Du suivi de la campagne

Les pluies ont été abondantes cette année, selon le Haut commissaire qui précise que cette abondance s'est traduite par beaucoup d'inondations qui se sont poursuivies durant toute la saison et en dehors de la période des récoltes. «Normalement l’abondance des pluies devrait se traduire par une production très importante aussi bien pour les cultures que pour les pâturages. Mais du fait qu'elles se sont prolongées, les pluies ont inondé les surfaces des périmètres irrigués, des champs et ont provoqué des dégâts sur les récoltes dans un certain nombre des régions », a-t-il souligné.

Les zones pastorales quant à elles où l'herbe est déjà sèche ont été également beaucoup arrosées. Ce qui s'est traduit aussi par un lessivage de la paille, dégradant ainsi la qualité du pâturage. D'une façon générale, le Ministère de l'Agriculture et de l’Elevage a, selon M. Béty, évalué qu'avant ces dernières pluies, la production était bonne à environ 70%, mais il y a aussi des zones qui ont connu un déficit de pluies, notamment l'Est du pays ; la bande ouest, quelques enclaves Nord- Maradi et la région d'Agadez.

En ce qui concerne les maladies des animaux ou épizooties, elles ont été contrôlées par le ministère. « On a aussi enregistré les attaques des parasites, notamment la chenille mineuse qui a fait des dégâts. Le Président de la République a instruit les ministres d'aller très rapidement sur le terrain pour la pré-évaluation de la campagne agricole. Ainsi d'ici janvier on aura un bilan définitif de la campagne agro-sylvo-pastorale et halieutique », a précisé le Haut commissaire à l’Initiative 3N.

Du plan intérimaire d'urgence

Compte tenu des inondations exceptionnelles et des déplacements des populations pour des raisons sécuritaires, le Gouvernement a, selon M. Ali Béty, instruit l'initiative 3N d'élaborer rapidement un programme d'urgence, et c'est ce programme qui a été discuté à ce CIO. « Le Chef de l'État a demandé de finaliser rapidement ce programme et de mobiliser son financement dans le budget national. Il a été aussi demandé aux partenaires qui sont dans le domaine et les projets qui sont déjà installés dans les différentes régions du Niger qui ont des lignes pour financer ce type d'opérations pour rapidement les mettre en exécution, dans les régions les plus touchées notamment les zones limitrophes de la Komadougou Yobé, la région de Niamey et la région de Tillabery. Ce programme d'urgence anticipe sur l'inondation qui découle de la crue guinéenne du fleuve Niger, qui arrive au Niger en décembre, janvier et février dans les région de Tillabery, Niamey et Dosso », a expliqué le Haut commissaire.

Des cibles du programme de la renaissance

En ce qui concerne le volet ouvrages de maîtrise de l'eau, l'Initiative 3N a fait des progrès. « D'ici la fin de l'année il y aura 78 ouvrages qui viendront s'ajouter à ceux qui existent déjà », a annoncé le Haut commissaire à l’Initiative 3N. M. Ali Béty reconnaît cependant qu'en fin septembre l'initiative n'a pas atteint l'objectif fixé sur la programmation 2019. « Toutefois, l'Initiative a un très bon taux de réalisation », précise-t-il. Il a ensuite fait le point sur d'autres volets du programme de renaissance, notamment la gestion durable des terres à travers tout ce qui a été fait en termes de récupération des terres dégradées, de régénération naturelle assistée, de fixation des dunes et de lutte contre les plantes envahissantes etc. « Ce volet a un assez bon résultat sous la houlette du Ministère de l'Environnement», s’est-il réjoui.

Dans son volet de la santé notamment la nutrition, 222.000 enfants ont été admis dans les centres de récupération nutritionnelle. Toutefois, le ministre a expliqué que le nombre est beaucoup moins élevé que ce qui est attendu pour 2019.

En ce qui concerne la Maison du paysan, le Haut commissaire à l’Initiative 3N a indiqué qu'il n'y a eu une certaine évolution par rapport au précédent CIO. Mais, a-t-il précisé, il y a des Maisons du paysan en construction dans le pays. M. Béty a aussi fait le point sur le plan du soutien apporté aux populations vulnérables après la saison de pluie 2018-2019. « Le plan est à hauteur de 156 milliards de FCFA. Il a été exécuté dans ses différents volets. Les distributions gratuites ciblées, les vente de vivres à prix modéré, les activités de cash for work, de cash transfer, le soutien à la scolarisation de la jeunes fille, sont quelques actions effectuées dans le cadre du plan du soutien aux populations vulnérables », a expliqué M. Ali Béty.

Wata Nana Fassouma(onep)

06 novembre 2019
Source : http://www.lesahel.org/