Cet engagement du ministre d’Etat Albadé Abouba traduit toute l’importance que le gouvernement accorde à la tenue de ce salon et les attentes immenses du peuple nigérien. Il ne s’agit pas simplement d’exposer les produits agricoles et d’élevage, mais de convaincre les principaux acteurs du monde rural de faire siennes les avancées technologiques enregistrées dans ce secteur. Il n’est un secret pour personne que le Niger est un pays par essence agricole, où l'économie rurale occupe plus de 80% de la population nigérienne.
Cependant, force est de constater que l’agriculture et le l’élevage de type traditionnel, plus portés sur la subsistance que l’enrichissement des producteurs, ont montré leurs limites. Les méthodes culturales archaïques ne sont plus adaptées ; et les sols complètement lessivés entre temps, subissent les effets dévastateurs du changement climatique.
Dans un tel contexte, il est impératif pour les décideurs et les producteurs ruraux, de s’inscrire dans un élan d’innovation majeure pour redynamiser ce secteur. D’où l’importance de la tenue du salon SAHEL-Niger, véritable plate-forme d’échanges et de partage d’expérience entre les différents acteurs concernés.
Avec un thème pertinent« Promotion de l’Investissement pour un Développement Durable à travers l’Initiative 3N », ce salon vise l’objectif faim zéro en 2021 du Président de la République, qui comme nous le savons est un des objectifs prioritaires du Programme de Renaissance 2 qui lui-même vise de ce fait à insuffler une dynamique nouvelle au secteur. Car, « le Peuple nigérien, qui a un immense défi à relever, un défi qui a un rapport avec sa dignité et son honneur, puisse définitivement vaincre le défi de l'éradication de la faim ». Pour le Chef de l’Etat, il n’est pas souhaitable que, de manière récurrente, nous soyons réduits à mendier notre pain quotidien auprès des autres peuples.
Pour rendre cela possible, nous devons déployer tout notre génie et nos énergies au profit d’une exploitation judicieuse de nos ressources en eau souterraine et de surface.
Il s’agit, comme l’a maintes fois réitéré le Président Issoufou Mahamadou, de faire en sorte que, ‘’les sécheresses récurrentes ne soient plus synonymes de famines’’.
Nous devons y arriver en nous organisant à mieux combattre les effets des changements climatiques, à accroître les rendements des cultures pluviales, à promouvoir l'agriculture irriguée et à moderniser l'élevage. Cela nécessitera, entre autres mesures, le rétablissement des subventions de l'Etat aux producteurs afin de leur faciliter l'accès aux intrants et de leur permettre de se nourrir de leur propre travail: autrement dit, aux subventions en aval de la production, nous allons substituer les subventions en amont de la production.
Aujourd’hui, force est de constater que malgré des avancées indéniables réalisées grâce à l’Initiative 3N, beaucoup reste à faire pour permettre au secteur rural d’être le véritable moteur de notre croissance. En effet, depuis la nuit des temps, la houe, la daba et la hilaire demeurent encore nos outils de travail dans un monde où les grandes fermes agropastorales font légion. Les produits de recherche de nos Instituts, dans le domaine, pourtant très pertinents, ne sont pas bien vulgarisés et/ou les paysans sont peu réceptifs au changement, les principaux produits de consommation courante sont importés, les circuits de commercialisation des produits agropastoraux sont inadaptés et répondent peu aux besoins du monde rural ; les chambres d’agriculture bénéficient très peu d’encadrements et d’assistance ; le riz du Niger n’est pas valorisé et très peu consommé par les Nigériens, etc.
Il appartient donc à l’Etat, aux chercheurs, aux partenaires techniques et au monde rural de tout entreprendre dans une parfaite synergie d’actions pour renverser cette tendance afin de faire du Niger un pays autosuffisant et exportateur des produits agropastoraux.
C’est dans ce cadre, que le Programme de Renaissance 2 s’est fixé comme objectifs de valoriser, d’encourager, et de soutenir les initiatives privées tendant à moderniser notre agriculture, à accroître la production et la productivité.
Cela est possible, et nous pouvons y arriver!
Mahamadou Adamou(Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)
Source : http://lesahel.org/