Brigi Rafini reste campé sur ses positions

C’est un véritable dialogue de sourd qui s’instaure en lieu et place du dialogue politique plein de promesses annoncé. Tandis que l’opposition attend que le Président Issoufou mouille le maillot, au nom de ses obligations constitutionnelles, le Premier ministre signe et persiste que les exigences de celle-ci ne se justifient pas. Dans une lettre datée du 15 novembre 2019, Brigi Rafini a indiqué au chef de file de l’opposition la réponse que voici : « c’est la rencontre des leaders des partis politiques, tenue le mardi 29 octobre 2019, à laquelle vous avez pris part, qui a fixé le format de la conférence, son ordre du jour, sa composition, son calendrier et son mécanisme de suivi ». Mieux, Brigi Rrafini précise que « la réunion a également décidé de l’étape suivante qui est l’installation officielle de la conférence et le démarrage de ses travaux qui doivent durer un mois ». Où se situe la mauvaise foi ? Pour Brigi Rafini, dont on ignore s’il parle en tant que président du Cndp ou s’il porte la voix du camp présidentiel, « il est loisible, comme il l’écrit, à la conférence de discuter de toute question, à la demande ses membres, y compris des amendements à apporter aux conclusions de la première rencontre ». Et pour finir, le Premier ministre demande à l’opposition de faire diligence pour faire parvenir la liste de ses représentants en vue de l’installation du dialogue.

Une autre source de confusion

Ce dialogue de sourd entre la majorité et l’opposition n’est pas encore résolu que d’autres voix ajoutent à la confusion, faisant sérieusement douter de la tenue du dudit dialogue. Des leaders de partis politiques font savoir qu’ils ne sont pas d’accord avec le format du dialogue. C’est notamment le cas du Pjp Hakika de Hamissou Oumarou et du Moddel Ma’aykata de Tahirou Guimba et. Le premier figure parmi les partis non affiliés et a pris part aux dernières élections générales de 2016. Le second est un parti membre de la majorité présidentielle et son leader, Hamissou Oumarou, est un conseiller du président de la République. Depuis quelque temps, ils font beaucoup de bruit par voie de presse en vue de se voir rétablis dans leurs droits de prendre légitimement part au dialogue. On ignore encore s’ils obtiendront gain de cause. Mais la question de fond est de savoir si le Président Issoufou prendra oui ou non ses responsabilités constitutionnelles pour qu’enfin, le dialogue démarre.

Laboukoye 

30 novembre 2019
Source : Le Courrier