« Il faut dire la vérité même si elle est amère », a toujours enseigné le prophète Mohamed (PSL) à ses compagnons et à l’endroit de tout musulman. Et dans le cadre de la recherche de cette vérité qui pourrait être amère, Le Courrier a décidé de mener une enquête sur l’affaire dite d’Ibou Karadjé. Dans les investigations, plusieurs sources ont été confrontées et des documentations authentifiées.

Le commencement de l’affaire Après toutes les élections, municipales, législatives et présidentielles, Ibou Karadjé s’est fait une place dans la cour de Bazoum Mohamed. Une situation qui perturbait le sommeil de ceux qui se considéraient comme étant les légitimes militants du PNDS. Chaque fois, le président Bazoum fait appel à Ibou et donne exemple sur lui comme le militant mobilisateur jusqu’à l’imposer comme candidat de la majorité à la ville de Niamey. C’était la fin du monde pour beaucoup de militants du PNDS. Après sa défaite face à Oumarou Dogari à la mairie de Niamey, Bazoum Mohamed aurait informé quelques militants de son parti qu’il ferait d’Ibou Karadjé Directeur général d’une des sociétés d’Etat de la place. C’est cette annonce qui serait à la base des problèmes qu’Ibou Karadjé vit aujourd’hui.

Il ne faut donc pas laisser Ibou Karadjé grandir. Il faut, au contraire, vite l’anéantir pour faire obstruction à ses ambitions politiques. C’est ainsi que la machine de son brouillage politique est mise en branle. Avec la fabrication d’une certaine opinion qui le présente comme trafiquant de drogue, une opinion qu’ils ont très vite faite arrêter. Car, elle risquait d’entraîner tout le système. Il faut donc davantage réfléchir. C’est ainsi qu’un document, une sorte de rapport, aurait été élaboré qui ferait cas d’une immense richesse que détiendrait Ibrahim Amadou. Dans le document, il est mentionné qu’Ibou Karadjé détiendrait plus de 250 villas, 400 têtes de boeufs, plusieurs véhicules et un bateau à Lomé, au Togo. C’est ce document de plusieurs pages qui aurait été présenté à Bazoum Mohamed. Mais, avant le démarrage du contrôle des limiers de l’inspection générale, il faut faire garder Ibou Karadjé dans des ennuis.

Et c’est l’affaire de 120 Millions de FCFA qui a été prise pour le secouer

Dans nos investigations, nous avons découvert qu’il ne s’agit pas de 120 millions, mais de 110 millions de FCA. Un crédit qu’Ibou Karadjé a eu à contracter avec un opérateur économique qui s’appellerait Elhadj Kabirou, un soir vers le quartier SONUCI par l’intermédiaire d’un certain Mahamadou Nazirou, ressortissant nigérian. C’est un chèque bancaire qui lui aurait été remis pour le besoin. Deux jours après, l’opérateur économique appelle Ibou pour lui dire qu’il a un problème à résoudre au cabinet du Premier ministre. Le problème est lié à un marché public qui serait sur le point d’être annulé et lui aurait demandé de l’aider. Ibou aurait donné son accord pour l’aider. Un autre jour, le commerçant appelle Ibou pour l’informer que lui, ELH Kabirou, est un ami intime du président de l’OJT, un certain Dawi. C’est dans ces tours d’informations que la plainte contre Ibou Karadjé a été déposée à la police judiciaire. Convoqué à la PJ pour cette affaire de 110 millions de FCA, Ibou Karadjé aurait donné comme garantie un titre foncier d’un immeuble qui aurait pour valeur prés de 256 millions de FCFA. Il a été relaxé puis rappelé pour le besoin d’une enquête sur son patrimoine.

Du rapport de l’inspection générale d’Etat

Selon une source proche du dossier, les LAP dont il est question seraient régulières et aucune signature n’aurait été imitée ou falsifiée. Et toutes les LAP utilisées par Ibrahim Amadou auraient passé par le comité de trésorerie. Ce qu’aurait reconnu d’ailleurs le DGTCP devant les inspecteurs d’Etat. La principale défaillance des LAP, ce qu’elles n’auraient pas de fonds de dossier. Donc, elles pourraient passer inaperçues en cas de régularisation. Selon le rapport, l’utilisation des LAP sans fonds de dossier aurait débuté avec un voyage de Malika Issoufou. Elle aurait demandé à Ibou Karadjé, selon le rapport, de prendre attache directement avec le ministre Jidoud pour faire sortir tous les frais de déplacement. Et c’est le déclenchement d’une affaire qui, au fil du temps, est devenue une tradition. Le payeur par intérim qui aurait démantelé l’affaire ne serait pas au courant de la tradition établie. Trois ans durant, c’est ce qui se passait entre la Présidence, le ministère des Finances et le Trésor. Sans citer des noms, ils sont nombreux ceux qui seraient impliqués dans cette sale affaire. Parmi les noms cités dans le rapport des inspecteurs d’Etat figurent trois (3) ministres actuellement en poste, un haut commis de la Présidence en poste et plusieurs cadres du ministère des Finances et du Trésor public. Et contrairement à ce qui est véhiculé au sein de l’opinion, le rapport montre qu’Ibou Karadjé n’est qu’un petit coursier utilisé pour sortir de l’argent des caisses de l’Etat.

C’est donc pour faire éloigner Ibou Karadjé de Bazoum Mohamed que ses complices d’hier se seraient miss d’accord pour l’abattre. Parce qu’ils ne pourraient cautionner son changement rapide de ‘’tuteur’’. Par crainte de déballage total.

Soum