Non seulement l’homme qu’il espère être le futur Président de la République est le président du principal parti au pouvoir, mais aussi celui qui pourra être le futur Premier ministre est le président du principal parti allié du parti au pouvoir. Les analystes qui prennent les propos de Sanoussi Tambari Jackou très au sérieux craignent que tout comme celles de février et mars 2016, les futures élections pré- sidentielles ne soient organisées de façon à ce que seul le camp du pouvoir ne pousse celui de l’opposition à renoncer à aller jusqu’au bout du processus électoral. Selon ces analystes, si en 2016 le candidat de l’opposition qualifié pour le second tour a été maintenu en prison et a finalement renoncé à la course pour le fauteuil présidentiel, en 2021 ce sont les conditions d’organisations des élections qui risquent de pousser les candidats de l’opposition à se jeter dans la course. En effet, au vu de la polémique qui caractérise la désignation des responsables de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) chargée d’organiser ces élections, ces analystes estiment qu’à défaut de contraindre le pouvoir à accepter un minimum de consensus pour la mise en place d’une CENI acceptée par toutes les parties, l’opposition n’aura de choix que de boycotter les futures élections pour ne pas aider à légitimer une mascarade électorale. Bien entendu, quand un tel scénario se réalise, le boulevard est bien tracé pour le candidat que le pouvoir aura choisi pour succéder au président Issoufou Mahamadou.

D. M

19 octobre 2017
Source : Le Nouveau Républicain