Après la nomination, le vendredi dernier, de l’avocat Issaka Sounna au poste de président de la Commission électorale nationale indé- pendante (CENI) par le président de la République, le porte-parole de l’Alliance pour la Paix et la République (APR), M. Ousseini Salatou, s’était répandu sur certains médias pour, non seulement apprécier cette nomination, mais aussi soutenir l’hypothèse qu’avec la non-conformation de M. Idé Daouda, le poste de viceprésident pourrait revenir au constitutionnaliste Amadou Hassane Boubacar dont ils avaient soutenu la candidature. Avec beaucoup d’assurance, Ousseini Salatou a expliqué à qui voulait l’écouter qu’eux de l’APR croient au pré- sident Issoufou Mahamadou et qu’ils sont convaincus qu’il portera son choix sur le constitutionnaliste pour le poste de vice-président de la CENI. C’est donc une véritable douche froide que le président Issoufou Mahamadou vient d’administrer aux partis membres de l’APR – avec le Mouvement national pour la société de développement (MNSD-NASSARA) en tête – qui avaient bruyamment quitté l’opposition pour rejoindre les rangs du pouvoir, au lendemain des élections présidentielles et législatives de février et mars 2016 dont ils avaient pourtant contesté les résultats. Ousseini Salatou se retrouve ainsi coincé dans ses petits souliers. Non seulement les représentants du PNDS-TARAYYA à la réunion du CNDP ne leur ont manqué la moindre preuve de leur reconnaissance au «soutien» qu’ils disent apporter au pouvoir, mais en plus le président Issoufou Mahamadou lui-même ne semble avoir aucune considération pour le MNSD-NASSARA et tous ces petits partis qui gravitent autour de lui au sein de l’APR. Les analystes politiques ne trouvent d’ailleurs aucune surprise à ce que les choses se passent ainsi pour le parti de Seïni Oumarou et ses alliés. Comment des partis politiques, qui ont publiquement contesté la légitimité d’un pouvoir peuvent-ils s’attendre à un respect et une considération de la part de ce pouvoir, même après lui avoir fait allégeance ? Il vaut mieux pour les partis de l’APR de continuer à profiter en silence des subsides qui leur sont accordés que de vouloir à exiger quoi que ce soit de la part de leurs partenaires dont certains organes de presse les qualifient ouvertement des opportunistes.

Dan Lamso 

14 octobre 2017 
Source : Le Monde d'Aujourd'hui