Madaoua, 27 septembre 2019, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a visité le tribunal d’instance. Le locaux manquent pour abriter tout le personnel, il n’y a pas de cave et les archives sont entreposées dans la salle d’audience, le matériel informatique est insuffisant et vétuste. Le tribunal ne dispose pas de véhicule de transport judiciaire alors que Madaoua est un pôle avec beaucoup de contentieux judiciaires. Le président dudit tribunal a toutefois témoigné que la préfète du département et la commune apportent leurs appuis au tribunal pour l’aider à accomplir sa mission. C’est pourquoi ils sont actuellement en train de construire un local pour service de cave. La maison d’arrêt a reçu elle aussi la visite du ministre. Construit vers 1920, ce centre reçoit 185 personnes détenues qui ont pour souci principal la lenteur de la procédure judiciaire avec pour conséquence des prévenus croupissant depuis 3 à 6 ans. Le ministre a rassuré les détenus qu’il était là pour installer la Cour d’Appel de Tahoua et qu’elle tiendra ses assises prévues en début d’année.

A Bouza, le ministre est d’abord allé au palais de justice. Il y a appris et constaté que la situation n’est pas reluisante dans la mesure où il n’y a pas de véhicule de transport judiciaire, les bureaux sont exigus et non climatisés et les consommables informatiques font défaut. Le ministre a encouragé le personnel et a promis que les choses iront mieux avec les nouvelles inscriptions budgétaires qui ont pris en compte les doléances soumises. A la maison d’arrêt où il s’est rendu dans cette ville pittoresque, 118 personnes sont détenues pour une capacité de 100 places. Pas de parloir ni de cellules d’isolement ou de moulin à grains disait le régisseur. Le ministre a pris bonne note également et ses collaborateurs sont instruits d’examiner rapidement les doléances pour les réponses à apporter. Les détenus quant à eux, ont les mêmes doléances que leurs frères d’infortune des autres prisons visitées : la lenteur judiciaire et ils l’ont fait savoir au ministre qui a promis de tout mettre en œuvre pour soulager leur peine, annonçant au passage que la Cour d’Appel de Tahoua qu’il allait inaugurer le lendemain tiendra ses assises en février.

Le ministre et sa délégation sont arrivés à Keita et se sont rendus immédiatement à la prison civile où sont internés prévenus et condamnés. Il y visitera, comme aux précédentes étapes, tous les trois compartiments de la maison d’arrêt pour voir les conditions de détention et entendre les doléances des pensionnaires dont le délégué a déploré là également le problème de lenteur de jugement forçant des prévenus à passer de nombreuses années sans connaitre leur sort. Idem comme ailleurs, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a expliqué qu’avec la Cour d’Appel les dossiers la concernant seront traités dès le premier trimestre de l’année prochaine. De la maison d’arrêt, le ministre a mis le cap sur le tribunal d’instance. Il y a trouvé un local totalement délabré avec des murs fendillés, des toits sans étanchéité, une salle d’audience hors d’usage et les agents vivent la hantise des serpents qui visitent voire qui vivent dans les lieux.

Le tribunal a un parc automobile vide, l’équipement informatique est inexistant. Bref une situation de désolation totale que le courageux personnel arrive à surmonter pour s’acquitter de leur devoir en traitant des dossiers. En effet, malgré ces difficultés, beaucoup de dossiers litigieux arrivent à être traités. Le ministre a presque manqué de mots pour féliciter le personnel. Face à cette situation, somme toute inacceptable, le ministre a pris le ferme engagement de régler le problème au plus tard dans une semaine.   Mais cela n’attendra pas la semaine parce que les locaux du projet Keita sont inoccupés, murmura le préfet du département. La délégation s’est aussitôt transportée et le ministre a demandé que le palais de justice y soit immédiatement transféré.

De Keita la délégation ministérielle s’est rendue à Tahoua et visité le tribunal de grande instance le 28 septembre après avoir procédé à l’installation de la Cour d’Appel et au lancement des activités de la journée nationale de mobilisation contre la traite des personnes. Le TGI de Tahoua a un personnel insuffisant tout comme le local, le matériel informatique et roulant aussi. Seuls deux tacauds âgés de plus dix ans sur place assurent tant bien que mal le transport judiciaire, il n’y a pas de véhicule de fonction dit-on au ministre, il n’y a qu’un seul juge d’instruction et un seul cabinet sur lequel reposent tous les dossiers. Ce qui explique d’ailleurs la lenteur judiciaire déplorée par les pensionnaires de la maison d’arrêt de Tahoua. A Illela, dernière étape de ce marathon, le ministre a visité le tribunal d’instance. Les locaux sont acceptables mais pas assez suffisants lui a-t-on indiqué. A quelques mètres de là, la maison d’arrêt de la ville a reçu la visite du ministre. Des échanges avec les 192 détenus, il ressort le même constat, la même doléance : le traitement des dossiers est lourd et lent et des prévenus croupissent depuis six ans pour certains. Le ministre leur a annoncé la bonne nouvelle qu’il venait d’installer la Cour d’Appel et que désormais les dossiers seront traités dans la plus grande célérité.

l Zabeirou Moussa

02 octobre 2019
Source : http://www.lesahel.org/