Cette initiative de la CENI vise essentiellement à donner au plus grand nombre possible de citoyens et citoyennes des pièces possibles. Par ailleurs, les investigations faites ont largement démontré qu’environ 70% des Nigériens inscrits sur les listes électorales antérieures, l’ont été sans pièce d’état civil. Or l’inscription sur les listes électorales requiert une des pièces d’état civil conformément à la loi organique du 14 Août 2017 portant code électoral. Le président de la CENI a expliqué que les audiences foraines se sont déroulées dans un premier temps sur une période de cinq (5) mois avant d’être prolongées jusqu'à la fin de l’enrôlement dans la perspective d’optimiser les opportunités de mettre à jour le plus grand nombre possible des citoyens au regard de l’état civil et du fichier biométrique.

La CENI devait démarrer effectivement l’enrôlement biométrique dans les quatre premières régions (Agadez ; Dosso ; Tahoua et Tillabéry) le 1er octobre 2019. Toutefois, ce démarrage a été impossible en raison d’un retard dans livraison des kits tablettes par l’operateur technique Gemalto et des insuffisances constatées dans les logiciels installés sur ces tablettes. Ce qui n’a pas permis leur redéploiement sur le terrain. En prenant en compte le dysfonctionnement et les ajustements nécessaires, la CENI a du réaménager le temps du déploiement. Me Issaka Sounna devait annoncer aux représentants des partis politiques que les conditions sont désormais réunies pour un démarrage effectif au plus grand tard le 15 octobre 2019.

En termes de défis, le président de la CENI a relevé que la mise en œuvre de tous le processus électoral est sujette à des difficultés endogènes et exogènes. Au plan intérieur, la CENI nigérienne est jeune et doit encore améliorer ses performances en expertise et son adaptation aux besoins d’une administration moderne. Au plan extérieur, on note le retard dans la livraison de certains matériels ; un certain nombre du personnel d’enrôlement s’est retiré après avoir été sélectionné et formé pour l’enrôlement biométrique etc. Après cet exposé, les représentants des partis politiques ont posé plusieurs questions auxquelles Me. Issaka Sounna et son équipe mobilisée à cet effet ont répondu.

Quant à la ministre de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant, Mme Elback Zeinabou Tari Bako, elle a dressé le bilan de la mise en œuvre de la loi sur le quota au Niger. Ce bilan fait ressortir que les progrès enregistrés dans la promotion de la femme nigérienne aussi bien au niveau des fonctions électives qu’au niveau des postes de nomination dans l’administration publique. Ces progrès sont considérés timides quand on sait que les femmes représentent 50,6% de la population selon le recensement général de la Population de 2012. Ainsi la proposition du gouvernement sur la révision à la hausse de 15 à 25% pour les postes électifs et de 25 à 30% pour les postes nominatifs a été aussi soumise à l’avis du CNDP. Après les discussions autour de cette question, le Premier ministre, Chef du gouvernement, S.E Brigi Rafini, président du CNDP a retenu à travers les échanges entre les représentants des partis politiques que la volonté de tous, c’est la promotion de la femme. Le Premier ministre a relevé que le projet de loi que le gouvernement a initié pour son adoption à l’Assemblée Nationale va régir l’avenir. « Certes, il y a des difficultés pour appliquer sur le terrain le quota, mais il faut exprimer la volonté de promouvoir la femme à travers un acte», a conclu le président du CNDP.

Hassane Daouda

14 octobre 2019
Source : http://www.lesahel.org/