La situation de la Nigérienne, quoi qu’on dise n’est pas reluisante. Ne parlons même pas de sa difficulté quotidienne à faire face aux besoins primaires de la famille, entre autres manger, boire, se soigner, s’habiller, s’éduquer, car dans beaucoup de foyers, c’est de nom seulement que l’homme est chef de famille. Côté entretien du foyer, c’est la femme qui ‘’porte le pantalon’’ pour trimer jour et nuit sur tous les fronts. Ce qui ne la soustrait pas aux harassantes corvées d'eau, de bois, de pilage des céréales ainsi que d’autres tâches ménagères. A cela s’ajoutent les nombreuses maternités et parfois des brimades de toutes sortes.

Longtemps confinée dans un rôle secondaire, la femme nigérienne a donc décidé, depuis la marche historique du 13 mai 1991, de prendre elle-même son destin en mains. Convaincue que seule la lutte paie, elle n’entend plus s’en faire compter ou se faire gruger par des hommes politiques qui ne s’intéressent à son sort qu’au moment des joutes électorales.

A travers déjà le choix du thème de cette journée, à savoir ‘’L’éducation et la formation de la jeune-fille garantissent l’autonomisation économique de la femme pour un développement durable’’, et des actions multiformes prévues pour rehausser l’éclat de cette journée, le ton est donné : la Nigérienne veut rattraper son retard et s’affirmer. Elle aspire à prendre entièrement sa véritable place dans le développement socio-économique de son pays. L’éducation des filles et la formation des femmes, de même que leur autonomisation économique, constituent des facteurs essentiels de développement d’un pays.

La femme nigérienne est déterminée à prendre en charge elle-même son destin. Ainsi, à l’image des pionnières qui, un 13 Mai 1991, ont organisé une marche historique pour revendiquer une meilleure représentation de la composante femme au sein de la Commission Préparatoire de la Conférence Nationale Souveraine, la Nigérienne d’aujourd’hui entend participer pleinement à la vie politique, économique, socio-culturelle et sportive de son pays.

Cette revendication légitime de la Nigérienne a été bien comprise par les autorités qui s’efforcent de traduire en actes concrets les préoccupations des femmes, en dépit de certaines pesanteurs socio culturelles.

Aussi, la loi sur le quota, malgré certaines insuffisances et imperfections, permet à la femme d’être présente dans toutes les instances de décision. Mieux, le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, a réaffirmé toute sa détermination à accompagner les femmes dans leur lutte quotidienne et à leur garantir un devenir meilleur.

C’est dans cette optique que, dans son Programme de Renaissance 2, le Chef de l’Etat s’est engagé à mener une politique visant l’investissement dans l’éducation des jeunes-filles, dans l’alphabétisation des femmes, l’élimination de toute discrimination à l’égard des femmes et des filles, et la garantie de leur participation entière et effective, ainsi que leur accès en toute égalité aux fonctions de direction, à tous les niveaux décisionnels de la vie politique, économique et publique (ODD 5).

Cet engagement fort du Président Issoufou rappelle son discours d’investiture de 2011, lorsqu’il déclarait : ‘’En ce jour solennel, je pense aussi à ces femmes qui meurent en donnant la vie, à celles qui sont usées par les corvées d'eau, de bois et autres travaux ménagers; (…). Je connais leurs attentes et je m'efforcerai d'y répondre avec l'aide de Dieu. Pour lutter contre la pauvreté féminine, il sera créé un fonds pour les activités génératrices de revenus pour les femmes’’.

Et d’ailleurs, à l’occasion d’une célébration de la Journée nationale de la femme, le Chef de l’Etat invitait les femmes à poursuivre la lutte, avec encore plus de détermination, afin de réduire les contraintes qui s'opposent à leur pleine et entière participation à la vie politique de la Nation.

Dans ce noble combat, avait-il affirmé, ‘’nous serons fermement à leurs côtés, parce que nous sommes convaincus que c'est tous ensemble que nous gagnerons la bataille du bien-être, de la justice sociale et du développement national’’. Voilà des mots rassurants qui doivent pousser nos mères, nos sœurs, et nos femmes à aller de l’avant dans le combat pour l’affirmation de leurs droits, sans oublier leurs devoirs.
Bonne fête à toutes les femmes du Niger.

Mahamadou Adamou
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13 mai 2017
Source : http://lesahel.org/