Depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir en 2011, grâce au soutien du parti Lumana pour une Fédération Africaine de l’ancien président de l’Assemblée Nationale monsieur Hama Amadou, la région de Tillabéri est malheureusement la zone la plus durement frappée par l’insécurité et le banditisme de grand chemin qui affecte sérieusement la vie des populations. Conséquences, les populations sont acculées du jour au lendemain à la psychose, au repli et abandonnent le plus souvent, tout derrière elles : maisons ; terres, rêves et histoire. En tout cas, personne n’avait vu venir cette situation déplorable qui endure et endeuille à la fois, des paisibles familles habituées à vivre en harmonie, en toute symbiose par le passé. Faits marquants, il ne se passe une semaine, sans que des terroristes attaquent des villages dans la région de Tillabéri à bord curieusement des motos malgré l’état d’urgence décrété dans toute la zone qui interdisait la circulation des motos. Jusqu’à preuve de contraire, les populations de la zone attendent des réponses claires et précises sur les motivations qui guident et orientent les bandits armés dans cette forfaiture. Sinon, pourquoi tuer gratuitement des gens, bruler leurs maisons ; arracher leur bétail et les imposer à payer de la zakat dans un pays dit de droit ? Depuis 2011, c’est un fait réel, les régions de Diffa et de Tillabéri ne vivent plus de leur amour et ambiance à cause des attaques répétitives soldées chaque fois par des pertes en vies humaines sous l’impuissance totale du régime et des autorités qui ne savent pas encore quoi faire pour ramener la paix et la quiétude dans ces régions du pays et la situation ne fait que se détériorée au vue des violences enregistrées ce dernier temps dans certains villages de la région de Tillabéri. Les mesures contraignantes du gouvernement qui astreignent les libertés des populations ont mis à rudes épreuves l’économie de la région de Tillabéri.

C’est ainsi que l’inefficacité de la réponse du gouvernement actuel notamment pour faire face à cette menace grandissante, a fait l’objet d’une réunion d’urgence du comité Union Tillaberi pour la Paix, la Sécurité et la Cohésion Sociale dans les locaux de la maison de la culture Djado Sékou de Niamey le week-end dernier. Aux termes de cette réunion d’urgence qui a regroupé les ressortissants de la région de Tillabéri en particulier les femmes et les enfants, les participants ont décidé de prendre leur responsabilité en s’organisant désormais pour se protéger eux même contre les forces du mal, à l’image de certains pays de la sous-région secoués aussi par les questions d’insécurité. Les populations victimes, ne croient plus à cette guère de mots du gouvernement en lieu et place du terrain. Ces populations, ne constatent aucun changement et à chaque fois qu’il y a eu attaque, le gouvernement ne procède qu’à des redéploiements des militaires dans la zone. Le lendemain de l’attaque, il envoie ensuite quelques personnalités pour exprimer sa compassion aux rescapés, et c’est tout. Pourtant, les populations connaissent bien là où se trouvent les bandits armés et informent régulièrement les autorités locales mais sans succès. Mais de quel honneur peut se vanter un gouvernement absent et incapable de protéger les populations alors même qu’il a l’obligation de leur assurer la sécurité de jour comme de nuit ? Ne fuyions pas le vrai débat sécuritaire.

Salifou Hachimou