Journée nationale de la femme : Ce qu’en pensent les citoyens…

Le Niger a célébré hier la femme nigérienne lors la journée nationale qui lui est dédiée. Cette année encore, la femme nigérienne demande aux autorités l’application effective des textes de lois qui garantissent son plein épanouissement, notamment la loi sur le quota aux postes nominatifs dans le gouvernement et dans les institutions de la République. Dans la rue, plusieurs femmes et hommes demandent une nouvelle approche dans la lutte pour le bienêtre de la femme au Niger, en intégrant leurs compagnons dans les programmes de développement qui leur sont prioritairement destinés.

Rencontrée au sortir d’un magasin de Niamey où elle venait de faire ses courses, Mme Maman Djibo Salamatou se félicite du statut de la femme obtenu après la réalisation de plusieurs progrès dans le cadre de la promotion de la femme au Niger. «Nous les femmes, se réjouit-elle, sommes au-devant de l’actualité. On nous implique dans les activités et on nous concerte plus souvent avant de prendre des décisions d’intérêt général. On nous aide aussi dans nos projets et réalisations ». Elle explique aussi que la femme rurale doit être sensibilisée davantage sur ses droits et soutenue dans la réalisation de ses projets d’autonomisation. «C’est vrai qu’on le fait déjà, mais nous souhaitons que cela prenne plus d’ampleur pour gagner en intensité », ajoute-t-elle.

Cette femme instruite et cultivée de la capitale, se félicite également de la célébration annuelle de la journée nationale de la femme dans le pays et exhorte l’ensemble de la société «à continuer sur cette lancée et à impliquer les femmes, partout où elles se trouvent, dans toutes les activités». Mme Maman Djibo Salamatou exprime sa reconnaissance envers les femmes leaders qui se battent nuit et jour en faveur de l’amélioration des conditions de vie de la femme au Niger. «Sur le quota des femmes aux postes électifs et dans les nominations, les autorités fournissent des efforts. Cependant, nous leur demandons d’accélérer la mise en oeuvre effective de la loi sur le quota car c’est un instrument extrêmement important pour la promotion et l’autonomisation de la femme nigérienne», conclue Mme Maman Djibo Salamatou.

Mmes Hamsatou Dan Tani et Hadiza Illiassou sont toutes deux des habitantes de Niamey, la capitale. La première est femme au foyer tandis que la seconde subvient à ces besoins et à ceux de sa famille en vendant du poisson frais à la place du Petit marché. Ces deux (2) femmes qui sont peu ou pas du tout instruites, affirment que la femme nigérienne vit encore dans une situation précaire. «Ce n’est pas seulement dans les villages que les femmes ont des problèmes. Même ici, dans la capitale Niamey, les femmes souffrent», s’exclame Mme Hamsatou Dan Tani qui espère qu’une solution pérenne sera trouvée pour permettre à la femme de s’épanouir dans sa vie conjugale.

Pour sa part, Mme Hadiza Illiassou, une grand-mère respectée à la place du Petit marché, se plaint de n’avoir jamais reçu d’aide destinée aux femmes et se remet à Dieu et à la mairie qui se montre compréhensive, malgré qu’elle et ses camarades occupent la voie publique avec leurs étals de poisson frais. «Pour nous, les années antérieures sont meilleures que le temps présent. Avant, la ville était animée et nous avons beaucoup de clients. Aujourd’hui, il n’y a rien de cela. Nous patientons seulement. C’est pourquoi nous prions pour que Dieu améliore les conditions de vie de nos maris», affirme-t-elle.

C’est justement l’aide à apporter aux hommes chefs de famille pour qu’ils accompagnent effectivement leurs compagnes dans leur autonomisation, qui semble revenir sur le devant de l’actualité. Yacouba Ali et son ami Alhassan abondent dans le même sens que Mme Hadiza Illiassou. La trentaine résolue pour chacun, ces deux revendeurs ambulants soutiennent que l’épanouissement de la femme est indissociable de celui de son mari. «Quel qu’en soit le degré d’épanouissement d’une femme, elle ne peut pas être heureuse dans son foyer si son mari ne s’épanouit pas aussi. Si on veut vraiment aider la femme, on doit aussi aider son mari afin que le couple vive dans l’harmonie», assène Yacouba Ali.

Par Souleymane Yahaya

14 mai 2021
Source : http://www.lesahel.org/