On peut d’ailleurs faire un parallèle avec la situation qui avait prévalu en Europe avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les démocraties libérales occidentales ne s’étaient pas montrées très lucides face à l’attitude belliqueuse d’un certain Adolf Hitler, et tout le monde connait la suite. Incapables de se montrer fermes face aux visées impérialistes du Nationalisme –socialisme sur la question des Sudètes et de la Pologne, les démocraties occidentales ont largement démissionné devant leurs responsabilités historiques et le Sommet de la dernière chance de Munich ne fut plus qu’une farce.
Aujourd’hui, l’histoire semble se répéter, quand l’on constate le même manque d’engagement de l’Occident dans la résolution de la question sécuritaire au Sahel, laissant les pays membres livrés à eux-mêmes. Pourquoi alors cette attitude de deux poids, deux mesures ? Pour vaincre l’Organisation de l’Etat Islamique en Syrie et en Irak, il aura fallu une grande coalition internationale comprenant toutes les grandes armées de la planète. Mais pour le Sahel, un espace tout aussi important géopolitiquement parlant, les grands de ce monde semblent trainer les pieds, on ne sait pour quelle raison. Si l’Oncle Sam semble si éloigné du continent africain, l’Europe, quant à elle, est à une brassée seulement des côtes africaines ! Alors, l’urgence est de mise maintenant, car demain, il sera peut-être trop tard.
Demain, quand des millions de migrants envahiront les côtes de l’Europe, demain quand Ben Mocktar et ses affidés seront dans les rues de Paris ou de Berlin, il sera alors trop tard de se mordre les doigts. Un proverbe du terroir enseigne qu’il est recommandé de se laver les mains avant de manger, non pas pour faire simplement plaisir à l’hygiéniste, mais surtout pour s’éviter des nausées ! Voilà ce qui attend la communauté internationale si elle persiste et signe dans son attitude attentiste actuelle. Vivement donc une prise de conscience de la part des grands décideurs de ce monde, et le Président Issoufou a bien fait de secouer le cocotier.
Par Zakari A. Coulibaly
22 novembre 2019
Source : http://www.lesahel.org/