ITN et les autres affiliés ont revu urgemment leur cadre de lutte pour ramener la partie gouvernementale sur le bon chemin qu’il piétine encore allégrement. Dans son courrier, la CSI-Afrique a clairement fait savoir au chef du gouvernement que les travailleurs membres de l’ITN cherchent uniquement à se protéger contre les difficultés économiques extrêmes auxquelles ils sont confrontés. Pour la CSI Afrique, de nombreux gouvernements sont en train de prendre des mesures pour atténuer les effets de la flambée de l’inflation mondiale alors pourquoi pas au Niger ? De sources concordantes, on annonce l’arrivée à Niamey dans les prochains jours, des experts de la CSI-Afrique pour une visite de travail. Pendant leur séjour, ces experts auront à rencontrer à la fois la partie gouvernementale et syndicale pour une issue heureuse à la crise sociale que traverse le pays. Signalons que l’Organisation régionale africaine de la Confédération Syndicale Internationale (CSI-Afrique), représente 101 organisations de travailleurs dans 52 des 54 pays africains dont le Niger.
Rappelons qu’à travers son second arrêt de travail intervenu quelques jours seulement après la tenue du Conseil national de travail, l’Intersyndicale ITN exige entre autres du gouvernement, l’harmonisation du régime indemnitaire des fonctionnaires de l’Etat ainsi que la revalorisation du SMIG. Il y a en outre, la suppression de la contractualisation dans le domaine de la santé et de l’éducation sur la base d’un plan de recrutement progressif et sans concours conformément au statut général de la fonction publique ; l’ouverture des négociations sur plusieurs points revendicatifs datant de 2020 à 2022 dont principalement, la réduction de prix à la pompe de l’essence t du gasoil ; l’abattement du taux de l’ITS et la réduction des prix sur les produits de première nécessité ( le sucre, le lait ; la farine, le riz, l’huile l’internet, l’eau et l’électricité ou encore le transport). L’Intersyndicale exige également du gouvernement, l’octroi de la prime de départ à la retraite pour compter du premier janvier 2019 et le règlement définitif des arriérés des rappels salaires et les incidences financières liées aux reclassements et avancement des agents de l’Etat. Enfin, l’Intersyndicale exige la mise en oeuvre immédiate des engagements pris entre le gouvernement, la coalition et le collectif des syndicats du secteur de transport et le respect des engagements entre le collectif des syndicats des commerçants et agents de transit.
Salifou Hachimou