Si le Conseil des ministres a déjà ajouté quatre articles supplémentaires à ce que le Comité avait annoncé en octobre 2016, qu'est- ce qui l'empêcherait d'y augmenter quelques alinéas selon sa convenance ? Rien ne l'en empêcherait. Mais tout ce que nous savons, le gouvernement ne nous a pas renseignés sur les alinéas de l'article 47 qui seront révisés. Son silence est inquiétant en ce que, cet article est capital. Non seulement, il limite les mandats présidentiels à deux, sans laisser aucune possibilité de passer outre ; mais aussi, il énonce le profil du candidat à l'élection présidentielle en ces termes : " Sont él igibles à la Présidence de la République, les Nigériens des deux (2) sexes, de nationalité d'origine, âgés de trente- cinq (35) ans au moins au jour du dépôt du dossier, jouissant de leurs droits civils et politiques. Nul n'est éligible à la Présidence de la République s'il ne jouit d'un bon état de santé physique et mental, ainsi que d'une bonne moralité attestée par les services compétents. "

Quand on recoupe avec la condamnation de Hama Amadou par la Cour d'appel à un an de prison ferme, l'on est encore plus perplexe. C'est vrai, la loi n'est rétroactive qu'en ce qu'elle offre des avantages, mais avec la Renaissance du président Issoufou, rien n'est moins sûr. Un député a été poursuivi et arrêté sans que son immunité parlementaire ne soit levée et on est resté dessus. Donc, i l est important que le gouvernement clari fie sa communication en donnant des précisions sur ce qu'il compte faire de la Loi fondamentale. Autrement, les citoyens penseront qu'i l a de mauvaises intentions et qu'il leur cacherait peut-être un pan de vérité.

12 mai 2017
Source : L'Eclosion