Selon le rapport de situation publié le 30 août 2021 par la Direction de la Surveillance Epidémiologique du Ministère de la Santé Publique relativement à l'épidémie de choléra, le Niger compte à ladite date, quelque 2.641 cas dont 88 décès pour un taux de létalité de 3% au Niger, depuis l’apparition de la maladie, le 13 mars 2021. Selon la même source, parmi ces cas détectés dans 6 des 8 régions du pays, on compte 1.348 malades sujets féminins avec 39 décès tandis que les 1.163 sont des sujets masculins, dont 45 décès. Face à cette situation, l’Etat, avec l’appui de ses partenaires, a entrepris plusieurs actions dans le cadre de la riposte à l’épidémie.

Ainsi, pour la prise en charge, les autorités ont, entre autres, procédé au pré-positionnement des Kits de traitement du choléra, des tests de dépistage rapide et le renforcement des stocks au niveau des régions ; la mise en place des sites d’isolement et de prise en charge des cas au niveau des foyers ; le traitement régulier des points d’eau et la distribution des comprimés d’aquatab. Il ya aussi la sensibilisation de la population et des leaders sur les mesures de prévention à travers les radios communautaires ; la désinfection des domiciles et des sites de prise en charge, ou encore le suivi journalier de l’évolution de la maladie à tous les niveaux. Elles ont ainsi autorisé une prise en charge décentralisée et gratuite des cas, le traitement des personnes contacts et l’ouverture des Unités de Traitement de Choléra (UTC) dans les aires de santé impactées.

Dans ce cadre, indique le document, la région de Maradi a reçu 50 cartons de savon et 12.000 sachets de PUR, au profit de 20.255 habitants de 5 villages (N’yelwa, Hamago, Raka, Dan koussou, Dan Abdallah) dans l’Aire de santé (AS) de N’yelwa, département de Madarounfa pour le traitement de l’eau à domicile de l’eau de boisson. Il y a également eu le réapprovisionnement du stock de contingence de la direction régionale de l’Hydraulique et de l’Assainissement (DRHA) de Maradi en produits de traitement de l’eau : 2.700 cartons (648.000 sachets) de PUR. Au niveau de la région de Zinder, il a été distribué 30 cartons (900 morceaux) de savon et 200 comprimés d’aquatab, suivi des séances de démonstration sur l’utilisation au profit de 90 ménages dans le village de Yan Koubé (District sanitaire de Magaria), pour appuyer des bonnes pratiques d’hygiène, notamment le lavage des mains et de traitement de l’eau à domicile de l’eau de boisson.

Par ailleurs, il a été conduit des sensibilisations de 1.903 personnes (656 hommes, 663 femmes, 213 garçons et 371 filles) dans le village Yan Koubé sur la prévention du cholera, le lavage des mains à l’eau et au savon et l’utilisation d’Aquatab et du PUR pour le traitement de l’eau à domicile, par le biais de 63 relais communautaires formés et dotés de matériel IEC (Information Education Communication); l’implantation (ciblage des sites) avec les autorités du District sanitaire de Magaria pour la construction de 56 latrines familiales dans le village de Yan Koublé afin de limité la défécation à l’air libre. A Niamey, il a été procédé à la sensibilisation de 500 ménages dans 12 des districts de Niamey 1 et 2 sur la prévention du choléra, le traitement de l’eau à domicile par les biais de 60 relais communautaires formés et dotés de matériel IEC. A Tillabéry, il a été mené une supervision formative d’une équipe de 2 hygiénistes en charge de la désinfection du site d’isolement des malades cholériques au CSI de Koulikoira dans le District sanitaire de Gothèye, l’identification de 20 relais communautaires à former pour conduire les activités de sensibilisation dans une dizaine de villages dans les communes de Kourteye, Daikaina, Kountchiré et Tillabéry.

Rappelons que, le choléra est une maladie diarrhéique qui se contracte généralement par la consommation d’eau contaminée par la bactérie Vibrio cholerae. La lutte contre cette maladie implique une approche pluridisciplinaire qui associe une réponse en matière d’eau, hygiène et assainissement (EHA) d’une part, avec un système de surveillance, l’amélioration  de  l’approvisionnement  et  de  la  qualité  de  l’eau,  de l’assainissement et de l’hygiène, d’autre part une réponse santé, avec le traitement de la  maladie en tant que telle. Le Vibrio cholerae est une bactérie très robuste puisqu’elle est mobile et a des besoins nutritionnels moindres. Une fois dans l’intestin, rappelle les bactéries vont produire une toxine cholérique à l’origine d’une importante déshydratation (pouvant atteindre jusqu’à 15 litres par jour). Les selles diarrhéiques de l’individu contaminé sont libérées en grande quantité, et sont donc responsables de la propagation de la bactérie dans l’environnement. La transmission du choléra est favorisée par un niveau socio-économique faible et des conditions de vie difficiles. Ainsi, selon l’OMS, une forte concentration de population et une hygiène insuffisante représentent le milieu de culture idéal pour le développement du choléra.

Mahamadou Diallo(onep)

02 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/