Lorsque le bruit a commencé à courir selon lequel un mouvement de soutien aux actions du président Bazoum Mohamed est en gestation, des voix - et non des moindres - se sont vite élevées au sein du parti rose pour tenter de démentir l’information. Mais malgré le démenti, le bruit a persisté jusqu’à la tenue du congrès du PNDS-Tarayya vers fin décembre 2022 à Niamey, instance à l’occasion de laquelle l’ancien président de la République, Mahamadou Issoufou, a tenu un discours de sensibilisation appelant les militants à l’unité, à resserrer les rangs pour éviter la division du parti. C’est n’est pas fortuit s’il a mis l’accent sur le thème de l’unité et la cohésion avec insistance, c’est parce que le PNDS-Tarayya est traversé par un vent de contestation latent depuis l’imposition de Bazoum Mohamed comme candidat du parti aux élections présidentielles 2020-2021. Le malaise a persisté après l’élection de Bazoum et son investiture officielle dans ses fonctions. Il s’est traduit dans les faits par l’apparition de deux clans présumés au sein du parti, celui de l’ancien président Issoufou constitué par les caciques du PNDS et celui de Bazoum. Une situation inconfortable pour ce dernier qui s’est retrouvé pris en otage par l’ancien président et le bureau du Comité exécutif national (CEN) du parti, entravant sa volonté de mettre en oeuvre les axes phares de son programme politique parmi lesquels la lutte contre la corruption, le détournement des deniers publics et l’impunité. C’est dans ce contexte de malaise ambiant que des documents ont commencé à circuler sur le projet de création d’un mouvement dénommé ‘’Hamzari’’ visant à soutenir les actions du président Bazoum. Devant la persistance de bruit, le bureau politique national du parti a réagi pour démentir l’information et décrier une manoeuvre de quelques opposants dans le but d’ébranler la cohésion interne du parti. Alors qu’on croyait la page Hamzari définitivement tournée après le congrès du PNDS, voilà que le débat refait surface avec l’entretien accordé la semaine dernière à notre confrère ‘’Le Courrier’’ par l’initiateur même du mouvement pour en confirmer la véracité. ‘’Hamzari existe bel et bien, malgré la désinformation et les tentatives de discrédit venues, on ne sait d’où, qui font état de son avortement. Hamzari est non seulement là, mais ses membres sont plus que jamais convaincus de son bienfondé et travaillent d’arrachepied pour le porter dans les plus brefs délais sur ses fonts baptismaux’’, a déclaré, sans ambages, Amadou Djoudout, fondateur de Hamzari.
Ceux du PNDS qui voulait tuer le poussin dans l’oeuf pour continuer à entraver le président Bazoum dans sa volonté de mettre en oeuvre ses nobles ambitions consistant à promouvoir la bonne gouvernance savent désormais à quoi s’en tenir. Hamzari n’est pas une vue de l’esprit, encore moins d’oeuvre de quelques opposants, mais bien de personnes soucieuses de voir le président réussir sa mission. Et le processus visant à le matérialiser suit son cours normal, selon Djoudout, qui n’a pas fait mystère des objectifs poursuivis par le mouvement en gestation : ‘’Si Hamzari soutient le président Bazoum, c’est et ce sera parce qu’il prône des actions louables pour le Niger et cela mérite d’être soutenu. Il est grand temps que les Nigériennes et Nigériens se démarquent de cette situation que tout le monde dénonce et condamne et qui fait croire que le président Bazoum est un otage aux mains de cercles vicieux d’hommes politiques sans foi ni loi qui ne mettent que leurs petits intérêts égoïstes en avant’’, a-t-il martelé. Pour le fondateur de Hamzari, il faut que les Nigériennes et les Nigériens travaillent à le libérer de cette situation préjudiciable à l’intérêt général entretenue par des hommes politiques qui, entre l’idéal qu’ils prônent et les actes qu’ils posent, il existe la mer à boire. ‘’Aujourd’hui, soutenir le président Bazoum, c’est tout simplement aider le Niger à sortir des difficultés dans lesquelles il est plongé’’, a justifié Djoudout, qu’on dit d’ailleurs très proche du président Bazoum. Qui sont ces hommes politiques qui ont pris ce dernier en otage pour l’empêcher de matérialiser les promesses fortes qu’il a formulées dans son discours d’investiture ? Nul besoin d’être un devin pour comprendre qu’il indexe implicitement l’ancien président Issoufou Mahamadou et ses inconditionnels, qui continuent encore de tirer les ficelles dans le cadre de la gestion des affaires de l’Etat. C’est ce qu’il faut comprendre à travers ce passage de l’entretien dans lequel Djoudout explique aux Nigériens que ‘’le président Bazoum, quelles que soient sa volonté et sa détermination, ne saurait changer les choses tout seul’’. Pour lui, ‘’il faut que tous ceux qui pensent ou croient qu’il veut bien faire pour le Niger sortent de leur torpeur pour le soutenir afin qu’il arrive à réaliser son rêve d’un Niger décomplexé de certaines pratiques de gouvernance’’. Hamzari est désormais une nouvelle donne avec laquelle les Tarayyistes doivent compter, à partir du moment où son fondateur dit que ‘’rien ni personne ne saurait arrêter dans son élan’’.
C’est un défi à peine voilé lancé à l’ancien président Issoufou Mahamadou et à ses inconditionnels politiques qui pensent pouvoir continuer à jouer les beaux rôles dans l’ombre par rapport à la gestion de l’Etat ? Vont-ils chercher à décapiter le mouvement pour de bon, en contraignant le président Bazoum à sortir publiquement pour se désolidariser de l’initiative ? Les prochains jours et semaines nous édifieront certainement !
Tawèye