Un investissement total de 7 milliards de dollars US jusqu’en 2031 dont 4 milliards de dollars US entre 2019 et 2021

Ces investissements vont soutenir la croissance du Niger dans la mesure où à partir de 2021-2022, le Niger connaitra un taux de croissance à deux chiffres. En 2022, on pense bien que le Niger aura un taux de croissance de 12%. Autant dire que ce projet va apporter près de 6 points de croissance. Mieux, cette seconde phase va permettre de restructurer l’économie du Niger. Jusqu’ici, le pétrole représente 4% du PIB. Il va représenter 24% du PIB Niger à partir de 2022. Ce projet va générer en 2022 près de 45% des recettes fiscales de l’Etat qui viendront du secteur pétrolier, soit d’environ 400 milliards de FCFA», a déclaré le Chef de l’Etat.

Par ailleurs, poursuit le Président de la République, ce secteur va créer plusieurs emplois à la jeunesse nigérienne et augmentera la poursuite du développement des champs pétroliers. La réalisation des stations de traitement ; des centrales électriques en l’occurrence l’électrification de N’Gourti ; d’un nouvel aérodrome à Koulélé etc. A cela vient s’ajouter la réalisation de plusieurs infrastructures routières et sociales dans les régions traversées par le pipeline.

S’agissant des infrastructures routières, il est convenu la réalisation de la route Diffa-N’Guigmi, frontière avec le Tchad. «J’ai demandé à la CNPC la réalisation de la route du Pétrole qui va quitter la frontière avec la Libye pour venir à Dirkou-Bilma-Agadem jusqu’à N’Guigmi pour joindre la route Diffa-N’guigmi frontière avec le Tchad. En perspective, le Niger compte poursuivre la transformation du pétrole en cherchant davantage de valeur ajoutée.

Il sera envisagé à cet effet, l’augmentation des capacités de la Raffinerie de Zinder pour tenir compte de la consommation nationale qui est en hausse. En plus, j’ai demandé aussi à la CNPC, de réfléchir sur la mise en place d’une véritable industrie pétrochimique au Niger. Bref, on peut dire que le Niger est promis à un bel avenir sur le plan pétrolier’’, a relevé le Président Issoufou Mahamadou.

Par ailleurs, il faut retenir que le pipeline international export va permettre d’acheminer le pétrole brut du Niger au port de Sèmé où sera construite la station terminale. C’est à partir de ce port que le pétrole brut sera exporté vers le marché international. Ce pipeline est le plus long en Afrique, soit au total de 2.085 Km. Ce qui va certainement attirer l’attention de tous les pétroliers du monde. Les travaux de construction de ce grand projet structurant vont démarrer entre décembre 2019 et janvier 2020 pour un délai d’exécution de deux (2) ans. La durée de vie du projet est estimée à 40 ans voire 70 ans selon les spécialistes du domaine. D’après le ministre du Pétrole M. Foumakoye Gado, ce pipeline traversera 5 régions au Niger à savoir Diffa, Zinder, Maradi, Tahoua et Dosso.

Il sera construit selon les normes internationales, avec les caractéristiques ci-après : une capacité de transport de 4,5 millions de tonnes par an, soit 35 millions de barils, capacité extensible par ajout de pompes supplémentaires ; un diamètre de 508 mm ou 20 pouces ; huit (08) stations de pompage y seront construites dont six (06) au Niger et deux (2) au Bénin; une Station Terminale sera construite au port de Sèmè au Bénin. Le pétrole brut y sera stocké avant son envoi au terminal par un pipeline maritime long de 15,4 km vers la bouée de chargement des tankers ; la station sera équipée d’un débit mètre pour le comptage du brut chargé ; trente-cinq (35) salles de vannes réparties entre les six stations au Niger seront installées. Un grand centre de maintenance et de réparation sera installé près de SORAZ à Zinder ; 1276 km de ligne de fibre optique sur la partie nigérienne du pipeline seront construites; 1280 km de pistes sur l’emprise du pipeline seront réalisés etc.

En outre, sur les 1298 km en territoire nigérien, le pipeline permettra, selon le ministre du Pétrole, de développer des opportunités pour les collectivités locales, notamment dans les secteurs de l’énergie, de la communication, de l’hydraulique et de l’éducation. M. Foumakoye Gado devait par la suite relever que la bonne gouvernance, notamment la transparence, dans l'exploitation de ces ressources, sera de rigueur. «Si d'autres pays ont pu financer leur développement industriel à partir des excédents dégagés par leur agriculture, le Niger, à l'inverse, pourra financer son développement économique et social à partir des excédents dégagés par l'industrie minière et pétrolière. Source de malédiction ailleurs, compte tenu des guerres qu'ils suscitent, je veillerai à ce que les revenus qu'on en tire, parce que bien redistribués, contribuent à l'épanouissement des

Nigériens notamment à travers l'accès à l'école, à la santé et à l'eau», a assuré le ministre M. Foumakoye Gado.

Hassane Daouda, Envoyé Spécial