Aujourd’hui, que ces partis se retrouvent, se réconcilient, et réinventent ce que fut le MNSD d’une époque, est une nécessité historique et politique à laquelle, sensément, tant que la fibre patriotique continue toujours de s’agiter en chacun encore, personne ne doit se dérober ; tous devant y répondre pour sauver ce pays qui, si l’on n’y prend pas garde, risque de sombrer. Et alors certains peuvent craindre de perdre des postes, ils auront perdu ce qui donne sens à leur existence : le NIGER. Il faut bien convenir que ce pays va très mal et qu’il y a à sortir des silences et des passivités suicidaires pour s’entendre, enfin, et notamment autour d’une plateforme minimale qui permette de délivrer ce pays de conquérants impénitents, sans scrupule politique. Tous, pour un tel objet noble, devront reconnaitre leur part d’erreurs, faire leur mea-culpa, souvent leur égarement, pour comprendre que la situation n’est pas pour autant désespérée et qu’il y a une autre voie pour sortir de l’impasse. Ce dépassement de soi, pour ne considérer que la survie menacée de notre Etat et de ce qui fait son bien, reste donc le seul impératif historique auquel chacun doit répondre.

Dans quelques jours, le parti que les Nigériens appelaient affectueusement le grand Baobab, ira en congrès. Pour un tel événement, symboliquement, le parti a choisi la capitale des Koye, Dosso en l’occurrence, pour vivre sa prochaine messe politique. « La Société de Développement », telle que le rêvaient ses ténors dont Feu Adamou Moumouni Djermakoye, un homme à la stature militaire et politique indéniable, est aujourd’hui une nécessité politique absolue à rechercher autour d’un consensus fort – le mot est cher à Djermakoye – qui rassemblera la grande famille disloquée et inutilement dispersée alors que c’était elle-même qui incarnait l’unité du pays. L’évocation de ce seul nom, ramène à nos souvenirs toute une vague de nostalgie pour ce que fut le Niger d’une époque, par ce que furent les hommes et les femmes qui l’avaient animé et aimé et par ce que fut le MNSD Nassara – mythique – qui avait porté la fierté que les Nigériens pouvaient avoir pour être ensemble, et aller dans le même élan national et nationaliste afin de faire en sorte que les Nigériens des quatre coins du pays puissent s’entendre, taire leurs ressentiments et vivre presque en famille, loin de considérations régionales et régionalistes de l’ordre de ce que la nouvelle démocratie promue par les socialistes est venue cultiver dans le pays et dans sa démocratie.

Depuis que les socialistes prenaient le pouvoir au Niger, quel triste et grave changement le pays n’a-t-il pas subi pour ne pas avoir des larmes à voir ce pays tomber si bas avec des Nigériens qui ont souvent perdu jusqu’à leur fierté, souvent jusqu’à la dignité dont était faite leur humanité ? On sait que ceux qui créaient et concevaient le MNSD, dans leur vision, il s’agissait de regarder le Niger d’abord dans sa diversité rassemblée et réconciliée, et avant tout, comme une nation, une et indivisible, faite de fraternités et de solidarité agissante. Ses leaders incarnaient l’humilité et la sagesse, le sens de l’honneur et de la responsabilité. Qui ne se rappelle pas de Sani Bako, Oumarou Zarafi, Bala Dan Sani, Ali Abdourahamane, Albadé Abouba, Bello Barchiré, Sidikou Oumarou, Ali Sabo, Amadou Salifou, Siddo Elhadj, Salah Habi, Hama Amadou, Professeur Sékou, Foukori, Seini Oumarou, Mme. Banakoye, et tant d’autres icônes du champ politique national qui ne laissent aux Nigériens que le beau souvenir de ce que des Nigériens, venus de toutes les régions du pays, pouvaient être capables de s’aimer, d’aller ensemble pour le seul bien du Niger et des Nigériens ? Comment ne pas être si fier qu’un Tandja Mamadou, venant de Diffa soit aimé, jusqu’à l’idolâtrie, à Niamey, dans les régions de Dosso, de Niamey, de Maradi, d’Agadez, de Tahoua ? Qui n’avait pas vu, de très vieilles personnes, se déplacer, dans ces régions pour aller à la rencontre de Tandja, chaque fois qu’elles apprennent qu’il venait dans leur région ? Par le comportement que fut celui de ces hommes et femmes, les Nigériens croyaient en la politique et surtout qu’il est possible de se comporter même en politique dignement, dans le respect d’une certaine morale politique avec pour seule boussole l’intérêt de la nation.

Aujourd’hui, tous ces hommes – en tout cas tous ceux qui sont encore vivants – peuvent se rendre compte du grand désastre que le pays a subi et pourraient regretter d’avoir manqué de vigilance pour ne pas préserver ce riche héritage immatériel que le parti et ses pionniers laissaient à la postérité, aux générations qui montent. Des observateurs n’avaient tort de dire que le plus grand crime fait au pays est d’avoir détruit ce parti pour assouvir des ambitions personnelles car les hommes étaient incapables de tolérance et de flair politique. Sans doute qu’aujourd’hui, par un certain examen de conscience, tous peuvent avoir regretté d’avoir ou activement ou passivement participé à la destruction du pays et de sa démocratie, du Niger et de sa cohésion séculaire, de leur fierté de citoyens responsables et de leurs rêves de grandeur. N’est-ce pas Salah ? N’est-ce pas Albadé Abouba ? N’est-ce pas Ali Sabo ? N’est-ce pas Wassalké ?

Avec le recul, ils peuvent comprendre qu’ils avaient tort de céder aux sirènes du PNDS qui est venu avec un certain discours nauséabond pour les diviser et détruire leur seul outil de promotion politique viable qu’était ce MNDS d’une époque que les Nigériens ne peuvent jamais oublier. En se laissant disloquer, le MNSD et ses Hommes ont fini par comprendre qu’ils avaient choisi la voie de leur anéantissement politique. A regarder de près, tous peuvent se rendre compte que le PNDS les a utilisés pour son seul intérêt car aujourd’hui qui d’entre ceux qui sont avec le parti au pouvoir, vit des temps heureux, son plein épanouissement pour lequel il vendait son âme pour tourner son dos au MNSD ? Le Président du parti luimême, Seini Oumarou, sait bien que le parti n’a plus la rigueur d’une certaine époque, le militantisme frénétique de ses femmes et hommes, de ses jeunes et de ses amazones, et que le parti, en perdant ici et là bien de ses hommes, a perdu ses forces et toute son intelligence politique qui lui permettait de vivre les épopées que l’on sait dans le pays. Le PNDS, peut-être plus futé, a réussi à tromper des hommes politiques en leur faisant croire qu’ils trouveraient ailleurs, notamment avec lui, mieux qu’avec le parti qu’ils avaient mis des années à construire avec leur fortune, leur agent, leur patience, leurs convictions, leur sens de l’Etat, leur sueur.

L’heure est venue de tirer le bilan d’aventures échouées…

Que ce soit avec un ou avec un autre, rien n’a marché avec tous ; que ce soit ceux qui sont artificiellement greffés à un pouvoir qui ne les reconnait pas et ne les respecte pas ou ceux qui, rêvant pour le Niger, refusaient de s’associer à la mafia rose qui est venue détruire leur pays et toute son expérience démocratique des trois dernières décennies. Il faut dire les choses : ça n’a marché pour personne : ni pour le MNSD, ni pour tous ces partis qui sont nés de ses flancs et, surtout, ni pour le pays. Peut-être même pas pour le PNDS si ce n’est quelques individus qui ont pris le parti et le pays en otage pour profiter d’un Niger qu’ils ont aujourd’hui détruit au point de le rendre méconnaissable. Qui, de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui se reconnaissent à travers ce que fut le MNSD, ne se sent pas humilié en regardant ce que devient leur pays aux mains de socialistes qui ne croient en aucune valeur et qui, avides d’argent et de confort personnel, ont saccagé et mis en ruine le pays ? Voici donc douze années de gestion socialiste patrimoniale désastreuse, émaillées de corruption, de clientélisme, de passedroits, d’injustice, de médiocrité, de favoritisme, d’exclusion cynique, et de destruction de l’unité nationale.

Appel à l’union pour sauver ce qui reste d’un Niger grabataire…

Aujourd’hui, que ces partis se retrouvent, se réconcilient, et réinventent ce que fut le MNSD d’une époque, est une nécessité historique et politique à laquelle, sensément, tant que la fibre patriotique continue toujours de s’agiter en chacun encore, personne ne doit se dérober ; tous devant y répondre pour sauver ce pays qui, si l’on n’y prend pas garde, risque de sombrer. Et alors certains peuvent craindre de perdre des postes, ils auront perdu ce qui donne sens à leur existence : le NIGER. Il faut bien convenir que ce pays va très mal et qu’il y a à sortir des silences et des passivités suicidaires pour s’entendre, enfin, et notamment autour d’une plateforme minimale qui permette de délivrer ce pays de conquérants impénitents, sans scrupule politique. Tous, pour un tel objet noble, devront reconnaitre leur part d’erreurs, faire leur mea-culpa, souvent leur égarement, pour comprendre que la situation n’est pas pour autant désespérée et qu’il y a une autre voie pour sortir de l’impasse. Ce dépassement de soi, pour ne considérer que la survie menacée de notre Etat et de ce qui fait son bien, reste donc le seul impératif historique auquel chacun doit répondre.

Ce MNSD reconstitué, ressuscité, rénové, réincarné, avant que ne disparaissent ses ténors, est, peutêtre aujourd’hui, la seule chance qui reste à ce pays car leur expérience de l’Etat est un patrimoine à partager avec une génération ambitieuse qui n’a découvert, ces douze dernières années, de la gouvernance politique, hélas, que le vol et le crime économique. Le banditisme d’Etat surtout.

Ali Soumana