Pour revenir à Mukuri, ses déboires n'ont pas commencé quand il grugeait allègrement l'Etat du Niger, avec l'aide de ses complices locaux et internationaux. Mais précisément le 30 décembre 2016, où le ministre des transports annule un contrat qu'il a signé avec la Société Cetis, dont Daniel Mukuri est un des responsables. L'objet du contrat était la réalisation du permis de conduire sécurisé Partenariat Public Privé (PPP). Mais le contrat a été rompu selon la lettre du ministre, parce que le ministère était en train d'élaborer un projet qui prenait en compte ce volet, et également en matière de titre de transport. Le dossier des permis est donc retiré et la société est invitée à soumissionner quand les avis d'appel d'offre seront lancés. Qu'est-ce qui s'est passé entre la Société Cetis et le ministère pour en arriver là, ou plus précisément, entre Daniel Mukuri et le ministre des transports de l'époque au point où Daniel, sûr de ses relations en haut lieu, menacé le ministre ? De quoi se prévaut-il pour menacer un ministre de la République, un ministre réputé bouillonnant par l'opinion ? Daniel prit alors la décision de porter plainte contre le ministère, donc l'Etat du Niger, à cause de l'annulation de son marché, comme dans la sulfureuse affaire " Africard. C'est alors que, selon certaines sources, le Premier ministre entrerait dans la danse. Celui-ci aurait demandé à la Haute autorité de la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia) de fouiller de près dans le phénomène Mukuri, en particulier la société Wallgates. Et voilà, le tour est joué. De gros poissons sont pris. Mais d'autres, plus gros, restent à prendre. Mais ceux-ci résistent, bénéficiant d'une protection rapprochée solide. Car Mukuri aurait été très généreux avec certains princes de la Renaissance, ou leurs progénitures. L'on constate amèrement, à chaque fois, que notre pays est grugé avec la complicité active de ceux qui sont chargés de protéger ses intérêts, se rendant coupables de complots contre les intérêts de notre pays, et même de haute trahison. Le juge aura-t-il, cette fois-ci, les mains libres pour mener ses investigations jusqu'au bout, conformément à son indépendance ? Ou bien l'affaire sera-t-elle classée au détriment des intérêts du Niger ? Wait and see.
Bisso
29 avril 2017
Source : Le Courrier