Dans ses propos liminaires au cours de cette rencontre de prise de contact, le nouveau ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, M. Yahouza Sadissou, a informé les représentants de l’Union des Scolaires Nigériens qu’il n’a même pas pris contact avec le personnel de son département ministériel, au regard des impératifs du moment.  ‘’C’est pour montrer l’importance que nous accordons à ces échanges et à ce partenariat que nous espérons constructif entre vous et nous. Cette rencontre intervient malheureusement à un moment douloureux suite aux événements que nous connaissons tous. Je voudrais, en cette circonstance, présenter à titre personnel mes condoléances à l’USN. Je voudrais également demander à tous de lire une fathia  pour le repos de l’âme du disparu. Que Dieu accueille le défunt dans son Paradis éternel’’, a souhaité le ministre Yahouza Sadissou.

Par la suite, le nouveau ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation s’est adressé aux représentants de l’USN en ses termes : ‘’J’ai demandé de vous rencontrer aujourd’hui pour vous dire tout mon engagement, toute ma détermination à donner le meilleur de moi-même pour atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés. Ces objectifs visent essentiellement à créer toutes les conditions pour faire en sorte que toutes les Universités retrouvent leur lettre de noblesse à travers un enseignement de qualité. Pour atteindre ces objectifs, le dialogue s’avère un impératif. Nous devons bâtir toute notre stratégie à travers le dialogue. Rien, absolument rien ne résiste au dialogue. Il peut arriver des moments où le dialogue connait des difficultés. Il peut même être rompu. Mais même s’il est rompu, nous avons la lourde mission et la responsabilité de recréer les conditions pour revenir à la table de négociations. Nous sommes condamnés à travailler ensemble pour trouver des solutions qui s’imposent dans la mesure où nous avons un dénominateur commun. Ce dernier est le développement de l’enseignement supérieur dans les Universités et Instituts de notre pays’’, a souligné M. Yahouza Sadissou.

Revenant sur les préalables posés par l’Union des Scolaires Nigériens pour le dénouement de la crise, le ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation a indiqué que le Président de la République, Chef de l’Etat, S.E Issoufou Mahamadou, a pris des engagements pour la satisfaction de ces préalables.

Aujourd’hui, le Chef de l’Etat a satisfait une grande partie de ces différents engagements. C’est pourquoi, ‘’je voudrais profiter de cette circonstance pour vous demander de faire un pas en levant le mot d’ordre que vous avez lancé afin de permettre aux élèves et étudiants de reprendre le chemin de l’école. En ce qui concerne les aspects qui restent en suspens, nous nous engageons avec vous à trouver des solutions. Il nous faut attaquer les problèmes de fond parce que l’Université a beaucoup de problèmes. Vous le savez mieux que quiconque. Nous en sommes conscients. Les problèmes de fond nous attendent parce que nous n’avons pas beaucoup de temps à perdre. La mission qui m’a été confiée, c’est de tout faire pour apporter ma contribution à la résolution de ce problème.  Je me mettrai à fond pour le faire. Je ne le ferai pas seul, ce sera avec vous’’, a indiqué M. Yahouza Sadissou.

Pour sa part, le secrétaire général du Comité Directeur de l’USN, M. Soumana Sambo Ousseini, a dit avoir suivi avec intérêt le premier discours du nouveau ministre de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

‘’Nous allons veiller à ce que toutes ces paroles puissent se joindre à l’acte pour que, plus jamais, des décisions nous concernant ne puissent se prendre sans nous. Le ministre de l’Enseignement Supérieur nous a demandé de lever notre mot d’ordre illimité. C’est le lieu de préciser au ministre que le comité directeur et toutes les sections de l’Union des Scolaires Nigériens, se sont réunis pour examiner la crise née des événements du 10 avril 2017. La réunion a validé des préalables dont certains ont commencé à trouver satisfaction. Mais beaucoup de points inscrits dans ce préalable restent en souffrance. Pour notre organisation, il n’y aura pas de recul tant que la commission d’enquête, qui fera la lumière par rapport à tout ce qui s’est passé le 10 avril 2017, n’est pas installée. Nous avons d’ores et déjà accepté de reprendre le dialogue avec le Gouvernement. Nous ne saurons pas répondre, Monsieur le ministre, à votre attente de levée de mot d’ordre, car tout dépendra des discussions que nous allons engager avec les autorités au plus haut sommet. Nous sommes soucieux, au même titre que vous, de sauver notre système éducatif. Toutefois, notre organisation demande que les auteurs, co-auteurs et complices des événements ignobles du 10 avril 2017 soient châtiés pour que nous puissions reprendre le chemin de l’école. Et les prochains jours vont nous édifier. Si le Gouvernement honore tous les engagements qui ont été pris, nous lèveront ce mot d’ordre. Mais tant que nous n’avons pas eu une issue heureuse de tous les points inscrits par les sections lycées et collèges, les Universités et écoles professionnelles, et le comité directeur de l’USN, le mot d’ordre de grève ne sera pas levé. Nous  considérons que le comité mis en place par l’Union des Scolaires Nigériens travaillera vaille que vaille dans l’intérêt supérieur de la Nation, et surtout en créant les conditions pour que la communauté scolaire et estudiantine nigérienne ne puisse plus souffrir des maux auxquels elle est aujourd’hui confrontée’’, a conclu le secrétaire général du Comité Directeur de l’USN.

Hassane Daouda (ONEP)

21 avril 2017
Source : http://lesahel.org/