Le PNDS-Tarayya, depuis l’élection ( ?) de Bazoum Mohamed, au lieu de se mettre au travail pour changer le Niger et convaincre les Nigériens qu’ils pourraient avoir eu raison de lui faire confiance après Issoufou Mahamadou, est obsédé par ce désir morbide de récupérer tous les Nigériens, nourrissant ce désir fou, sinon insensé de bâtir sur les fondations du PNDS, un parti- Etat qui consacrera la suprématie des socialistes qui aspirent à s’emparer du Niger et de sa démocratie, à les régenter pour ériger dans le pays conquis une monarchie pour laquelle une progéniture coachée et favorisée devra servir de piliers pour supporter le projet politique déraisonné des pères qui, par une telle vision, ne croient pas à l’Etat encore moins à la démocratie et à la République. Cette préoccupation ne se comprend d’ailleurs pas quand, assuré de sa majorité (trafiquée), le parti de Pierre Foumakoye Gado, insatiable de sa grandeur qu’elle s’est taillée au moyen d’élections bancales, cherche toujours à s’agrandir comme si conscient de la fausseté de son émergence que lui donnent des résultats factices lors des dernières élections tropicalisée, il cherche, par l’entente qui se dessine sur l’échiquier politique avec la relance du dialogue politique qui devrait à terme aboutir à un consensus sur quelques règles qui régissent le fonctionnement des élections futures dans le pays, à combler le gonflement artificiel du parti, en glanant ici et là, dans d’autres partis politiques, y compris de son alliance, quelques acteurs politiques, qu’on peut, au cours de cérémonies médiatisées, brandir, comme des trophées, avec souvent des hommes qui, sans avoir la pudeur de se regarder, parlent d’une certaine façon qui les rend méprisants auprès des Nigériens qui se rappellent de leurs discours d’une époque et surtout quand, pour leur revirement alimentaire, ils ne peuvent avoir à donner des raisons plus politiques pour justifier leur inconduite, objectivement et moralement défendables.

On ne peut donc pas comprendre pourquoi ce parti veut attirer tout le monde vers lui, et tenter de vider les autres partis politiques de leur monde comme si, pour les socialistes, aucun Nigérien ne pourrait avoir de la dignité pour assumer ses choix et se conduire selon les valeurs d’intégrité et d’honneur que l’on reconnaît dans la société nigérienne et imposent nos valeurs sociétales. Cette culture de la défection négociée et marchandée, d’autres, et notamment le Cosimba, l’avaient expérimentée et s’était rendu compte que même quand des leaders adhèrent à leur projet, rien ne peut rassurer celle moins aléatoire des masses qui, elles, le plus souvent, restent fidèles à leur option, à leur engagement, refusant de se prostituer. Un tel comportement de la part de responsables politiques a fini d’ailleurs par ruiner leur réputation politique au point où, nombre d’entre eux, ont fini par disparaître du champ politique, ne pouvant plus avoir de discours que les Nigériens pourraient entendre de leur part, tant ils se seraient compris par leurs égarements, leur politique à géométrie variable où la gymnastique des retournements de vestes reste leur sport favori. Mais là où, pour le cas des socialistes, le bât blesse, c’est de constater qu’une telle entreprise se fait sans aucun morale, sans aucun respect pour le partenariat, car pêchant aussi bien dans les rangs des adversaires que dans ceux des leurs alliés. On se rappelle, il y a quelques jours, des prises opérées dans les rangs des alliés et célébrées en grande pompe avec la médiatisation que l’on sait, toutes choses qui avaient fait grincer des dents au sein d’une majorité hétéroclite, faite d’opportunisme et de gros calculs. Les malaises que cette pratique inamicale a pu provoquer ont conduit le parti, on ne sait par l’influence de quel acteur du système, à demander de ne pas médiatiser dorénavant la venue de militants d’alliés dans le parti. Mais, jamais il n’a été dit de ne pas aller pêcher chez les amis. La battue sur tous les fronts reste donc de mise. Attention aux affamés et aux clochards politiques !

Le PNDS, ne pouvant tirer les leçons de sa gestion échouée des dix premières années, continuent dans les mêmes erreurs, empruntant des voies sans issues pour aller au même fiasco. Comment des socialistes, ne peuvent-ils pas comprendre que ce n’est pas en proposant des marchés, des nominations et simplement en proposant du fric craquant que l’on peut s’ouvrir en politique les coeurs des hommes mais en promouvant des valeurs essentielles de la société : gouverner bien, dans la justice et la rigueur. Les peuples ne demandent que cela. Or, ce PNDS continue de perpétuer les mêmes tares, avec notamment l’exclusion, l’injustice, l’impunité et le manque de rigueur dans la gestion des affaires publiques, même si depuis quelques temps, l’on peut entendre ici et là, pour mettre fin à l’impunité et promouvoir une administration efficace, que quelques interpellations seraient en cours mais celles-ci ne donnent, hélas, aucun résultat sur le plan des poursuites.

Quelques questions intrigantes…

Pour qui fait-on ce travail acharné de débauchage ? Cela se fait-il dans la perspective ressentie de l’implosion et de l’explosion du parti ? Quelqu’un serait-il dans une démarche prévoyante pour avoir cette précaution de mettre des chances dans camp en attendant que le parti, ainsi que beaucoup d’analystes le prédisent, se fissure, pour déjà avoir du monde sur lequel il pourrait compter pour se restructurer politiquement et avoir une force politique qui pourrait lui permettre de peser dans les futures batailles fratricides que présage le pourrissement actuel irréversible d’un parti qui pourrait vivre les conséquences de son excroissances artificielle. Une telle analyse est d’autant pertinente qu’il ne s’agit pas pour le parti de s’assurer une majorité – car il l’a déjà sans même sans avoir besoin d’une alliance – mais bien d’autres calculs politiques dans un parti où, même gérées discrètement, l’on sait que les clivages sont désormais incontestables. Le mouvement Hamzari pourrait d’ailleurs donner les signes de cette réalité au sein du parti. Aussi, Issoufou lui-même n’avait-il pas pressenti ces malaises qui impacteront, forcément son propre destin politique et joueront donc plus sur lui que sur un autre. On comprend qu’il appelle lors du dernier congrès ordinaire du parti les militants à l’union sacrée, à éviter la cassure en leur sein. Plus que pour le parti, il vit cette appréhension pour lui-même car qu’a-t-il fait pour préserver le parti de tels ressentiments quand, pour être copté dans le parti, le militantisme et les compétences ne rentrent plus en ligne de compte ? Depuis douze ans c’est bien la filiation biologique d’une race de politicien qui voudraient que la consanguinité génère la succession et la continuité politiques dans le pays loin des valeurs portées par la démocratie qui croie à la compétence et à l’intégrité des hommes comme critères essentielles de promotion. Combien sont-il ces déflatés du socialisme, tous ces Fama que le PNDS a produits et qui, depuis des années attendent leur tour sans rien voir, ne voyant que des «enfants gâtés» qui montent dans l’échelle pour ne faire des oubliés du système que de risibles spectateurs et suivistes qui n’ont de rôle que d’accompagner l’ascension d’une oligarchie qui n’a pourtant aucune chance de prospérer dans un pays qui a fait le choix de la démocratie qui promeut des talents non une filiation, des valeurs républicaines non une aristocratie désuète.

Et alors pourquoi convoite-t-on certaines régions ?

Ce que l’on peut voir depuis quelques temps, c’est que les opérations médiatisées viennent des régions de Zinder et de Maradi où, on ne sait pour quel besoin inavouable, des militants surtout de l’opposition, et notamment du Moden fa Lumana de Hama Amadou et du RDRTchanji, avaient été «piochés» pour l’émergence d’un PNDS qui ne sait pourtant pas que faire de son trop plein d’hommes qu’il est allé cherchés ailleurs et auxquels il ne sait comment trouver quelques espaces de confort pour récompenser leur trahison politique. Combien sont-ils ces hommes partis depuis les premiers vents qui annonçaient la Renaissance acte III et qui attendent sans rien voir de ce que l’euphorie de l’époque promettait à tous. Niamey, on le sait, était lui aussi visé, mais la moisson fut trop maigre, et Foumakoye Gado a du revoir des ambitions politiques pour Niamey en baisse, la capitale restant un bastion imprenable par le choix incorruptible d’un électorat qui a fait son choix pour l’Histoire.

Le PNDS se trompe donc de choix. Pour avoir les Nigériens, il n’avait qu’à gouverner bien. Et l’accalmie que Bazoum peut avoir, depuis qu’il est au pouvoir, avec le nouvel style qu’il tente d’incarner en est la preuve suffisante. Tant que l’on sait laisser la démocratie fonctionner normalement, en laissant à chacun sa place dans le débat public, et que l’on gère avec parcimonie les biens et les deniers publics, et ce tout en gouvernant dans la justice, alors les hommes, sans avoir besoin de les négocier, adhéreront à la gouvernance car ce que tous cherchent c’est que le pays marche bien, que leur démocratie fonctionne bien et que la paix sociale soit une réalité dans le pays. En organisant ces mises en scène, le parti se fatiguera à perdre de l’argent et en termes de réputation.

Ces scènes folkloriques ne peuvent rien changer à l’envergure d’un parti qui a oublié qu’on le juge et l’apprécie par le bien non par un saupoudrage artificiel qui fait croître que tout le Niger converge vers ses prairies pourtant asséchées.

Gobandy