C’est en cela que le parti charmait, car à l’inverse de bien d’autres où c’est par la promesse de quelques liasses ou postes juteux, de quelque impunité femmes ont bafoué leur dignité pour trouver à manger dans la République des socialistes qui redoutait le Mode Fa Lumana et son leader. Depuis des jours, la nouvelle de sa prochaine arrivée au Niger, fait grand bruit, c’est à croire même qu’elle donne des sueurs froides à certains qui ne peuvent plus supporter que l’homme revienne et si tant est que le régime est sûr d’avoir régulièrement gagné les élections, pourquoi avoir peur de le laisser mobiliser à travers le pays, les foules peut-être minces qui resteraient à l’écouter encore puisque finalement, il n’y aurait plus que quelques 7% de Nigériens à lui rester fidèles, pourcentage dans lequel, il faudrait logiquement déduire, la part du MNSD aujourd’hui avec le régime mais qui appelait, on s’en souvient, à ne pas voter Issoufou. Comment par exemple ne pas sourire d’entendre ce militant du PNDS qui, ayant comme tous les Nigériens eu écho du retour prochain de Hama Amadou au pays, ne peut cacher son désarroi quand un ami de l’opposition lui demande, comme pour le taquiner, « est-ce que ça va dans le pays ? ». Sa réponse ne cache pas son émoi : « Non, je suis triste, ça ne va pas », oubliant que ce n’est de sa santé qu’on parle mais de celle du pays et pour justifier son malaise, il ajoute que depuis quelques jours, il apprend cette information persistante selon laquelle Hama Amadou devrait revenir au pays. Et l’information l’agace et le dérange, il en est presque malade. Cette petite anecdote traduit aujourd’hui à quel point les socialistes ne se font plus confiance et ne font pas confiance à leur victoire et donc à leur pouvoir. On peut également lire dans ce malaise, les raisons profondes qui ont poussé les Camarades à tout faire pour éloigner Hama Amadou du pays, pour ne pas avoir à l’affronter loyalement, et donc à souffrir de la légitimité dont il jouit dans le peuple. Tant que Hama ne sera pas dans le pays, cela ferait leur affaire et ils ne demandent pas mieux, qu’à le voir loin du pays, aussi longtemps que possible. Pourtant, l’information qui annonçait son retour, ne donnait pas trop de détails sur un retour inévitable. Alors qu’aucune date précise n’a été donnée, l’on a spéculé pour affoler les fans d’un homme qui brûlent de le revoir au pays et surtout d’entendre un homme dont la parole a comme les senteurs de l’évangile pour être franches et serties de profondeur. Les plus mesquins, ont même trouvé l’ingénieuse idée de se servir, d’une ancienne vidéo de France 24 où il annonçait son retour un samedi 14 (comme ce samedi passé correspondait à la même date !), pour semer la confusion dans l’esprit de militants ragaillardis par une information peut-être mal dosée, quitte à les démoraliser après, quand plusieurs semaines après, ils ne verront pas leurs leader rentrer. Les militants Lumana avaient compris que certains les infiltraient, et se servaient d’informations pourtant réelles pour y ajouter quelques « sels » qui ne visent qu’à gâter une « sauce » dont on sait qu’elle risque d’enivrer des militants qui attendent le retour triomphal d’un homme à qui on a arraché sa victoire mais qui sait que nul ne peut corrompre un destin.

C’est donc cela qui fait la force du parti de Hama Amadou dont les militants ne se démoralisent jamais, et combattifs, ils croient toujours, et n’ont jamais désespéré pour baisser les bras. Ils ne demandaient rien, n’exigeaient rien, et soutiennent sans attendre rien dans l’immédiat d’un homme dont ils ont conscience de l’inconfort dans lequel des adversaires politiques ont choisi de le placer. Ainsi des hommes de l’ombre, des anonymes qui ont accepté de mettre en jeu leur carrière, souvent leurs propres activités pour soutenir Hama Amadou, ne demandant rien que de se satisfaire de leur choix désintéressés, de vivre dignes de leurs choix et de la noblesse de la cause qui les engage dans le combat que l’opposition mène aujourd’hui non pas que pour un homme brimé injustement, mais pour un pays qui va mal et où les hommes ayant appris à vivre ensemble doivent aujourd’hui vivre le mal de la division que le régime a cultivé à dessein en leur sein.

Et l’on se rappelle que lorsque ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, sur RFI, presque triste, reconnaissait un jour après qu’il ait échoué à détruire le Moden Fa Lumana « qu’il y a un noyau dur autour de Hama Amadou », l’on avait compris que le flic redoutable de la Renaissance, reconnaissait son échec et presque implicitement la ténacité d’un parti qui repose sur une base solide car jamais, celui qui l’a créé n’a voulu raccorder et consolider le parti avec les fils fragiles de l’argent avec lequel beaucoup de partis politiques qui s’effondrent aujourd’hui, avaient été bâtis. Sans doute que certains avaient cru qu’il ne suffisait que d’avoir de l’argent pour avoir tous les Nigériens avec soi, mais ceux-là peuvent aujourd’hui se rendre compte qu’ils se sont trompés et qu’ils restent encore des hommes dignes qui ne peuvent monnayer leur honneur et dans un pays en perte de valeur, l’on ne peut que se réjouir de voir, une telle race, peu nombreuse hélas aujourd’hui, survivre dans une société matérialistes. Les Nigériens sont alors fiers de voir Mahamane Ousmane avec tous ceux qui le soutiennent dans les moments difficiles qu’il a traversés, Souley Oumarou, Amadou Ali Djibo dit Max, Mme Bayard Gamatié, et tous les autres de l’opposition FRDDR et des non affiliés, qui font montre d’une résistance extraordinaire, pour montrer qu’au Niger, pour défendre le juste et un honneur, il y en a qui se passeraient de manger ce qui pourrait ternir leur image. Mais même lorsque le régime peut faire le constat de cette résistance, il faut observer qu’il ne s’en détourne pas et continue par quelque autres moyens sournois, par vouloir inoculer à la famille Lumana le virus de la méfiance en colportant de l’intox dans certains milieux pour discréditer de grands militants, qui sont en plus de grands responsables politiques du parti. Soumana Sanda, Issoufou Issaka, sont constamment les cibles d’une campagne dé dénigrement pour amener les militants et les structures à douter de leur fidélité et du degré de leur militantisme, oubliant que pour les militants, ces hommes sont quand même ceux-là qui ont accepté, même dans l’injustice, d’aller en prison, se réclamant du fond du goulag du Moden Fa Lumana et réitérant et renouvelant leur fidélité, leur amitié et leur fraternité à Hama Amadou. Les assauts répétés d’adversaires, n’ont pas perturbé outre mesure, un Soumana Sanda connu pour son flegme, comme cela n’avait pas aussi dérangé dans sa sérénité un Issoufou Issaka qui est resté digne pour poursuivre son combat politique que des adversaires aux abois, cherchent à le dérouter, espérant ainsi le dévier de sa trajectoire. Il n’est donc que dommage qu’une presse à gage, sans idéal, se nourrisse de mensonges, sans aucune précaution de vérification, pour traiter l’information, servant le sensationnel quand, c’est l’information crédible et vérifiable qui fait normalement sa réputation et sa renommée. C’est en jetant sur Internet un papier dont l’authenticité ne peut être apportée que l’on ferait croire que l’affaire des bébés importés seraient enfin pris en charge au Nigéria, désespérant de faire emprisonner un homme qui a refusé, contrairement à Abdou Labo, de se faire Hara kiri, oubliant, quand la justice ne peut donner à ses enfants aucun autre père qui les revendiquerait, lorsqu’il refuse de se battre, c’est le droit à une existence humaines légale que le père – le seul qu’on connait jusqu’ici – leur refuserait. Sans doute que si c’était à rejouer, dans la pièce qu’il a jouée, Labo ne commettrait plus l’imprudence, d’assumer les mauvais rôles pour lesquels aujourd’hui, les Nigériens, s’indignent de ses naïvetés et le couvrent de railleries.

Le Moden Fa Lumana est une force tranquille qu’incarne son leader et bien d’autres de ses responsables politiques qui ont courageusement assumé leurs choix tout en croyant à l’étoile du Cheval Ailé qui n’a pas fini d’écrire ses épopées. C’est en changeant de tactique dans leur combat politique que dans l’usure du temps, et les défaillances d’un système moribond que toute l’opposition, dans la sérénité de ses attentes et de ses silences qui agacent autant que ses activismes, regardant s’effondrer l’édifice d’une Renaissance qui ne saurait résister aux intempéries de la politique, quand aujourd’hui, le peuple entier se rend compte que par ses choix iniques, le socialisme, voudrait l’anéantir en l’exposant à la précarité. Dès lors, les prochaines luttes pour les Nigériens ne seront pas que politiques, mais il s’agit de luttes de survie dans un environnement où les pouvoirs publics ne peuvent plus les écouter. C’est donc la Renaissance elle-même qui convainc les Nigériens à se mettre ensemble, à s’unir et à se battre quand leurs acquis sont menacés et que leurs conditions de vie devraient se détériorer gravement. Chaque jour davantage.

DJANGO.

19 octobre 2017
Source : L’Actualité