Ni dans le camp de Mohamed Bazoum ni dans celui de Djibo Salou, encore moins dans l’opposition, l’on ne voit pas d’un bon oeil cette résurrection de Hassoumi. Pour les détracteurs, il ne s’agit ni plus ni moins que d’un signe annonciateur de sombres perspectives politiques.
À 15 mois de la fin du second et dernier de Mahamadou Issoufou, le retour de Hassoumi a davantage assombri les destins politiques de l’un des deux protagonistes qui se disputent visiblement le soutien de Mahamadou Issoufou, en l’occurrence Djibo Salou et Mohamed Bazoum.
À quoi sert Hassoumi Massoudou ?
Aussitôt annoncé, avec à la clé un dépouillement de ses attributions les plus importantes, Mohamed Bazoum a repris son bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des militants et sympathisants du Pnds. Dans l’Arewa qu’il a sillonnée de fond en comble, le candidat officiel du Pnds s’est voulu rassurant. Il est vrai que le temps joue en sa faveur. Investi candidat et adoubé par le Président Issoufou, il n’a plus rien à faire que de mener tranquillement sa campagne électorale avant l’heure. Il sait que celui qui l’a adoubé a les mains liées pour l’arrêter. Quant à ses adversaires, à l’exception notable d’un Djibo Salou, personne n’osera entamer une campagne électorale avant l’ouverture officielle de ladite campagne.
À quoi sert alors Hassoumi Massoudou ? Pour continuer à profiter des subsides de l’Etat et des lambris du pouvoir ? Non, assurent des sources qui prétendent le connaître suffisamment pour croire qu’il est juste là pour le décor.
Un tasarcthé est exclu
Niamey, dans les fadas et autres lieux de débat, des voix n’hésitent pas à soutenir que si ce n’est pas pour servir Issoufou, c’est certainement pour assurer le passage en force de Djibo Salou. C’est l’hypothèse la plus nourrie. Car, si Mahamadou Issoufou a montré trop d’attachement au pouvoir, avec une certaine idée de la gouvernance, le tasartché est carrément exclu.La constitution n’offre aucune possibilité pour ce faire. Sans compter, la chose est solidement encadrée par un Mohamed Bazoum qui croit dur comme fer que son heure a sonné ; un Djibo Salou qui croit que l’ascenseur lui sera retourné et une opposition politique tenace qui tient à contraindre Mahamadou Issoufou à partir comme le veut la constitution. Sans parler de la société civile, une des plus viriles et des plus exigeantes.
Doudou Amadou
11 octobre 2019
Publié le 02 octobre 2019
Source : Le Monde d’Aujourd’hui