Le Gouverneur Sadou SOLOKE souligne que c’est alors à juste titre que nous nous réjouissons du lancement officiel des activités de cette institution à Agadez après Tillabéry et Diffa, qui participe désormais au renforcement du mécanisme non judiciaire de promotion et de protection des droits humains dans la région d’Agadez souvent confrontée à certains défis de droits humains en raison des conséquences liées à la migration ayant d’ailleurs motivé l’installation de l’antenne de la CNDH.
- SOLOKE a saisi l’occasion pour adresser des remerciements en ces termes. « Je remercie vivement la délégation de l’union européenne au Niger pour avoir accepté d’accompagner la CNDH dans la réalisation de ce vieux rêve », dit-il avant d’ajouter : « Je vous donne l’assurance de ne ménager aucun effort pour accompagner les responsables de cette nouvelle antenne afin qu’elle accomplisse pleinement son rôle dans l’intérêt des citoyens », conclut le gouverneur de la région d’Agadez.
L’installation des antennes régionales, une priorité de la CNDH
Se confiant au journal la NATION, M. Boubakar AMADOU directeur central à la CNDH rappelle d’abord que la commission nationale des droits humains est une institution chargée de la promotion et de la protection des droits humains sur toute l’étendue du territoire National. La loi qui régit son organisation, son fonctionnement, ses attributions et sa composition a prévu la création des antennes régionales qui seront des structures déconcentrées de la commission.
- AMADOU nos confie que pendant longtemps, les moyens n’ont pas permis à la CNDH de procéder à la création de ces antennes, il a fallu 2013 avec l’installation de la commission nationale des droits humains qui a succédé à l’observatoire national des droits humains pour faire de la création de ces antennes une de ses priorités. Le directeur central à la CNDH confie au journal la NATION que le choix a été porté sur trois régions, la région de Tillabéry, celles de Diffa et d’Agadez et les raisons ne sont pas fortuites, dit-il avant de poursuivre : « Il s’agit ici de trois régions de notre pays qui sont confrontées à un certains nombre de défis liés aux droits de l’homme ».
- Boubakar AMADOU explique les raisons du choix de ces trois régions. La région de Tillabéry avec la frontière du Mali connaît un problème d’insécurité avec les groupes islamistes tels que AQMI et MUJAO ; la région de Diffa qui est confrontée au phénomène de BOKO HARAM et la région d’Agadez avec les conséquences liées au phénomène migratoire ; voilà les raisons qui ont présidé au choix de ces trois régions, dit-il, avant de préciser : « Sinon, l’idéal c’est de pouvoir installer ces antennes au niveau de toutes les régions de notre pays, mais le processus est en cours ; donc les autres régions également vont connaître la même chose ».
Parlant des missions des antennes régionales, le directeur central à la CNDH nous confie que ce serait des structures déconcentrées de la CNDH ; ils vont entreprendre des missions et de promotion et de protection, des missions de protection donc c’est de mener des investigations dans les lieux de détentions, les commissariats de police, les brigades des gendarmeries, les tribunaux, les centres de santés, les établissements scolaires afin de vérifier l’effectivité des droits humains qui prévaut au niveau de ces entités, dit-il avant de souligner : « Une autre mission importante, l’antenne régionale va recevoir des plaintes et les traiter ; des plaintes que les citoyens eux-mêmes vont porter devant cette antenne régionale et il y aura une prise en charge de ces plaintes là au niveau régional ; et en ce qui concerne les missions de promotion ; il s’agit d’entreprendre des activités de sensibilisation, d’information et de formation de toutes les couches sociales ; que ça soit les organisations de la société civile, les élus locaux , les FDS et d’autres sur les droits humains’’.
Pour conclure, M. Boubakar AMADOU directeur central à la CNDH souligne que l’objectif principal de l’antenne régionale, c’est de rapprocher les populations, des services de la CNDH, pendant longtemps c’est au nivau national que tout ceci se faisait.
Une antenne bienvenue
Les acteurs de la société civile d’Agadez, notamment ceux impliqués dans la défense des droits humains saluent l’installation de l’antenne d’Agadez. Intchirwak ABOU acteur de la société civile et membre de l’ANDDH confie au journal la NATION : « Nous avions compris qu’il y a eu un renfort au niveau de la région d’Agadez pour la mission des acteurs de la société civile ; notamment en ce qui concerne les droits humains. L’installation de cette antenne régionale doit être la bienvenue pour les citoyens d’Agadez pour plusieurs raisons. La première est qu’elle est dissuasive ; dès lors qu’on sait qu’il y a quand même un outil qui est là et qu’on peut utiliser rapidement et arriver aux objectifs visés quant à la jouissance de son propre droit ; donc on ne peut que se réjouir de voir installée cette grande institution qui est aujourd’hui proche des citoyens ».
- INTCHIRWAK poursuit en disant : « En ce qui nous concerne, nous avions eu un collaborateur de plus et qui est mieux indiqué pour faire parvenir une préoccupation, une doléance, un partenaire beaucoup mieux indiquer pour parler, pour défendre et même pour agir ; donc nous disons bravo à l’installation de cette antenne au niveau de notre région », conclut-il.
Enfin il faut noter que l’antenne régionale d’Agadez a vu le jour grâce au concours précieux de l’Etat d’une part et d’autre part du partenaire de la CNDH qui est la délégation de l’Union Européenne au Niger, à travers le financement de projet appui à la promotion et à la protection des droits humains au Niger. Elle aura comme chef M. Adamou SANI juriste de formation, spécialiste des questions de droits humains qui a promis de mener une franche collaboration avec l’ensemble des couches sociales de la région pour que triomphe les droits humains dans la région d’Agadez.
Issouf Hadan (Agadez)
27 août 2017
Source : La Nation