Comment ?
Depuis plusieurs mois, Bazoum Mohamed n’est plus en odeur de sainteté avec le président de la République Issoufou Mahamadou, son camarade politique. Le pré- sident du PNDS est conscient d’être sur une branche que le chef de l’État est en train de scier mé- thodiquement, patiemment. Il n’est pas non plus sans savoir qu’il n’est pas le dauphin du Président Issoufou et qu’il ne lui succédera pas. Son éviction aussi bien du gouvernement que de la direction du parti n’est qu’une question de temps. À la première occasion, il sera jeté dans la corbeille de l’histoire politique. Mais Bazoum est un os dur, il ne se laisse pas avaler d’un coup. Étant entendu qu’il ne fait pas le poids face à son camarade, il est obligé de faire profil bas. Mais profil bas n’est pas synonyme de capitulation. L’on peut bien rester caché dans le système et le combattre férocement et dans la plus grande discrétion. Selon toute vraisemblance, c’est la méthodologie du ministre de l’Intérieur en voulant dissoudre le MODEN FA Lumana de Hama Amadou avant d’en être dissuadé. S’il y était parvenu, il aurait certainement réussi à créer une situation ingérable de laquelle le régime du Président Issoufou s’en sortirait difficilement pour ne pas dire en périrait. Le philosophe, stratège politique de haut niveau, initiateur ou associé de tous les complots politiques instigués et exécutés par le PNDS-Tarayya en 20 ans d’opposition et 6 ans de gestion du pouvoir d’État connaît parfaitement les coups « mortels » à donner à un régime dont on voudrait se débarrasser. Mais en fait, il n’est pas le seul expert, tout ce qui avait été planifié et mis en œuvre l’a été avec les autres « camarades ».

Ce qui veut dire que le Président Issoufou doit bien comprendre la manigance de son ministre de l’Intérieur et c’est sans doute pourquoi il ne l’a pas laissé achever sa besogne. Si ça se trouve, il revient à dire que le président de la Ré- publique sait avoir déjoué une attaque et doit être en train de pré- parer sa contre-attaque. Et comme on dit, si tu rates l’adversaire, lui ne te ratera pas. A moins qu’ils soient tous des maladroits.
KADEGOMNI

11 novembre 2017
Source : Le Monde d'Aujourd'hui