Processus électoral : La CENI dans la tourmente « Il n’ya pas à se voiler la face. Au contraire, il vaut mieux relever la tête et reconnaître humblement que le processus électoral nigérien est déjà dans l’impasse ». Telle est l’appréciation d’un membre de la Ceni qui a requis l’anonymat. Confiant qu’ils ont dès le départ tirer la sonnette d’alarme, mais, hélas, sans suite, notre source indique qu’il y a trop d’hypothèques qui pèsent sur ce processus. Et pour qui sait comment les choses se déroulent, il y a réellement des inquiétudes.

Avec beaucoup de tâtonnements et de cafouillages, la Ceni patauge également dans des difficultés multiples. Financières pour la plupart, ces difficultés ont généré des retards qui, à force d’être accentués, ont fini par donner de la commission électorale l’image d’une institution bidon dont le pilotage à vue est la caractéristique principale. Le chronogramme électoral élaboré a déjà subi trois ou quatre modifications substantielles qui repoussent sans cesse les dates des élections. Les locales, qui devaient intervenir depuis 2016, attendent jusqu’à présent d’être organisées. Intégrées dans le chronogramme du processus actuel, les élections locales ont d’abord été prévues pour janvier 2020 avant d’être repoussées pour mai 2020, puis le 29 septembre 2020 et enfin (?) le 29 novembre 2020. Des reports incessants qui. traduisent le “kamé-kamé” de Souna Issaka et de ses collaborateurs. Eux-mêmes, confie notre source, ne sont sûrs de rien. Les communiqués multiples se rapportant au recrutement des superviseurs d’enrôlement biométrique en disent long sur le cafouillage de la Ceni qui n’arrive même plus à camoufler la tourmente dans laquelle elle est plongée. Le dernier cas en date de ce charivari électoral est le recours à des appelés du service civique national pour combler le déficit creusé par la défection continue des superviseurs recrutés. Une mesure déjà vouée à l’échec, une telle expérience ayant été tentée dans d’autres domaines sans succès.

Doudou Amadou

17 ocobre 2019
Publié le 09 octobre 2019
Source :  Le Monde d’Aujourd’hui