A défaut de lui soustraire entièrement le projet, Issoufou Mahamdou et Boni Yayi parviennent tout au moins à imposer à Samuel Dosou, leur ami Bolloré comme « partenaire stratégique » par la signature d’un accord de  confidentialité   spécifiant clairement les rôles, responsabilités et niveau d’implication et des responsabilités de chacune des parties. Mais malheureusement c’est cet accord que Bolloré ne respectera pas et qui constitue le début du couac judiciaire qui n’a connu son épilogue que le 29 Septembre passé et ce, grâce à la cour suprême du Benin et dont voici le rapport « Dans le contentieux Etat Béninois, BOLLORE AFRICA LOGISTICS, Groupe PETROLIN, la Cour d’appel de Cotonou vient de rendre un arrêt dont voici la quintessence. « Statuant publiquement, contradictoirement, en référé civil, en appel et en dernier ressort : En la forme : Déclare recevable l’appel de la Société PETROLIN TRADING LIMITED, de la Société PIC NETWORK LIMITED et de la Société PIC INTERNATIONAL SA; Au fond : Annule l’ordonnance N°013/14/3ème CH. Réf. Civ du 20 octobre 2014 rendue par la troisième chambre de référé civil du Tribunal de Première Instance de Cotonou en toutes ses dispositions ; Evoquant et statuant à nouveau : Se déclare compétente; Dit que les travaux entrepris par BOLLORE AFRICA LOGISTICS et les agissements de l’Etat béninois sont constitutifs de voie de fait; Ordonne la cessation par BOLLORE AFRICA LOGISTICS de tous travaux entrepris sur le site de l’OCBN à Cotonou, sous astreinte de cent millions (100.000.000) de francs CFA par jour de résistance ; Ordonne tant à l’Etat béninois qu’à la Société BOLLORE AFRICA LOGISTICS de s’abstenir de tous travaux sur les composantes du projet « Epine Dorsale » également sous astreinte de cent millions (100.000.000) de francs CFA par jour de résistance ; Ordonne l’exécution provisoire sur minute, avant enregistrement de la présente décision nonobstant toutes voies de recours ; Déboute l’Etat béninois et la Société BOLLORE AFRICA LOGISTICS de toutes leurs demandes, fins et conclusions ; Condamne la Société BOLLORE AFRICA LOGISTICS et l’Etat béninois aux dépens. »

Avec cet arrêt rendu et qui n’est susceptible d’aucun recours, c’est la page du projet de chemin de fer Cotonou-Niamey de Issoufou Mahamadou qui est définitivement tournée, ne laissant plus rien aux Nigériens que les yeux pour pleurer et des rails ensevelis sous les sables et les immondices. Quel gâchis !

Voilà pour le rappel. 

La décision de la cour rend compte   de deux choses désormais irréfutables au Niger: la corruption au haut sommet de l’Etat et l’absence d’une justice digne de ce nom au Niger . 

En effet, à la lumière de cet imbroglio, que Bolloré soit corrompu nos dirigeants, soit bénéficié de l’influence de la France « protectrice des régimes ». Bolloréa souvent reconnu lui-même, faire usage de sa méthode commando ( ??) pour écarter les embuches et accéder aux marchés publics, principalement en Afrique. Cela s’entend bien dans l’octroi de pots-de-vin faramineux aux décideurs politiques que dans le recours à l’autorité de la France tutrice. Deuxième fait très important qui est mis en lumière c’est le leadership de l’actuel président du Benin, Patrice Talon pour son impartialité dans le dossier, son refus de se soumettre aux injonctions de Bolloré et de la France, et sa détermination à garantir l’indépendance de la justice dans son pays. 

L’affaire du chemin de fer de Issoufou est devenu un scandale, une affaire malhonnête, honteuse et répréhensible, qui heurte la conscience et suscite plus que l’émotion simple, une désapprobation ouverte. Plus de 700 Milliards partis en fumée et dans la poche de quelques privilégiés !!!! Et vous me dites que les Nigériens. Contrairement aux béninois, doivent se taire là-dessus ? 

Amadou Madougou

14 octobre 2017 
Source : Le Canard en Furie