D’ou tient Foumakoye Gado cette fortune avec laquelle, partout, depuis quelques temps, il exhibe tant d’argent alors que l’on connait l’homme, avant avril 2011 où, Oh, Dieu, il pouvait être l’un des plus humbles de la terre, n’ayant rien à montrer à la terre qui ferait de lui le « bourgeois » qui donne ces airs arrogants et vantards. Qu’at- il fait, sinon que d’être ministre comme beaucoup d’autres, pour avoir tant d’argent ?
Foumakoye ne serait-il pas un cas suspect d’enrichissement illicite ?
Qu’est ce que l’enrichissement illicite ?
L’enrichissement illicite est l’augmentation substantielle du patrimoine d’un agent public que celui- ci ne peut pas raisonnablement justifier par rapport à ses revenus légitimes. Du reste, l’enrichissement illicite est l’acquisition d’une fortune inexpliquée. Il est une infraction à caractère économique qui est punie par la loi au Niger. La loi nigérienne dit que tout fonctionnaire de l’Etat, qui n’a pas hérité d’une richesse, ou contracté une dette auprès d’une banque et ou bénéficie d’un legs ou d’un don et qui vit au dessus de ses moyens, sans qu’il ne puisse justifier cela, lorsqu’il est reconnu coupable et que les preuves sont là. Autant dire que, dans le contexte des mécanismes de recouvrement d’avoirs, les lois sur l’enrichissement illicite se singularisent particulièrement, dans la mesure où elles n’assujettissent pas le prononcé d’une sanction judiciaire à la présentation préalable de preuves sur une activité criminelle sous-jacente ou distincte. Les tribunaux doivent simplement avoir l’assurance que l’enrichissement illicite a bel et bien eu lieu.
En l’espèce Foumakoye Gado ne serait- il pas coupable d’enrichissement illicite ?
Après des années de traversée de désert, l’homme serait subitement devenu richesse avec l’arrivée de son parti au pouvoir et sa nomination au gouvernement en 2011. En tout cas, il aurait su se faire construire, selon certaines sources, une richesse dynastique. Preuve de sa richesse, les réseaux sociaux et les médias avaient relayé l’achat par Foumakoye de trois (3) véhicules, grosses cylindrées, en raison de 98 millions de FCFA par véhicule à partir de Dubaï. Dans la meme période, il aurait, également, payé des véhicules à toutes les fédérations régionales de son parti. Foumakoye serait aussi un grand propriétaire terrien avec des hectares de terre et des jardins à Toulwaré (route Torodi) et à Dosso. Les immeubles, on n’en parle pas. Ils poussent comme des champignons à Dosso et à Niamey.
On apprend même qu’à Dosso, l’homme serait en train de se faire construire un bâtiment de la démesure à coté d’une pharmacie qu’il ne saurait justifier par ses revenus légaux. Il faut que la Justice, investigue sur ces fortunes qui existent aussi en termes d’immeubles qu’on voit ici et là qu’aucun politicien normal, aucun commis de l’Etat, même faisant de la politique, ne peut justifier par son salaire et ses avantages.
En tout cas, l’homme serait riche et on sait de quoi il aurait usé pour récupérer le parti au nom de l’ami sans doute qui a toute sa confiance. On voit surtout ce qu’il dépense dans sa région natale, et notamment dans la zone de Dogondoutchi où, malaimé certainement, il n’a aucun ancrage, et pour cela il n’a aucune chance de trouver sa place dans l’électorat sans avoir cet appât. Et l’on se demande depuis des années si le pétrole profite plus à des individus, pour ne pas dire à des familles, au moins deux, pour que certains, sortis de nulle part, extériorisent tant de signes d’opulence ? Le nouveau président du PNDS, ainsi que se le demandait une lanceuse d’alerte, a-t-il une usine de production de riz, des rizières aussi, pour profiter du Ramadan et faire étalage d’une telle générosité qui n’a aucune portée religieuse si ce n’est de penser s’en servir à détourner le parti d’un autre – suivez mon regard – pour qu’il ne lui profite pas à gouverner mieux et de travailler ainsi à la mise en oeuvre d’un agenda que tout le monde savait que le clan Issoufou caressait depuis qu’il se rendait compte qu’il perdait le pouvoir et qu’il lui fallait trouver les moyens de le reconquérir.
La mauvaise gestion du pays et du pétrole nigérien dont semble s’accaparer un clan, sinon une famille pour ne pas dire deux, est aujourd’hui une réalité que tous les Nigériens dénoncent. Ce pays ne peut plus être géré comme le bien d’un clan. Sinon comment comprendre qu’après l’ami du père, le Niger ou le PNDS ne puisse avoir personne d’autre pour gérer le pétrole que le Fils ? Quelle gestion les deux amis, dont la complicité est forte, veulent-ils imposer au Niger et aux Nigériens, pour que les biens du pays profitent à eux seuls et à leurs clans ?
L’argent facile…
Usant de détournements des deniers publics sans pareil depuis soixante ans d’indépendance, un certain entourage de l’ancien président s’est vachement enrichi aux moyens de surfacturations, de pots de vin – les prestataires de l’Etat en savent quelque chose – plaçant aussi à des postes stratégiques des hommes et des femmes du sérail qui ont tous à justifier aujourd’hui leurs fortunes et leurs patrimoines immobiliers immenses. Ces immeubles qui appartiennent à des hommes et à des femmes, souvent des épouses et des fils gâtés, doivent être mis en lumière pour qu’on connaisse les acquéreurs et pour que ces derniers justifient leur acquisition légale. N’est-ce pas un délit que d’exhiber ce que l’on ne peut pas justifier ? Le délit d’apparence, n’est-il donc pas connu de notre droit national ?
Le Niger est ce pays qui intrigue depuis que, mentant sur les valeurs que le socialisme prône, le PNDS réussit à dribbler les Nigériens pour s’emparer du pouvoir, faisant croire qu’il pouvait être le meilleur des partis politiques de l’échiquier. On ne vit alors rien de ce que ses leaders prêchaient à l’opposition. Et il y en avait qui étaient d’autant séduits par ce discours « frelaté » qu’ils partirent soutenir, tellement ils croyaient au socialisme qu’on leur vantait. Au contact de la réalité, il n’y a plus que ceux qui ont profité du wassosso qui ne peuvent pas oser élever la voix pour dire combien la gestion du pays sous Issoufou avait été chaotique les dix dernières années. En lieu et place de bâtisseurs, les nigériens n’ont vu que des démolisseurs : les socialistes Tarayyaristes ont démoli la nation et l’économie, la cohésion nationale et la démocratie. On n’avait jamais pensé qu’un socialisme puisse faire preuve de tant de démesure. Pourtant, on a vu ces hommes, dès les premières années de leur gestion de l’Etat, verser dans l’extravagance, dans l’ostentation. C’est d’abord un siège somptueux qui jure avec la misère de ses membres qui venaient tous du peuple. Puis, il y a des fortunes que personne, ou presque, ne pouvait avoir en banque pour justifier une telle ostentation. Qui parmi eux, avant d’arriver au pouvoir, pouvait avoir les deux cent millions en banque pour s’autoriser une telle démesure qui jure avec le socialisme ? Peut-être aussi, faut-il comprendre pourquoi, quittant le pouvoir et quand Bazoum ne peut plus laisser le même homme trôner au ministère du pétrole, l’ancien président réussit à placer son fils, un peu, imaginent les Nigériens, pour protéger les « oeufs pourris » du père qui cédait sa place, non sans avoir coaché le Fils pour gérer comme lui, se disent bien d’observateurs.
De la nécessité d’auditer la gestion du pétrole…
Ni Foumakoye Gado, ni Issoufou Mahamadou, avant de venir au pouvoir en 2011, n’avaient 200 millions pour exhiber aujourd’hui ces fortunes que rien ne peut justifier dans les fonctions qu’ils ont occupées. Ils avaient été des commis de l’Etat dont on connait tous les revenus légaux, traçables, et jamais ils ne peuvent s’en servir à faire croire que leur surprenante fortune vient de là. Pour le premier, cela est d’autant nécessaire que pendant tout le règne d’Issoufou, il n’a gardé que le même poste, devenu la chasse-gardée du clan qu’on n’entend laisser à personne.
Pour revenir à ces voitures, grosses cylindrées, au moins trois, que l’homme avait commandées pour son confort, révélation qui, à l’époque, avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Il y a pourtant dans ce que l’on rapportait de ces acquisitions, des choses pas trop catholiques et pour lesquelles, l’intéressé devrait donner des explications au contribuable nigérien. Son salaire de ministre peut-il permettre tout ça ? Sans doute que non, et les Nigériens attendent que la gestion du pétrole du Niger, et de son ministère, soit inspectée et que des résultats d’un tel audit soit portés à la connaissance de l’opinion nationale et internationale pour que des partenaires, s’ils ne sont pas complices et bénéficiaires de la mauvaise gestion du pays, déterminent mieux les conditions de leurs aides. Les Nigériens ne peuvent plus accepter que, de la même manière que leur uranium et que leur or ne leur avaient rien apporté, le pétrole soit géré dans la même logique, surtout quand, aiguisant des appétits, l’on s’apprête à quintupler la production et que toujours, le Fils – au nom de qui ? – en assure la gestion dans un territoire qui n’est pas une royauté, une monarchie. C’est un besoin historique surtout qu’en le produisant et le raffinant dans le pays, les Nigériens ne voient aucun soulagement que ce pétrole leur apporte depuis plus d’une décennie qu’on l’exploite. Et on se demande toujours s’il y a des choses à cacher dans cette gestion pour que personne d’autre n’y soit si ce n’est « l’Enfant » auquel, on peut faire confiance pour protéger la gestion de l’ami de Papa ?
Du riz Tarayya pour qui ?
Les réseaux sociaux, depuis la fin de la semaine dernière, avaient partagé ces images de ces fameux sacs de riz avec ces inscriptions qui portent le nom de parti, et destinés, certainement, à la veille du Ramadan, aux militants du parti. Ceux qui ont initié cette opération de charme, peuvent- ils croire parce qu’ils peuvent corrompre quelques consciences, qu’ils peuvent aussi corrompre Dieu, et croire qu’ils ne puissent pas distinguer ce qui se fait au nom de la foi politique et ce qui se fait au nom de la foi tout court ? L’origine de ce riz ne peut qu’être douteuse. Quand on voit un logo qui est planqué sur le sac et qui ne saurait être celui du parti, l’on pourrait croire là à un autre détournement. Si tel est le cas, ainsi que l’insinue une bloggeuse nigérienne, alors c’est trop grave. Comment un parti politique, peutil détourner des vivres envoyés pour des populations en trafiquant et détournant les inscriptions qui peuvent préciser le donateur et ajouter le nom du parti comme si le PNDS serait dans l’Importexport pour avoir son label qui donnait de la visibilité à son commerce ?
Le Procureur de la République, a du travail ici en s’autosaisissant de cette affaire, pour tirer au clair cette démarche d’un président de parti que le vertigo risque de perdre à un moment où l’on crie partout dans le pays contre l’impunité et que lui peut se croire si proche de l’ascension. S’il s’avère que c’est de l’aide détournée, alors le cas est trop grave et Bazoum Mohamed ne peut rater une telle occasion pour demander des comptes à l’acteur principal de ce trafic et à ses complices.
De l’indécence politique….
Gouverne-t-on pour un clan ou pour un pays ? Faut-il croire que profitant du mois de Ramadan que les fidèles nigériens s’apprêtent à accueillir, le PNDS ne trouve mieux qu’à proposer ces sacs de riz à l’effigie du parti, proposés à la vulnérabilité des populations qu’ils ont affamées, si ce n’est par l’abandon, au moins en certains endroit du pays, par les affres du terrorisme ?
Le PNDS ne peut-il donc croire ne pas pouvoir assujettir les Nigériens qu’en se servant de leur vulnérabilité, de leur misère ? Quel socialisme immonde !
Il est clair que cet homme, en se révélant de cette trempe, ne saurait incarner le leadership dont un parti socialiste a besoin pour se battre pour un peuple et pour sa dignité. Peut-il entendre l’indignation que le partage de ces fameux sacs de riz a provoquée chez les Nigériens à travers les réseaux sociaux ?
Alpha