Pourquoi les travaux peinent-ils à se poursuivre suivant le rythme convenu ?
Le directeur régional de l’Equipement d’Agadez, Chaïbou Adamou, avait à l’époque déclaré que « la reprise totale de la route Tahoua-Arlit n’est plus qu’une question de temps puisque le financement est déjà acquis, l’appel d’offres lancé, deux entreprises retenues pour l’exécution des travaux et le bureau de contrôle désigné ». Ses propos sont-ils une simple profession de foi ? Ils seront en tout cas corroborés par le Premier ministre, Brigi Rafini, qui, au lendemain du lancement officiel de la fête tournante du 18 décembre de Zinder, a déclaré que « nous allons faire la pression et le suivi qu’il faut pour que ce tronçon soit réalisé dans les délais et surtout dans les normes requises du moment où le financement est disponible ». Pourquoi y a-t-il alors ce couac avec l’entreprise béninoise SIGMA2 ? Pourquoi les travaux peinent-ils à se poursuivre suivant le rythme convenu ?
Si la perspective d’un autre contentieux inquiète les Nigériens, ils s’interrogent surtout sur la destination que les fonds mis à disposition pour la reconstruction de la route de l’uranium ont pu prendre.
Personne, au Niger, à l’exception de quelques personnalités, ne sait où sont passés ces fonds mis à la disposition du Niger. Si le 11 mars 2020, Brigi Rafini, à l’issue d’une audience qu’il a accordée au directeur général d’Orano, a félicité son interlocuteur qui a indiqué que les travaux de la route de l’uranium avancent bien, il reste que le retard accusé est déjà assez important. Le contentieux naissant entre l’Etat du Niger et SIGMA2 tend d’ailleurs à se corser, l’entreprise béninoise, que l’on dit démunie matériellement pour exécuter les travaux, réclamant 29 149 440 096 FCFA en février 2018, déjà. Mais, si la perspective d’un autre contentieux inquiète les Nigériens, ils s’interrogent surtout sur la destination que les fonds mis à disposition pour la reconstruction de la route de l’uranium ont pu prendre. Brigi Rafini, le chef du gouvernement, qui a fait de la reprise de cette route, son cheval de bataille, est resté sans voix, peut-être interloqué par le sort réservé à ces fonds. Quant au ministère de l’Equipement, c’est l’omerta totale.