Des faits antérieurs peu flatteurs pour l’image de l’homme…
L’on sait que Kassoum Moctar revenait de prison et que c’était à l’approche des élections de 2016 que le régime qui doutait de sa réélection et qui pour ce cherchait partout – et s’il le faut avec le diable – des renforts pouvant l’aider à rempiler, que Kassoum de la prison de Kollo avait été relaxé pour soutenir le candidat de la MRN qui ne devrait pas avoir de challenger challenger au sein de son regroupement politique, et peut-être, pour payer sa liberté retrouvée, l’homme sali par le même système qu’il est appelé à soutenir et à défendre, n’avait pas d’autres choix que de jouer ce rôle de larbin et griot de secours à un régime qui savait pourtant qu’il a échoué sur toute la ligne mais qui avait peur de répondre de sa mal-gouvernance, la plus terrible de l’histoire politique du pays. De la case prison, l’homme a la baraka, et pouvait se réjouir d’être catapulté ministre. Pareille chance, fautil le reconnaitre, est bien rare dans un Etat de droit, si ce n’est sous la Renaissance nigérienne, où les fonctions de laudateur attitré pourraient permettre pareille promotion. Mais le régime qui promeut son prisonnier dont le cas n’était pas encore soldé par la Justice parce qu’il ne bénéficiait que d’une liberté provisoire, ne se rendait pas service, du moins en ce qui est de la réputation qu’une telle pratique pourrait montrer aux Nigériens et à l’ensemble des observateurs de la politique nigérienne. Il ne faut pas oublier que ce sont des accusations graves qui l’on conduit à la prison parce qu’il s’agit de problèmes de détournements et donc de crimes économiques pour lesquelles, Issoufou Mahamadou, dans ses discours de propagande, prônait la tolérance zéro.
Et pourtant…
Les Nigériens ont ainsi compris que ce ne sont là que des moyens de chantage du régime des Camarades, pour avoir à ses bottes, pour les assujettir pour longtemps, des hommes qui n’ont pour centre de décision que le ventre, jamais l’esprit, et Bazoum n’avait pas tort de se moquer d’une racaille politique, qui ne peut résister aux aléas de la politique, à la misère de l’opposition, comme, soutient-il, eux l’avaient fait et enduré pendant des années. Mais l’on ne peut comprendre quand il est capable de se moquer de tels hommes politiques, qu’il ne puisse pas être capable d’admirer leurs opposants et notamment ceux de Lumana qui font aujourd’hui montre d’une extraordinaire capacité de résistance, pour vivre dans leur chair toutes les brutalités d’un système qui a vainement tenté de les déstabiliser et de les disloquer.
Et comment peut-on avoir du respect pour un régime qui peut faire de ses prisonniers, des ministres potentiels même lorsqu’il a conscience, qu’ils n’ont pas les compétences requises pour une telle fonction, et que pour gérer, ils ont déjà un passif lourd ? Tout le monde a compris finalement dans le pays des socialistes que ce ne sont plus les fautes qui conduisent en prison, mais les choix politiques, et notamment ceux qui vous mettent en contradiction avec le système Guri. Ces marchandages politiques mesquins ne peuvent faire avancer la démocratie et l’Etat de droit, et l’on ne peut que décrier de telles pratiques dans un millénaire que l’on voudrait politiquement plus civilisé et démocratiquement plus correct.
Mais ce n’est pas tout. On se souvient que ministre, Kassoum Moctar, s’est personnellement immiscé dans la gestion de la restauration de l’équipe des moins de dix-sept ans qui livre en ce moment même en compétition de la coupe du monde de la cétgorie, harcelant une femme qui ne voulait plus de sa gestion politique dans un parti qu’ils ont construit ensemble, pour la sommer d’arrêter ses prestations. La pauvre qui devrait quitter son parti pour mauvaise gestion et pour des horizons plus cléments, devrait payer pour son insubordination, et sa décision souveraine de quitter le parti. En redescendant aussi bas, le ministre avait oublié l’élévation à laquelle l’appellent et le soumettent ses fonctions car personne ne peut croire que pour gérer une telle affaire, un ministre ait besoin d’avoir l’imprudence et l’audace d’appeler personnellement, une dame pour la menacer presque d’obtempérer à ses injonctions même injustes et intolérables. Peut-être, voudrait-il lui faire savoir qu’il est puissant à décider de tout dans son domaine, à lui faire mal tant qu’elle ne sera plus avec lui dans le parti et donc à sévir tant qu’elle ne se mettrait pas aux pas. C’est peut-être là aussi le défaut de certaines jeunesses et surtout de certaines responsabilités que l’on a eu dans la facilité, par des faveurs, sans les mériter véritablement. La Renaissance a des réglages à faire, et pour procéder à un remaniement, ce n’est sans doute pas des critères objectifs qui doivent lui manquer pour faire ses choix.
Unanimité autour d’une incompétence
Qui, mieux que des collaborateurs, peuvent apprécier les compétences d’un patron ? Et pour être apprécié, Kassoum Moctar, a ses procureurs au sein de son ministère qui ne sont autres que les syndicats du secteur qui gardent un oeil sur la gestion du ministère et donc sur les actes qu’il pose pour gérer les affaires du ministère et les hommes qui composent son staff. Depuis qu’il est à la tête de ce département ministériel, l’on a vu les syndicats, de son secteur, faire par deux fois des déclarations pour dénoncer sa gestion qui tranche avec les normes notamment en ce qui est de la gestion du personnel. Pire, comme il en aurait déjà l’habitude, ainsi que l’avait révélé une accusation du régime qui l’avait conduit en prison déjà pour malversation, les syndicats mécontents du ministère, mettent beaucoup de doute tant par rapport à la gestion des fonds publics alloués aux Sports et à La Jeunesse que par rapport aux fonds de partenaires qui soutiennent le ministère dans sa politique. Il va sans dire qu’en osant une telle accusation, les syndicats ne manqueraient pas d’indices sur lesquelles se fondent leurs allégations. Et les syndicats ne se contentent pas que de dénoncer des pratiques mafieuses qui polluent l’environnement de ce ministère ; ils vont jusqu’à demander qu’il soit démis de ses fonctions, comme un indésirable.
Un ministre mal aimé ?
Au ministère des Sports et de la Jeunesse, on aura compris que Kassoum Moctar n’est pas aimé et il faut lever l’équivoque, en soulignant ici que c’est le ministre qui n’est pas aimé, l’homme public, non l’homme tout court. Et il n’y a pas que les syndicats et donc ses collaborateurs à se plaindre de sa gouvernance. On peut se souvenir que l’ensemble des fédérations sportives, s’étaient déjà réunies pour faire une déclaration dans laquelle, elles dénonçaient la gestion du sport au Niger et d’indexer particulièrement les agissements peu orthodoxes d’un ministre qui, aura-t-on compris, à défaut de soutenir dans les activités sportives ou parce qu’il n’aurait pas les moyens, ou parce que la volonté politique n’y est pas, se permet d’interférer dans la gestion des fédérations, pour y inoculer le virus de la division et du désordre. Ce que les associations sportives avaient refusé en bloc, appelant le ministre, s’il ne peut les aider, au moins de ne pas leur créer des problèmes nouveaux.
Sauf que, face à tant de rancoeurs et de malaises, le ministre mal aimé tant par ses collaborateurs que par ses partenaires sportifs, semble encore bénéficier du soutien du premier ministre et du président, car gardant après autant de rejet, son poste que l’on sait désormais mal gérer. Peutêtre faut-il comprendre qu’il n’a pas fini de soutenir et tant que le bateau tanguera, la Renaissance dubitative, ne saurait se passer de ses soutiens, même les plus minables et les plus inutiles.
Les uns et les autres, n’ont pas peutêtre d’autres choix que de garder leur mal en patience… Tant qu’il y aura des soutiens contre postes, il y a aura des ministres incompétents. C’est cela le revers des partages.
DJANGO
19 octobre 2017
Source : L’Actualité