Il faut souligner aussi en juillet 2018, en marge de la réunion de l’Assemblée Générale des Nations Unies, les Etats ont présenté leurs rapports sur la contribution du volontariat dans l’atteinte des ODD. A cette occasion, le Niger a présenté le meilleur rapport de la sous-région et l’information a été partagée par le bureau régional du Programme des volontaires de Nations Unies au dernier forum des organisations de volontariat de l’espace CEDEAO tenu à ACCRA au Ghana du 24 au 25 Juillet 2018. Voilà en quelques lignes ce que je peux vous dire sur ce qui justifie cette distinction décernée à l’ANVD. Ce prix fait du Niger, à travers l’ANVD, membre honoraire du BID avec droit de vote et de proposer des candidats. Il offre aussi à l’ANVD l’opportunité d’apporter des idées et expériences dans le domaine de la qualité.

Le volontariat national a été institué au Niger depuis 2014 avec le décret de création de l’Agence Nigérienne de Volontariat pour le Développement. Pouvez-vous expliquer en quoi consiste ce système dans notre pays ? Et quel regard jetteriez-vous aujourd’hui sur le chemin parcouru ?

Vous savez, le volontariat existait dans les pratiques quotidiennes depuis fort longtemps. Mais il n’a été institutionnalisé qu’en 2014, comme vous l’avez bien indiqué. Vous n’êtes pas sans savoir que depuis son arrivée au pouvoir, Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, a placé la question du développement à la base au cœur de ses préoccupations. Ceci, pour vous dire que cette question figure en bonne place au rang des priorités du Programme de renaissance acte II de son Excellence Issoufou Mahamadou. C’est ainsi que, dans le cadre de l’atteinte des ODD, le gouvernement a jugé utile d’instaurer ce système de volontariat. Cela permettra, non seulement de résorber le taux du chômage des jeunes, mais aussi de les inciter à cultiver l’esprit de l’engagement volontaire, et de pouvoir observer des comportements civiques et citoyens.

Aujourd’hui, s’il faut dresser un bilan à mi-parcours du système de volontariat, je peux vous dire sans risque de me tromper que l’espoir est bien fondé d’offrir des opportunités réelles pour un avenir promoteur à cette jeunesse nigérienne qui en a vraiment besoin.

Monsieur le Directeur, à combien peut-on estimer aujourd’hui le nombre de volontaires nationaux dans notre pays? Quel (s) avantage (s), ce système présente pour les jeunes nigériens ?

A l’heure où je vous parle, l’Agence Nigérienne de Volontariat pour le Développement gère un nombre de 164 volontaires et cela dans divers domaines. L’avantage premier que présente ce système pour la jeunesse nigérienne en général et pour les diplômés en particulier, c’est d’abord de leur offrir une passerelle. Ça permet aux jeunes d’acquérir une expérience devant contribuer à leur épanouissement personnel et, tout naturellement, d’être compétitif sur le marché d’emploi qui est devenu de plus en plus exigeant.

Qui peut être volontaire et comment le devient-on ? Qu’en est-il de l’engouement des jeunes pour le système de volontariat national au Niger ?

Ceux qui peuvent être volontaires, c’est toute personne homme ou femme, jeune ou moins jeune, bref tout individu qui juge nécessaire de contribuer de sa façon au développement de sa communauté. Le volontariat est par essence un engagement personnel ; du coup, il n’y a pas la limite d’âge. On peut devenir volontaire en déposant sa candidature, que ça soit à la suite d’une publication d’une offre d’emploi que nous faisons à travers plusieurs canaux, en l’occurrence le vôtre, je veux dire l’hebdomadaire national‘’Sahel Dimanche’’, l’ANPE, les réseaux sociaux, entres autres. Ou tout simplement en déposant sa candidature spontanée au niveau du siège de l’ANVD ; ainsi, dès qu’il y a une offre qui concerne le profil du déposant, on le lui notifie. Pour ce qui concerne l’engouement des jeunes, il est là et il est sensible. Sans rien vous cacher, chaque jour que Dieu fait, nous recevons au niveau de notre siège des dépôts de candidatures.

Le volontariat joue un rôle important dans le développement ; quel est précisément son apport dans le développement socio-économique du Niger ?

Cette question me semble pertinente à plus d’un titre. Vous êtes l’un des principaux témoins de nos activités sur le terrain. Aujourd’hui, si vous visitez les régions de Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéry, Zinder, vous remarquerez ce qui est en train de se faire sur le terrain par nos volontaires. Nos volontaires travaillent dans tous les secteurs d’activités et particulièrement dans les secteurs sociaux de base pour contribuer au développement économique et social des communautés. A titre illustratif, dans le domaine de la santé, nous avons déployé sur le terrain plusieurs médecins, infirmiers, sage femmes, laborantins et techniciens d’hygiène et assainissement qui travaillent dans les structures de santé en milieu rural. Nous avons aussi déployé des volontaires enseignants dans certains collèges ruraux ; cela dénote de l’importance de l’engagement citoyen des volontaires.

Il y’a aussi les volontaires communautaires communément appelés relais communautaires dont l’ANVD assure l’ancrage institutionnel qui conduisent des séances de communication pour un changement des comportements et la prise en charge des cas simples de certaines maladies comme le paludisme, la pneumonie et la diarrhée au sein des communautés. Cela contribuera sans nul doute à la réduction des morbidités et de la mortalité des enfants mais aussi au dividende démographique.

Quelles sont, Monsieur le Directeur Général, les relations que votre service entretient avec les structures d’insertion des jeunes dans notre pays ?

Nos relations avec les structures d’insertion des jeunes, ou encore les structures d’accueil comme nous les appelons dans notre jargon, sont au bon fixe. Nous entretenons des relations de partenariat fructueux. Vous savez, depuis qu’on a commencé à déployer nos volontaires, nous n’avons jamais enregistré de plainte venant des structures requérantes. Cela suppose toute la rigueur avec laquelle nous collaborons avec nos partenaires.

Qu’est-ce que votre service envisage de faire pour attirer les jeunes nigériens vers des travaux d'intérêt général ?

Pour inciter les jeunes à prendre conscience de la chose publique, nous menons des offensives médiatiques pour sensibiliser les jeunes qui semblent être notre cible privilégiée. C’est pour cette raison que toutes nos recrues bénéficient d’une formation avant d’aller sur le terrain. Cette formation prend exactement cet aspect en compte. La formation dispensée aux volontaires comprend quatre (4) modules, à savoir la présentation de l’ANVD, le volontariat, la gestion administrative et financière du volontaire et enfin la culture de l’esprit civique qui tient en compte votre question.

Propos recueillis par Fatouma Idé(onep)

16 novembre 2018
Source : http://lesahel.org/