A l’issue de cette visite, le ministre Rémi Fulgance Dandjinou a remercié son homologue, le ministre de la Communication du Niger, M. Habi Mahamadou Salissou pour l’accueil chaleureux réservé à la délégation Burkinabé avant de décliner l’objectif de sa mission. « Nous sommes venus à Niamey pour inviter la presse Nigérienne, le monde de la communication en général à la rencontre de l’UACO ou les Universités Africaines de la Communication de Ouagadougou. Nous avons une thématique qui nous tient à cœur, à savoir comment reconstruire l’image de notre continent dans cet espace où la géopolitique joue de plus en plus un enjeu important. Nous avons donc reçu l’adhésion et le conseil de mon homologue du Niger et nous avons saisi cette opportunité pour visiter les médias publics au Niger », a-t-il expliqué.

Evoquant la similitude des défis entres nos pays d’une part et d’autre part des organes de presse, il a dit qu’ils partagent la même réalité. « Nous avons trouvé un Office de Radiodiffusion et Télévision du Niger (ORTN) qui travaille dans la même situation que notre Radiodiffusion et Télévision du Burkina (RTB) et l’ONEP aussi dans la même situation que Sidwaya », a-t-il confié. « Nous avons cette communauté géographique qui est également une communauté de problème, une communauté de réalité. Ce sont des médias qui ont besoin du soutien de l’Etat », a-t-il ajouté.

Selon lui, « le rôle de ces médias dans un espace de plus en plus ouvert à la presse privée et à la presse étrangère est de garantir l’accès équitable des citoyens à l’information et à l’éducation ». C’est pour cela que « nous dévons travailler à renforcer ces medias afin que l’équité dans le traitement d’information, la justesse dans l’approche au service de nos pays soit la chose défendue et la mieux partagée au niveau de ces médias », a-t-il déclaré.

Relativement à l’objectif de l’UACO, il a dit que nous avons besoin de nous poser la question essentielle. « Comment nous retravaillons l’image de notre continent qui est présentée de plus en plus comme un continent de crise, certes, elles existent, mais c’est un continent qui est le devenir de notre humanité », a-t-il estimé. Malgré ces crises, « les acteurs financiers sont sur le continent et leurs affaires prospèrent », a-t-ajouté.  

Pour le ministre, il est important que « nous nous posons les bonnes questions car nous avons une responsabilité sociale dans la diffusion de ces images qui a tendance à détruire notre continent ». C’est pourquoi, il a invité les journalistes de faire la part des choses entre l’information utile et nécessaire en période de crise et d’autre part l’information qui peut être préjudiciable à notre unité nationale, à la persistance de notre vie ensemble », a-t-il soutenu.

Le ministre Rémi Fulgance Dandjinou a tenu le même langage à propos des décideurs. « En tant que dirigeants nous devons nous poser les bonnes questions. Pourquoi nous ne parlons pas à nos médias ? Pourquoi nous laissons le vide en termes d’information sur la sécurité. Pourquoi nous laissons à d’autres acteurs la première unique source pour nos médias. Pourquoi nous préférerons parler à la presse étrangère plutôt que celle locale ?». Pour M. Rémi Fulgance Dandjinou ce sont ces questions que doivent se poser les dirigeants africains. Il a souligné la nécessité de sauvegarder l’image de notre continent « en donnant une information juste et crédible à nos medias afin qu’ils soient véritablement le creuset par lequel les populations puisent leurs informations, éducations et les éléments de la communication ». 

Mamane Abdoulaye

28 octobre 2019
Source : http://www.lesahel.org/