Après 20 mois d'intenses travaux, ce fut l'inauguration en grande pompe le 29 janvier 2016 du tronçon Niamey-Dosso en la présence de plusieurs invités dont le chef de l'Etat béninois Yayi Boni. Ce chemin de fer va certainement permettre au Niger de transporter ses marchandises à moindre coup. Cette avancée va aussi contribuer à réduire significativement la cherté de la vie. Très malheureusement, force est de constater que depuis son inauguration, le train n'a plus re siffler au Ni ger. Aujourd'hui, c'est plus d'un an, jour pour jour, que les nigériens attendent la mise en circulation effective du train.
Ainsi, il y a lieu de se poser la question de savoir ce qui retarde la mise en circulation de ce dernier. Pourquoi ne circule-t-il pas ? La voie ferrée qui relie Dosso et Niamey est censée être utilisable depuis le 29 janvier 2016. Pourtant après ce jour aucun autre nigérien n'a voyagé en train de Niamey à Dosso. Est-ce à dire que les travaux ne sont pas encore achevés ? Ou encore l'inauguration a-t-elle été prématurée ? L'un dans l'autre, la réalité sur le terrain démontre très clairement la mauvaise gestion du chemin de fer de la gare de Niamey jusqu'à la sortie de la ville. Les riverains du quartier qui abritent les rails font de ceux-là un lieu de déversement de déchets, d'étalage de marchandises, d'autres y déversent même du sable. Il est temps que les nigériens songent à prendre soin de ce bien public. Le projet BENIRAILS qui a pour but de relier Cotonou à Niamey semble nous faire comprendre que les travaux soit en arrêt. De ce fait, qu'est-ce qui peut bien interrompre les travaux déjà entamés ? D'après une information de source fiable, le contrat qui lie la multinationale Bolloré à l'Etat du Niger serait en voie de résiliation. Pour cause, une décision de la cour d'appel de Cotonou a ordonné la cessation des travaux par le géant français. Pour les béninois, il est hors de question que Bolloré Africa logistics à qui ils n'ont pas une totale confiance gère le projet BENIRAILS. Alors qui gère la boucle ferroviaire du Niger ? Des Chinois seraient intéressés par cette opportunité. Selon la Lettre du Continent, le groupe Bolloré et la société béninoise Petrolin ont tous les deux convenu de se retirer du projet d'un commun accord sous la médiation du président béninois Patrice Talon. Les gouvernements du Niger et du Benin ont décidé de se tourner vers des opérateurs chinois. Un nouveau projet de chemin de fer serait donc à l'horizon selon toujours la Lettre du Continent.
Tout ceci témoigne de la détermination et de la volonté des deux gouvernements à réaliser un rêve vieux de 80 ans.
Yacouba HABIBOULAYE correspondant régional de Dosso
25 mars 2017
Source : La Nation