En tout cas, pas à la hauteur de leurs espérances. Dans les régions de Diffa et de Tillabéry, des villages sont, pillés, incendiés, vidés de leurs populations ayant fui pour aller chercher refuge ailleurs. Des populations civiles innocentes sont tuées, enlevées quotidiennement. Il y aurait même des contrées qui seraient passées sous le contrôle de bandits armés qui prélèvent des taxes à la place des autorités compétentes. A quoi servent alors les bases militaires française, allemande, américaine qui sont sur notre territoire ? Que de changer l’hymne national qui tomberait de lui-même dans un Niger véritablement souverain, il faudrait de donc s’attaquer à autre chose de plus déterminant, comme les fléaux endogènes qui minent notre développement que sont le népotisme, la corruption, l’injustice, l’exclusion. Ces pratiques ne sont pas le fait des étrangers, encore moins d’un quelconque néo colonisateur, mais nos propres faits et gestes quotidiens. Et pourtant, chacun connait les conséquences de telles pratiques sur l’économie nationale, le développement du pays et l’engagement citoyen. Le citoyen est fier quand il sait que la justice, qui est le dernier rempart, le protège contre les empiètements des puissants ; le citoyen travaille quand il vit décemment de son travail et que les promotions sont faites sur la base du mérite et des compétences propres et non sur des critères de connivence, de parenté ou de proximité politique. Le citoyen est fier quand il sait que lorsqu’il est en règle, il est protégé. Il est fier et participe au développement de son pays, quand il sait qu’il est protégé par les institutions de la République. Il est même prêt à aller jusqu’au sacrifice ultime. Tous ces combats ne sont possibles que si chaque nigérien, du citoyen Lambda au président de la République, oeuvre par ses dires et ses actes à la cohésion nationale. A ce sujet, le dialogue politique envisagé a un rôle crucial à jouer. On peut donc mieux faire.
Bisso
30 novembre 2019
Source : Le Courrier