Ce denier temps, le Niger est confronté aux graves problèmes d’insécurité routière et n’a toujours pas les moyens nécessaires pour lutter contre la fréquence d’accidents de la route observée ses derniers jours sur les différents axes routiers du pays. Chaque levée du soleil, on signale aux autorités compétentes des cas d’accidents routiers pour la plupart, attribuables aux compagnies de transport voyageurs. Malheureusement, ces accidents routiers mortels sont dus à de multiples facteurs. On peut citer entre autres, l’excès de vitesse ; la dégradation continue du réseau routier et les mauvaises conditions de vie et de travail des agents des compagnies de transport en particulier les chauffeurs. Pire que cela puisse être, les principales victimes d’accidents routiers de ces derniers jours, sont essentiellement composées des femmes et des enfants. Les autorités compétentes à qui incombe la responsabilité ne font toujours pas preuve de préoccupation car jusqu’ici, aucune compagnie de transport voyageur n’a été sanctionnée pour ses multiples mortels accidents de la route.
Ces compagnies de transport sont tellement puissantes au point où la recrudescence d’accident routier n’a jamais fait l’objet d’un conseil des ministres malgré les vies humaines perdues innocemment, à plus forte raison, observer un deuil national en leur mémoire. Et les accidents routiers se répètent sous l’impuissance du gouvernement et les acteurs de la société civile. Les médias qui doivent dénoncer cet état de fait ne le font pas également par peur de nuire à leur convention commerciale. Ce qui est de nos jours vérifiable car les compagnies de transports, sont les principaux pourvoyeurs de publicité aux médias privés de la place, toute chose qui rend quotidiennement difficile le traitement d’un sujet typique. Pourtant, ces compagnies de transport, peuvent éviter ces cas d’accidents, si le gouvernement décide et accepte de se ranger du côté de la réalité et de l’objectivité. Surtout, qu’au Niger et en matière de transport voyageur, beaucoup d’expériences sont à capitalisées. La preuve est que, l’ancienne compagnie de transport (SNTN) avait intelligemment offert au public ce même service pendant des années sans enregistrer de cas fréquents d’accidents, et d’ailleurs, au temps où la technologie de l’information et de la communication, était d’un très bas niveau. Les chauffeurs des bus SNTN étaient sans commune mesure, des gens prudents et expérimentés âgés de 35 ans ou plus, mais aussi et surtout, très bien rémunérés. Chaque bus de la SNTN, est mis à la disposition de deux (2) à trois(3) conducteurs par axe routier. Les conditions de vie et de travail des agents de la SNTN étaient réunies avec des horaires de travail espacées qui surmontent le mauvais état de la route. Ce n’est pas tout. Les passagers de la SNTN étaient des gens consciencieux, patients, c’est-à-dire, non pressés pour partir et où pour arriver à destination. Malheureusement, ils sont nombreux les passagers des compagnies de transport actuel, qui, sans le savoir, incitent les jeunes conducteurs des bus à une course inadmissible devant Dieu et les hommes, dont le but, est d’arriver très tôt à destination. Ce qui fait que les courses, opposent non seulement les bus d’une même compagnie de transport, mais également, à ceux des autres compagnies. Une situation cumulée au mauvais état de la route et aux conditions de vie et de travail, voilà en substance, les causes profondes des cas d’accidents graves de circulation que le pays enregistre ce dernier temps.
Il revient donc au gouvernement de prendre toutes les mesures qui s’imposent pour davantage sauver des vies, avant qu’il ne soit trop tard, car, si la SNTN a été un exemple dans le transport voyageur durant plusieurs années, alors il n’y a pas de raisons valables qui puissent empêché les compagnies de transport du moment, à se conformer à cette étique, bien que, ces compagnies de transport, sont très puissantes et intouchables. Elles savent contourner au moyen corruptif certaines décisions administratives. On se rappelle encore de cette décision de l’ancien ministre d’état, de transport monsieur Omar Hamidou Ladan Tchana au temps du président Issoufou Mahamadou, qui, à l’époque des faits, suspendait temporairement une des compagnies de transport de la place, compte tenu des multiples accidents routiers qu’elle enregistre. Quarante-huit heures seulement après la décision du ministre Thiana et ses collaborateurs, la compagnie de transport concernée a reçu miraculeusement l’autorisation de reprendre ses activités, sans l’avis du ministre concerné. Depuis lors, ce département ministériel ne faisait plus la fierté des nigériens. Tout le monde a connu la suite notamment après la démission courageuse du ministre Omar Hamidou Ladan Tchiana et l’installation des nouvelles autorités à la tête du ministère de transport pour enfin et regrettablement, fournir au peuple nigérien, le pire de tout ce qu’il a vécu, avec notamment, les questions fâcheuses de permis biométrique, et la mise au tiroir des conclusions de l’investigation de la HALCIA, sur la passation dudit marché qui viole notre loi fondamentale. Aujourd’hui encore, aucune mesure n’a été prise et les auteurs et coauteurs de ce crime vaquent normalement à leurs préoccupations. Toute chose qui donne raison à l’ancien ministre de transport monsieur Omar Hamidou Ladan Tchiana qui a préféré la dignité et l’intégrité dans son travail. Or, tout le monde sait que l’absence de sanctions de nature à dissuader les désobéissants a beaucoup contribué à cette situation déplorable. L’intérêt de ceux qui nous gouvernent aujourd’hui, semble être au-dessus de celui du peuple pour dire que, la solution à cet épineux problème d’accidents routiers mortels qui endeuille gratuitement nos familles, n’est visiblement pas pour demain, surtout quand on sait que l’affaire d’impression du permis biométrique objet de toutes les polémiques, est consommée à jamais. « Kaitcho ! ».
Salifou Hachimou