Maître Yayé Mounkaïla, défenseur de Mamane Issa, un député de l'opposition libéré ainsi que d'un des douaniers, se réjouit de l'abandon des charges tout en dénonçant « une affaire montée de toute pièce ». « Mon sentiment, c’est que la justice a prévalu, explique l'avocat joint par RFI... mon sentiment c’est que les arguments qui étaient mis en avant au départ pour la poursuite de nos clients – on vient de se rendre compte – comme nous l’avions soutenu dès le départ, ne sont pas fondés. Il s’agissait d’un montage grossier qui ne pouvait prospérer ». De ce fait, le juge « a fini quand même par décider que les faits ne sont pas établis ».
La suite est laissée à la discrétion des clients, confie l'avocat. Ceux-ci ont « de par la loi la possibilité de pouvoir demander réparation pour cette détention arbitraire. Mais pour l’instant nos clients ne nous ont pas saisis d’une telle demande ».
L'opposition se réjouit aussi de ces libérations
Le parti de l’opposition, le Moden Fa Lumana de Hama Amadou, a également confirmé ces libérations à travers le député Soumana Sanda. « Tous les civils impliqués dans le présumé coup d’Etat sont libres », a-t-il déclaré, avant de se réjouir de la libération de leurs trois députés, Oumarou Dogari, Issoufou Issaka, et Mamane Issa qui ont tous passé plus d’un an derrière les barreaux.
Quant au parti, MNSD-Nassara, qui s’est rallié au pouvoir il y a juste quelques mois, il a vu ses militants libérés.
Toujours dans la même affaire, trois hauts gradés de la douane ont également recouvré leur liberté pour insuffisance de preuves, dit-on.
Aujourd’hui que tous les civils sont libérés, on s’interroge sur le sort des officiers impliqués dans cette tentative de coup d’Etat manquée. Le général Salou Souleymane et ses camarades restent emprisonnés. Selon une source proche du dossier, « ils ont voulu tuer le président ».
Pour rappel, cette tentative de coup d’Etat a pourri l’atmosphère politique au Niger depuis plus d’un an. Ces premières libérations interviennent quelques jours seulement après la condamnation à un an d’emprisonnement dans un autre dossier du principal leader de l’opposition, Hama Amadou.
25 mars 2017
Source : http://www.rfi.fr/