S’agissant de la situation budgétaire, elle demeure dans l’ensemble satisfaisante et le déficit global devrait s'améliorer cette année pour respecter le plafond de 3% du PIB en 2020 fixé dans le cadre de l'UEMOA. Bien que la mobilisation des recettes reste un combat difficile, surtout compte tenu de la fermeture des frontières avec le Nigeria, les efforts de réforme du gouvernement et sa gestion prudente des dépenses assurent la solidité des finances publiques. La loi des finances 2020 marque une étape importante dans la création d'un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires.
Ainsi, l’équipe du FMI a félicité les autorités pour d'avoir obtenu un accord pour la construction d'un oléoduc pour l'exportation de pétrole brut et le développement du gisement pétrolier associé. Les recettes budgétaires devraient augmenter d'au moins 2% du PIB à partir de 2022 et les fournisseurs et travailleurs locaux dans les activités liées au pétrole devraient également en bénéficier. La formalisation du secteur informel uniformise simultanément les règles du jeu et répartit le fardeau fiscal plus largement. La mission se félicite des efforts en cours pour améliorer la gouvernance, notamment le renforcement de la HALCIA, la demande de réintégration à l'ITIE, et de la perspective de renforcement du régime de déclaration des biens pour les agents publics de haut rang.
Environ 40 milliards de FCFA de recettes en moins à cause de la fermeture de la frontière avec le Nigeria
Après la lecture du relevé des conclusions par le Représentant résident du FMI au Niger, M. Mehmet Cangul, le ministre des Finances M. Mamadou Diop et le chef de mission du FMI M. Christoph A. Klingen ont répondu aux questions des journalistes relativement à la fermeture des frontières du Nigeria et la qualité des dépenses. Par rapport à la fermeture des frontières du Nigeria, le ministre des Finances a reconnu que cette situation a impacté sur la mobilisation des ressources internes de l’Etat. « Le gouvernement a pris effectivement des dispositions pour minimiser les effets liés à cette fermeture des frontières du Nigeria. L’une des réponses du gouvernement par rapport à cette situation inattendue repose sur la mobilisation des régies financières afin de compenser cette baisse des recettes. Autrement dit les régies financières vont proposer des mesures nouvelles permettant de faire d’ici la fin de l’année de mobiliser des ressources plus que prévues. Pour y arriver, des mesures de contrôle seront intensifiées pour recouvrer plus de recettes », a déclaré le ministre. M. Diop a ensuite notifié qu’on estime à une quarantaine de milliards de FCFA la baisse des recettes due à la fermeture des frontières du Nigeria. La seconde réponse réside, selon le ministre des Finances, dans la qualité des partenariats que le Niger entretient avec ses partenaires. « La qualité des rapports du Niger avec ses partenaires a fait en sorte que nous avons pu obtenir des ressources supplémentaires par rapport à ce qui était prévu dans le budget 2019. Une partie de ces ressources viendra compenser la baisse des recettes que nous subissons aujourd’hui. J’ajoute aussi que la question est prise en compte au niveau le plus élevé avec la tenue dans quelques jours d’une réunion à Abuja entre le Niger, le Benin et le Nigeria afin d’examiner toutes les difficultés et trouver des solutions. Et nous espérons qu’après cette réunion, les frontières trouveront leur ambiance d’antan », a souhaité le ministre Mamadou Diop.
En ce qui concerne la qualité des dépenses, le chef de mission du FMI, M. Christoph A. Klingen a souligné qu’en dépit des efforts de mobilisation des ressources internes et l’appui budgétaire des partenaires extérieurs, les ressources du Niger sont encore maigres tandis que les besoins sont énormes. D’où la nécessite de prioriser les dépenses afin que celles-ci soient efficaces et efficientes. De ce fait, les allocations allouées aux différents ministères doivent être rationalisées. Et seule une planification rigoureuse permet effectivement d’avoir les résultats escomptés. Dans cette optique, le gouvernement doit s’assurer aussi de la rentabilité des investissements en faisant des études rigoureuses de faisabilité.
Hassane Daouda(onep)
13 novembre 2019
Source : http://www.lesahel.org/