Plus loin, Ali Seini Gado poursuit : « Entre la veille des dernières élections et la formation du Premier Gouvernement de la deuxième mandature de la 7ème République, le Parti a enregistré dans son fief (Dosso) des défections de plusieurs leaders d’opinion et non des moindres. Il s’agit notamment de deux Députés, un Maire central, un ancien Ministre et des Opérateurs économiques de renom. La situation est devenue compliquée à la suite de la création de deux formations politiques distinctes par certains de ces ex-camarades originaires de la région (…) Cette contreperformance et la dégringolade du Parti sur le terrain politique national ont été mises en évidence par les résultats des dernières élections législatives de 2016 (…) En dépit de l’augmentation du nombre de sièges, qui est passé de quatre-vingt-trois à cent soixante-quinze, le Parti n’a obtenu que 4 sièges sur les 171 (…) Au lendemain de la création du Parti, il avait obtenu 11 sièges sur 83 ». L’ancien Ministre ne terminera pas sa missive sans répertorier ce qu’il a identifié comme étant les « maux internes qui gangrènent le Parti ». Il cite : « une prise en otage du Parti par un groupuscule d’individus » (sans dire qui et qui compose ce groupuscule) ; « l’exclusion du grand nombre des militants des affaires du Parti » (sans donner de détails) ; « une pratique de la délation et une culture de division des militants érigées en système » (en faveur de qui ?) ; une cupidité aveugle (de qui ?) et « une opacité dans la prise de décision et la gestion des ressources financières du Pari (Orchestrée par qui ? Pour le bénéfice de qui ?). Nul besoin de remuer les méninges pour comprendre que les griefs ci-dessus évoqués sont portés sur le dos du Président du Parti à qui Ali Seini Gado demande de « tirer les conclusions en vue de créer les conditions fécondes et de libérer les énergies qui permettront aux adhérents, soucieux de l’avenir du parti ANDP/Zaman Lahiya, de s’organiser et agir pour éviter ce qu’ils redoutent de plus ». Qu’est-ce que les adhérents soucieux de l’avenir du parti redoutent le plus ? Encore une parabole !

En attendant la réaction du destinataire de la lettre, on remarque que l’expédition de cette correspondance coïncide avec la diffusion sur les réseaux sociaux d’un enregistrement audio attribué à l’honorable député Salifou Mayaki, autre ponte de Zaman Lahiya élu au titre de la circonscription électorale ordinaire de Dosso qui n’a pas fait de cadeau au même Moussa Moumouni Djermakoye relativement à la gestion du parti. Simple fait de hasard ou bien faut-il croire que la correspondance et l’enregistrement sont sortis d’une même moule politique qu’une certaine branche du parti de la paix appelle « Refondation de l’ANDP » ?

Il faut noter que si cela venait à s’avérer que ce sont là des prémisses à une crise au sein de la Zaman Lahiya qui se profile à l’horizon, ce n’est pas la première fois de son existence que le parti du feu Père-Fondateur est secoué par des soubresauts internes. De son vivant, Moumouni Djermakoye Adamou avait eu maille à partir avec un comité de redressement. C’était sous la 3ème République, pendant la cohabitation tumultueuse, du temps de la primature d’un certain Hama Amadou. Ce pan de l’histoire de la Zaman Lahiya aussi, Ali Seini Gado l’a évoqué dans sa correspondance dans une parenthèse.
Oumarou Kané

27 août 2017
Source :  La Nation