Quels sont les griefs reprochés au Maire central Ayouba Moussa ? Ils sont au nombre de quatre (4) selon les auteurs de la motion. C’est : « le taux d’exécution du budget qui est de 26% ; le non-respect de l’attribution de la dotation globale aux arrondissements communaux ; la négligence dans la gestion des dégâts causés par la pluie, à titre illustratif, la dégradation progressive de l’avenue Serkin Katsina Nassara (quartier Mazadu Jika) ; et l’insalubrité notoire de la Ville ». Stop sur ce dernier grief pour noter que c’est la question de l’insalubrité qui a été l’élément déclencheur de la révocation du Président du Conseil de ville de Niamey, Assane Seydou. Ceci pour dire qu’un tel chef d’accusation dans les charges à l’encontre du Maire central Ayouba Moussa peut ne pas être qu’une simple coïncidence. Ce qui nous amène à poser la question suivante : Le Président du Conseil de ville de Maradi subira-t-il le même sort que celui de Niamey ? Ou mieux encore, le Conseil de ville de Maradi et ses démembrements auront-ils le même destin que celui de Niamey et ses arrondissements communaux ? « Il n’y a pas un (1) sans deux (2) », a-t-on coutume de dire.

Même si comparaison n’est pas raison, on verra tout de même que les collectivités de Niamey et de Maradi ont eu jusque-là sensiblement la même histoire. Oumarou Moumouni Dogari (ex-Président du Conseil de ville de Niamey) et Moctar Kassoum (ex-Président du Conseil de ville de Maradi) ont été, tous les deux, révoqués pour faute de gestion en Conseil des Ministres. Leurs successeurs (Assane Seydou pour Niamey et Ayouba Moussa pour Maradi) ont, depuis leur prise de fonction, eu maille à partir avec leurs collaborateurs. Si Assane Seydou l’a échappé bel, suite à une motion de défiance avant de sombrer en Conseil des Ministres, on attend de voir le sort qui sera réservé à Ayouba Moussa suite à la motion de défiance déposée contre lui.

Rappelons que la présidence du Conseil de ville de Maradi n’est pas au dépôt de sa première motion de défiance. En son temps, Kassoum Moctar a subi la même épreuve. En mars 2014, une motion de défiance avait été déposée contre lui par quatorze (14) membres du Conseil avant que sept (7) des signataires desdits signataires ne se rétractent en sa faveur faisant ainsi échouer la manœuvre. Toutefois, le jeune Président du Conseil de ville de Maradi ne tardera pas à être mis à la porte. En août 2014, il est ‘’balayé’’ de l’Hôtel de Ville de Maradi par un conseil des ministres.

Oumarou Kané

17 août 2017
Source : La Nation