Hassoumi a dû calmer l’ardeur et l’enthousiasme du Président Issoufou

Hassoumi Massoudou a-t-il été positionné pour être Premier ministre ? Les sources du Courrier n’en doutent pas. L’ancien ministre des Finances a dû même tempérer quelque peu l’élan et l’enthousiasme du Président Issoufou, très enivré d’avoir retrouvé plus qu’un ami et compagnon politique. Voulant tout de suite le propulser à la tête du gouvernement, Issoufou Mahamadou a buté au sang froid d’un Hassoumi Massoudou sûr de lui et persuadé détenir les clés de l’avenir d’un pouvoir si furtif en cette fin de second mandat du Président Issoufou. Hassoumi a dû, donc, tempérer l’ardeur du Président Issoufou qui pensait avoir trouvé, enfin, une solution de rechange à la volonté, maintes fois exprimée, de Brigi Rafini de se retirer. Une affaire de contexte, dit-on dans certains milieux du Pnds. Le pouvoir est à un tournant décisif où il faut sans doute un Hassoumi pour affronter l’orage qui se profile à l’horizon. À ce poste, sans l’être formellement, Hassoumi occupe déjà une station privilégiée qui fait de lui un Premier ministre bis. Ayant eu la grâce d’avoir échangé trois heures durant avec le Président Issoufou avant le réaménagement technique, Hassoumi a pratiquement été, ce Premier ministre visé par le décret en ces termes : « Sur proposition du Premier ministre, chef du gouvernement ».

Hassoumi Massoudou, dans l’antichambre de la Primature

Dans peu de temps, confient nos sources, Hassoumi Massoudou sera confirmé Premier ministre. À ce poste depuis neuf ans, Brigi Rafini, 67 ans, n’a pratiquement pas savouré les délices de la retraite après une carrière administrative bien remplie. L’âge, la fatigue tout autant que le stress, ont usé davantage l’homme qui, dit-on, a maintes fois exprimé son désir d’aller, enfin, se reposer. Mais il a buté régulièrement au refus poli du Président Issoufou. Il faut dire que Brigi a été pour Issoufou une véritable soupape de sécurité. Mais il est dit aujourd’hui usé, avec un seul souhait, celui de se retirer de la gestion des affaires publiques. Hassoumi Massoudou va, donc, faire ses armes en travaillant d’abord à l’ombre avant de prendre les commandes de la primature. Déjà en juillet 2018, le Courrier s’était demandé si Mohamed Bazoum ne serait pas le dindon de la farce, en soulignant que le président du Pnds pourrait connaître une fin de carrière dramatique. À la source de l’interrogation du Courrier, des confidences dignes de foi reçues de grands militants du Pnds. « Mohamed Bazoum ne sera pas le candidat du Pnds à la présidentielle prochaine », entend-on dire. Il y a mieux. Un grand bailleur de fonds du parti rose est allé plus loin en confiant au Courrier que « Hassoumi Massoudou est le choix caché de Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum le sait sans doute ». C’était en juillet 2018. Depuis lors, que d’eau qui a coulé sous les ponts. Il y a eu le limogeage brutal de Hassoumi du gouvernement, la mettre de Pierre Foumakoye Gado informant du choix du président Issoufou pour le Pnds ainsi que le congrès d’investiture qui a consacré la candidature de Mohamed Bazoum à l’élection présidentielle. Puis…près de six mois après, c’est le big-bang. Hassoumi revient au premier plan, dans le rang de ceux qui, en dernier ressort, décident de tout.

Laboukoye  

28 septembre 2019
Source : Le Courrier