Mais concrètement, où est-ce que les commerçants s’approvisionnent en céréales ? Sont-elles de bonne qualité ? Comment le circuit de vente est-il organisé ? Les prix des céréales sont-ils abordables ? Selon le président du syndicat des céréales, M. Abdou Hassane, il n’est un secret pour personne que le marché de Katako est une référence en matière de vente des céréales. C’est la raison pour laquelle, en tant que commerçants, ‘’ nous nous efforçons d’aller partout où on peut importer ces céréales pour les mettre à la disposition de nos populations. Avec les problèmes de notre grand voisin le Nigeria ou avec le Bénin dans une certaine mesure, les produits céréaliers sont importés à partir des pays comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali.

Mais, l’épineux problème des importateurs de ces produits réside dans le transport. Notre pays étant enclavé, le coût de transport reste et demeure un facteur explicatif de la cherté des produits à forte consommation pendant le mois béni de Ramadan. Le problème fondamental que vivent les importateurs des céréales est dû au fait que les camions ne sont pas disponibles à temps. A cela s’ajoutent les tracasseries routières, a expliqué M. Abdou Hassane. S’agissant de la disponibilité des céréales pour permettre aux populations de jeûner, le président du syndicat des céréales nous a rassuré que des dispositions sont prises par l’ensemble des commerçants pour faciliter l’approvisionnement de la capitale à temps. La preuve, c’est que les céréales sont stockées dans les différents magasins que nous avons visités sans compter les sacs de mil, maïs et sorgho exposés à la devanture des boutiques. Par rapport, à la qualité des céréales, M. Abdou Hassane a relevé que le mil importé ne peut être de la même qualité que celui du Niger. ‘’ Nous sommes obligés d’importer les céréales à partir du moment où la campagne agricole 2016-2017 n’a pas répondu aux attentes des populations. 90 % des céréales sur les marchés nigériens sont importés des pays précités.

En ce qui concerne les prix du mil, maïs, sorgho et haricot, il y a lieu de retenir que, chez les grossistes, la tonne du mil se vend à 250.000F soit 25.000F le sac de 100Kg ; la tonne du maïs à 190.000F, soit 19.000F le sac de 100 Kg ; le sac de 100 kg du sorgho à 22.000F, soit 220.000F la tonne et le sac de 100 kg de haricot à 37.000F soit 370.000F la tonne.

Si chez les grossistes, les prix des céréales sont abordables, le mot spéculation est sur toutes les lèvres des détaillants. Certains d’entre eux vont jusqu'à chercher une marge bénéficiaire de 2000F voire 3000F sur chaque sac de 100 kg de mil ou de maïs. C’est l’exemple d’un détaillant que nous avons rencontré lors de la visite du ministre du Commerce en date du 12 mai 2017 au niveau du marché de céréales de Katako. A la question de savoir combien coûte un sac de mil, ce vendeur détaillant répond nonchalamment. ‘’ Je vends le sac de mil à 28.000F’’, soit une marge bénéficiaire de 3000F. Mais M. Sanoussi, un vendeur détaillant du marché de céréales de la rive droite, joint par téléphone, ne s’inscrit pas dans cette logique visant à rendre la vie impossible aux consommateurs : ‘’ nous revendons le sac de 100 kg du mil à 26.000F ; le maïs à 19.500F, soit un bénéfice de 1000F sur le sac de mil et 500F sur celui du maïs’’.

Du côté du gouvernement, le ministre en charge du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé, M. Sadou Seydou, avait déjà anticipé sur d’éventuelles intentions de certains commerçants qui profitent du mois béni de Ramadan pour augmenter les prix des produits de première nécessité en entreprenant les 12 et 18 mai 2017 une série de visites dans les marchés de céréales, les unités industrielles et au niveau des établissements d’import-export de la capitale. L’objectif principal de ces visites était justement de s’assurer que les produits à forte consommation pendant le carême sont disponibles ; s’informer des prix d’une part et demander aux commerçants de consentir un minimum de sacrifice en baissant légèrement les prix des produits ou à défaut les stabiliser pour permettre aux citoyens de jeûner tranquillement.

Toutes ces visites ont été sanctionnées par une rencontre entre le ministre du Commerce et les opérateurs économiques. A l’issue de cette rencontre, des engagements ont été pris par les commerçants notamment au niveau des prix de certains produits spécifiques.

Par Hassane Daouda (ONEP)

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Les syndicats des commerçants rassurent les consommateurs de la stabilité des prix du sucre

A l'approche du mois béni de Ramadan, la revue à la hausse des prix des produits de grande consommation est presque devenue une coutume pour les commerçants véreux. Cette année, les prix vont peut-être connaitre sûrement une stabilité.

Selon Elhadj Illa Hatimi, président régional de Niamey de la chambre de commerce, des dispositions ont été prises pour une baisse considérable sur les différents marchés de la capitale, et cela grâce au concours des autorités et des acteurs en charge du Commerce.

« Nous avons entrepris des rencontres entre le Ministère en charge du Commerce et les opérateurs économiques pour trouver des solutions en faveur des consommateurs. Au Niger, c'est surtout le sucre qui est trop consommé ; le sucre en poudre coûte moins cher que le sucre en carreau, mais pendant le mois de Ramadan on constate que, c'est le sucre en morceau qui est beaucoup plus acheté pour faire surtout des cadeaux. Sur l’ensemble des marchés, le carton de sucre en carreau se vend à 22.500FCFA et celui en poudre à 28 000FCFA », a-t-il déclaré.

Cette initiative des acteurs a été accueillie par certaines populations de Niamey. « J'ai beaucoup apprécié la décision de tous ces acteurs du commerce de réduire ou de maintenir en l'état les prix de certains produits, mais malheureusement, cela n'a jamais été respecté par certains commerçants. Je pense que ce n'est pas sérieux ce que font ces commerçants véreux de Niamey», a martelé Soumana Mahamadou, un client rencontré au Petit Marché de Niamey. Pour Ali Sanda, c’est un comportement interdit par la religion ; il apprécie ce que l'Etat est en train de faire pour soulager les consommateurs, mais qu'il y a des individus qui trouvent là l’occasion d’instaurer la surenchère. Néanmoins, « certains magasins ont jusque-là maintenu les prix du carton du sucre. Nous allons attendre de voir pendant le carême s’ils vont cacher les marchandises par méchanceté pour dire que c’est une rupture afin de rehausser les prix sans crainte de Dieu », a-t-il affirmé.

Pour le président régional de Niamey de la chambre de commerce, en l'état actuel des choses, aucun commerçant n'a d'argument qui peut le conduire à rehausser les prix des denrées alimentaires en cette période. « Nous nous sommes réunis pour discuter des conditions des prix sur le marché afin de soutenir les consommateurs en cette période de Ramadan. On s'est entendu pour diminuer les prix. Je pense qu'ils n'ont aucune raison de spéculer sur les prix », a dit Elhadj Illa Hatimi. Selon lui, les grossistes disposent de quantités suffisantes de produits, et ils se sont engagés à pratiquer des prix acceptables. Quant à l'Etat, a-t-il ajouté, il a annoncé la mise en place d'un comité de suivi sur l’ensemble des marchés. «Nous avons des difficultés à contrôler certains détaillants, mais nous les appelons à craindre le Bon Dieu en respectant les prix fixés. Sinon, dans les autres pays musulmans, c’est même en cette période que les commerçants se consultent entre eux pour casser les prix afin de trouver la bénédiction de Dieu », a-t-il souligné.

Il faut noter que, cette année, la tonne de sucre en carreau se vend chez les grossistes à 900 000FCFA pendant que celle du sucre en poudre coûte 560.000FCFA. Une commission est chargée de vérifier l'application stricte des engagements auxquels les structures ont librement souscrits sur le marché.

Par Seini Seydou Zakaria (ONEP)

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La hausse des prix de certains produits commence à se faire sentir

La vente des produits de première nécessité est une activité pratiquée par nombre de Nigériens sur les différents marchés de Niamey. Cependant, chaque année, à l’approche du mois béni de Ramadan pendant lequel les musulmans sont appelés à accomplir le quatrième pilier de l’Islam, la population assiste à une hausse des prix de ces produits très prisés par les jeûneurs au moment de la rupture. Il faut aussi noter que ces produits jouent un rôle prépondérant dans la vie sociale et économique de notre pays.

En effet, au marché Djamadjé, un marché renommé de la capitale, on trouve toutes sortes de produits de consommation tant céréaliers que les fruits et légumes. Ainsi, le prix de la tasse d’oignon varie entre 750 et 1000 FCFA, le sceau à 1500 et le sac qui était vendu à 13000 la semaine passée coûte aujourd’hui 22000FCFA ; le prix de la tasse de tomate fraîche coûte de 1000F à 1500F et le carton est passé de 7000F à 15000 FCFA.

Pour les autres produits comme les aubergines, concombre et poivron, les prix sont aussi parti en flêche. Le prix de la pomme de terre a connu une légère hausse passant de 250 à 350F le kilogramme. Quant aux piments verts et carottes, ils sont vendus par tasse respectivement à 1250 et 1500FCFA. S’agissant des fruits, le kilogramme des grosses mangues se vend à 750F, les petites à 650F et les raisins à 4000F le kilogramme. La tasse de citron se vend à 2500F et le gingembre à 2000F.

L’augmentation des prix de ces produits est due, selon M. Hamani Loga, vendeur de légumes au marché Djamadjé, au fait que la culture au Niger est majoritairement saisonnière et en cette période presque tous les produits périssables nous viennent du Burkina, du Nigéria et de l’Algérie. Tout ceci, explique-t-il, parce que les Nigériens ne veulent pas travailler la terre ou investir dans les cultures de contre saison ; ils attendent tout de l’Etat. « Si aujourd’hui nos bras valides acceptent d’investir dans les cultures de contre saison comme le font ceux des pays voisins, les produits de première nécessité seront toujours disponibles et à moindre coût », nous confie ce dernier. Et, ajoute-t-il, nos ‘’intellectuels’’ donnent un bon exemple en s’adonnant à cette activité pendant les weekend ou à la descente des services ; nos jeunes diplômés vont aussi suivre cet exemple au lieu de passer leur temps à se distraire tantôt dans les jardins, au bord du fleuve ou à la Fada.

En le faisant, ils vont non seulement créer des emplois à ces jeunes nigériens qui ne savent à quel saint se vouer mais également, booster l’économie de notre pays et surtout éviter d’énormes pertes quand on sait que ce sont des produits dont l’acheminement cause beaucoup de difficultés à certains importateurs.

A l’Etat de chercher les voies et moyens pour créer des aménagements hydro agricoles là où c’est nécessaire afin de faciliter la tâche à ceux qui n’ont que cette activité pour répondre aux besoins de la population nigérienne en général et ceux de leurs familles en particulier.

Par Aïchatou Hamma Wakasso et Mahamane Sani Idi Bohari (stagiaire) (ONEP)

26 mai 2017
Source : http://lesahel.org/