Cependant, a affirmé Dr Lalla Malika, il est plus important de maintenir la fille le plus longtemps possible à l’école. « Le maintien des filles à l’école permet de renforcer leur potentiel. Les filles tout comme les garçons se doivent d’acquérir des connaissances et des compétences indispensables à leur réussite tout au long de leur vie », a-t-elle soutenu. Aujourd’hui encore, selon elle, un garçon en milieu urbain a trois fois plus de chance d’être scolarisé comparé à une fille en milieu rural. « Cet état de fait nous interpelle tous. Il nous interpelle parce qu’il s’agit de créer les conditions du développement du capital humain dont notre pays a grandement besoin pour son développement », a-t-elle affirmé.

Dr Lalla Malika a par ailleurs rappelé l’appel des Premières Dames de l’Espace CEDEAO en marge du sommet de l’Union Africaine, tenu en juillet dernier, à Niamey qui, selon elle, doit résonner comme un appel à l’action continue, un appel à créer des synergies de progrès en faveur de l’éducation et particulièrement la scolarisation des filles.

Auparavant, le ministre de l’Enseignement Primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des langues Nationales et de l’Education Civique, Daouda Mamadou Marthé, a déclaré que la scolarisation des filles reste l’une des voies les plus sûres pour le développement durable et la lutte contre la pauvreté. Pour cela, il affirme qu’il faut lutter collectivement contre un certain nombre d’entraves telles que les mariages précoces, les violences en milieu scolaire ou encore la vulnérabilité des ménages. Par ailleurs, il a soutenu que si toutes les filles étaient scolarisées jusqu'à l’âge de 16 ans au moins, comme l’a souhaité le Président de la République du Niger, les problèmes de malnutrition, de grossesses précoces et rapprochées seraient en grande partie résolus ; «cela permettra à notre pays d’engranger des bénéfices importants, tant sur le plan économique que social et contribuera résolument à accélérer notre marche vers le développement », a-t-il estimé.

Mme Félicité Tchibindat, representante de l’UNICEF au Niger, a affirmé qu’une fille à qui on nie le droit à l’éducation est plus vulnérable à la pauvreté, la faim, la violence, l’abus, l’exploitation et la mortalité maternelle, et c’est aussi un legs qu’elle risque de transmettre à ses propres enfants avant d’ajouter que « nous savons qu’un pays ne peut pas développer son potentiel économique sans la moitié de sa population ».

Avant de finir son intervention, Mme Félicité Tchibindat a prononcé le plaidoyer de deux jeunes filles de 8 et 14 ans, non scolarisées, qu’elle a rencontré lors de son voyage au village de Margou. Ce plaidoyer va à l’endroit des parents, des leaders communautaires, des autorités gouvernementales, des partenaires et la société. «Nous voulons aller à l’école et contribuer au développement de nos familles, de nos communautés et de notre pays. Nous voulons être infirmière, ce médecin qui sauve des vies, cette enseignante qui transmet la connaissance, cette entrepreneure qui donne de l’emploi à d’autres jeunes, cette inventrice qui a participé à e-Takara et qui est devenue Miss Geek Africa, cette artiste qui porte haut le drapeau culturel du Niger » … « Vous avez entre vos mains notre avenir, nous avons en nous l’espoir et le futur du pays. N’éteignez pas la lumière dans nos yeux, ne piétinez pas nos rêves, ne nous laissez pas tomber » : tel est le message de ces deux jeunes filles.

Aminatou Seydou Harouna

18 octobre 2019
Source : http://www.lesahel.org/